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La Izquierda Diario
27 de novembre de 2018 Twitter Faceboock

Pas de négociations possibles !
Gilets jaunes : les directions syndicales à la recherche du dialogue social
Anna Ky

Après avoir joué le jeu du gouvernement en ne profitant pas de la colère des gilets jaunes pour proposer de véritable plan de bataille, les dirigeants syndicaux surfent aujourd’hui sur la mobilisation pour tenter de renouer avec le « dialogue social ».

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Crédit photo : vu sur Public Sénat

Durant sa première année de quinquennat, Macron avait fait le choix de se passer des « corps intermédiaires », ces relais syndicaux permettant de négocier quelques miettes et, dans certains cas, d’éviter de trop grandes explosions de colère. Du côté du gouvernement, cette stratégie semble montrer ses limites puisque le président n’a jamais été aussi bas dans les sondages d’opinion et que, depuis le 17 novembre, des centaines de milliers de gilets jaunes scandent à l’unisson « Macron démission ».

Pour leur part, les directions syndicales ont désespérément tenté de renouer ce « dialogue social » qui leur est cher, au lieu d’organiser la colère qui s’exprime largement les travailleurs et les plus précaires. Dès septembre, alors que le gouvernement était considérablement affaibli par les affaires Benalla et les départs de ses principaux ministres, Martinez, Berger et compagnie avaient couru à son chevet, plutôt que d’appeler à la grève et à la mobilisation.

Depuis le 17 novembre, l’attitude adoptée par les dirigeants syndicaux avait été de détourner la tête, tout en prétendant « entendre cette colère légitime », mais sans jamais appeler à rejoindre la mobilisation des gilets jaunes. Pire, Laurent Berger, chef de file de la CFDT, avait même parlé du « totalitarisme » des gilets jaunes, jouant le jeu du gouvernement et des médias qui tentent de diviser en faisant croire que ceux qui se mobilisent sont tous d’affreux réactionnaires !

Mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que Macron a prononcé un discours censé apaiser les colères ? Car si le gouvernement a réaffirmé qu’il garderait le « cap », il tente d’adoucir la méthode… Et pour cela il a besoin des directions syndicales.

Laurent Berger a entendu dans le discours de Macron « une vraie affirmation du besoin de concertation des acteurs intermédiaires et organisation syndicales, patronales, associatives, des élus locaux, comme si tout d’un coup on s’apercevait du rôle que pouvaient tenir ces corps intermédiaires ». C’est ce même Laurent Berger qui, il y a quelques jours, cherchait déjà à tirer son épingle de jeu et volait au secours du gouvernement, en appelant à « réunir très rapidement » syndicats, patronat et associations « pour construire un pacte social de la conversion écologique ».

Le patron de la CFDT était même allé jusqu’à rencontrer Martinez, n°1 de la CGT, en toute confidentialité, à la fin de la semaine dernière pour chercher à récupérer la place d’interlocuteurs privilégiés du gouvernement qu’ils avaient perdue.

Ainsi, sans se faire prier et alors que le mouvement est à la veille du troisième acte, ceux qui ont tant boudé la colère sociale qu’expriment les gilets jaunes surfent désormais sur la contestation pour retourner dans les petits papiers de Macron.

Pourtant, il n’y a rien à négocier ! Macron, qui attaque tous azimuts les différents secteurs de la population, depuis les étudiants jusqu’aux retraités, en passant par les travailleurs du rail et de la santé, sans oublier les chômeurs et les plus précaires, n’est en rien un interlocuteur. Il n’a rien d’autre à offrir que la misère pour notre camp social et des cadeaux au patronat. En ce sens, il ne faut pas canaliser et coopter la colère comme cherchent à faire ceux qui s’assoient à la table des négociations, bien au contraire !

Il faut que les organisations du mouvement ouvrier proposent un véritable plan de bataille pour que l’ensemble du monde du travail entre en scène, et rejoignent la colère des gilets jaunes. C’est ce qu’ont déjà commencé à faire certaines sections locales de la CGT et d’autres syndicats, c’est également la démarche d’un ensemble de syndicalistes combatifs ayant signé une tribune contre la vie chère et qui appellent à la grève.

 
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