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La Izquierda Diario
20 de novembre de 2018 Twitter Faceboock

Renforcement des contrôles
Surveillance fiscale. 20 millions pour espionner les contribuables sur les réseaux sociaux
Armand Bonneto

Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a récemment annoncé l’acquisition par le fisc d’un logiciel permettant de tracer les contribuables au travers de leurs publications publiques sur les réseaux sociaux. La justification avancée par le gouvernement est celle d’un meilleur suivi des fraudeurs aux impôts.

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Crédits photo : alphaspirit/iStock/Thinkstock

Dans cette période de ras-le-bol, dans laquelle la colère contre la vie chère et les taxes se concentre autour des gilets jaune, le gouvernement renforce son contrôle fiscal pour faire toujours plus payer les classes moyennes et populaires.

Le projet adopté par le gouvernement autorise le fisc à utiliser un logiciel de traçage des données publiques des contribuables d’ici 2019. Ce renforcement du contrôle fiscal représente un investissement d’État de plus de 20 millions d’euros, payés par les contribuables eux-mêmes.

L’objectif affiché par le fisc est de « récupérer des informations contextuelles qui permettent de préciser l’environnement du contribuable, notamment s’il a une vie numérique publique et significative » selon un représentant de Bercy s’adressant au Parisien.

Ainsi, la vie de la population sera scrutée au travers des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram ou Linkedin) au travers de ce logiciel de data mining. C’est à dire que les milliards de données disponibles sur les réseaux sociaux seront tracées et recoupées, afin de cartographier la vie des contribuables pour les comparer à leur déclaration de revenus. Une fois ces données mises en forme par le logiciel, elles seront mises à disposition des contrôleurs fiscaux afin qu’ils puissent intervenir s’ils voient une inadéquation entre les déclarations de revenus et le « train de vie des contribuables ». Par exemple, un chômeur postant une photo de lui près de voiture de luxe pourra être suspecté de fraude fiscal, même suspicion pour une personne géolocalisée au Luxembourg ou dans un autre paradis fiscal.

Cette hausse de la surveillance exercée par le fisc concentre un paradoxe important. La fraude fiscale est principalement le fait des grandes fortunes, qui s’engraissent sur le dos des plus pauvres, et dont le train de vie sera pourtant jugé « en adéquation » avec leurs déclarations fiscales. A l’inverse, les classes populaires sont davantage concernées par ce logiciel et subiront une pression supplémentaire par le fisc. Il apparaît clair que les grands fraudeurs seront les grands gagnants de cet investissement de 20 millions, au détriment de notre camp social.

Alors que la gronde continue de se faire entendre contre la hausse des impôts et la vie chère, le gouvernement se lance dans une opération de surveillance toujours accrue. Face à ce constat, Macron continue à s’affirmer comme président des riches, après leur avoir offert la suppression de l’ISF et en ponctionnant toujours plus les revenus des classes populaires.

 
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