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La Izquierda Diario
31 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Brésil
"Nous allons résister !" Première vague de manifestations face à Bolsonaro

Il n’y aura définitivement pas de période de grâce. A seulement deux jours de l’élection et plus de deux mois avant que le président élu assume son poste, des dizaines de milliers de manifestants ont d’ores et déjà battu le pavé ce mardi pour exprimer leur rejet de Bolsonaro et de sa politique.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Premieres-manifestations-massives-contre-Bolsonaro

A Sao Paulo, ils étaient des dizaines de milliers à être rassemblés sur l’avenue Paulista mardi soir pour protester contre l’élection de l’ancien militaire, Jair Bolsonaro, à la tête de la présidence de la République brésilienne.

Vidéo du rassemblement à São Paulo :

Dans la capitale économique du pays, comme à Rio de Janeiro, à Porto Alegre, Recife ou encore Fortaleza, les rassemblements sont à l’initiative des organisations de gauche réunies sous le front commun, le Frente do Povo Sem Medo (le « Front du Peuple sans peur »). A Rio de Janeiro, s’est tenue une "Assemblée Générale de la Résistance".

"Nous allons résister"

Dans la capitale pauliste, la foule rassemblée scande « Nous n’avons pas peur ! », Guilherme Boulos, ex-candidat à la présidentielle pour le PSOL (parti de la gauche radical) leader du mouvement pour le droit au logement, prend la parole « nous prenons la rue pacifiquement, parce que la violence et la solution par les balles ne fait pas partie de notre culture. Ça, c’est la leur ». L’intervention des forces de répression, plus tard dans la soirée, aux alentours de 22 heures, lui donnera raison.

Vidéo de la manifestation durant l’intervention de Guilherme Boulos, à Sao Paulo. Les manifestants scandent « Bolsonaro, fais attention, ta maison peut devenir une occupation ! » :

Parmi les protestataires qui se sont rassemblés, des militants de gauche, des représentants LGBT, des mouvements noirs, des syndicalistes, beaucoup ont voté pour le candidat du Parti des Travailleurs, Fernando Haddad, au second tour. Le plus souvent sans grande conviction, mais pour contrer la menace fasciste de Bolsonaro. Visibles durant toute la campagne, les troupes de Bolsonaro, surnommés les « Bolsominions », sont galvanisées et n’hésitent pas à s’attaquer physiquement – pour l’instant de manière individuelle - aux militants de la gauche et du mouvement social.

« Ce sont les élections les plus manipulées de l’histoire du Brésil » entonne une militante à la tribune, invoquant la manipulation du pouvoir judiciaire pour empêcher Lula, candidat du PT emprisonné de se présenter, ainsi que les changements des lois électorales in-extremis qui ont empêché des milliers d’électeurs du Nordeste, majoritairement pro-PT, de voter. Tous craignent que les enfreintes aux droits démocratiques les plus élémentaires, déjà attestées durant la campagne, ne soit renforcées par un pouvoir résolument réactionnaire du point de vue social – ouvertement homophobe, raciste et misogyne - et en phase avec les contre-réformes néolibérales du point de vue économique. La bourse de Sao Paulo a fait un bond de 20% depuis son élection, preuve de la confiance que lui apporte le capitalisme financier pour rogner les salaires et les maigres acquis sociaux des travailleurs brésiliens. Au moment même du rassemblement, Jair Bolsonaro rencontrait le président toujours en charge, Michel Temer, pour discuter de la mise en place de la future réforme des retraites, à l’agenda du précédent gouvernement. L’option ultra-autoritaire et la main basse sur les droits démocratiques est clairement encouragé par le patronat du pays et les spéculateurs étrangers.

22 heures : brutale répression policière à Sao Paulo

Chaque expression anti-Bolsonaro semble désormais réprimée par les forces de police : la semaine dernière, la police fédérale et militaire, encore sous la coupe du gouvernement de droite libérale de Michel Temer, est intervenue dans 28 universités du pays où s’organisaient des rassemblements contre le candidat d’extrême-droite - militants frappées, banderoles arrachées – et s’en est pris à des organisations syndicales. Ce mardi soir, à 22 heures, sans aucune mise en garde ou appel à la dispersion, les forces de polices de Sao Paulo ont attaqués les personnes encore regroupées place Roosevelt, à coup de flashballs et de grenade de gaz lacrymogène.

Vidéos de la répression :

 
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