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La Izquierda Diario
1er de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Acte 3 des « gilets jaunes à Paris »
Gilets Jaunes : « l’air devenait irrespirable autour de la place de l’Etoile »

Après la manifestation sur les Champs Elysées la semaine dernière, le gouvernement avait annoncé la fermeture de l’avenue ce samedi. Place de l’Etoile et dans les avenues adjacentes, un dispositif policier renforcé faisait face à des milliers de Gilets Jaunes. Témoignage.

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Toutes les artères bouclées

Toutes les artères qui bordaient la place de l’étoile étaient bouclées dès ce matin afin d’empêcher les manifestants de passer et de manifester là où ils l’entendaient.

Très vite, afin de disperser toutes les personnes qui arrivaient, les CRS nous ont chargés et tiré dessus avec des gaz lacrymogènes en quantité gigantesque. Du jamais vu. L’air devenait irrespirable aux abords de la place de l’Etoile. Les CRS tiraient de partout sur l’avenue mais aussi depuis les rues adjacentes. Tout le monde paniquait. Il devenait clair pour les milliers de personnes rassemblées dans les différentes avenues, que le gouvernement avait décidé de taper fort et qu’il souhaitait mettre un terme à la contestation.

On voyait aux alentours de la place de l’Etoile des dizaines de personnes blessées par les coups de matraques ou par les jets de grenades de dispersion. Un manifestant ouvert à la tête a été conduit auprès des pompiers.

C’est là que les choses se sont corsées. Quand on est attaqué de toute part, il faut se défendre. C’est bien face à la violence des forces de l’ordre que les manifestants ont commencé à dépaver les rues pour répondre aux provocations policières.

Le niveau de répression exceptionnel auquel nous avons dû faire face visait à intimider les manifestants et à nous apeurer pour nous dissuader de rester. Le gouvernement a choisi la manière forte.

Un terrain disputé

A mes côtés des manifestants discutent. « Dans mon groupe Gilets Jaunes, certains veulent mettre la situation sur le dos des migrants. » explique une dame à mes côtés. Je tends l’oreille. « Pour moi » continue-t-elle « c’est inacceptable de laisser dire des choses pareilles. J’ai du défendre une jeune fille d’origine maghrébine, contre certains Gilets Jaunes. Ils ont fini par se la fermer »

A croire que l’extrême-droite est loin d’avoir récupéré l’ensemble des revendications des Gilets Jaunes. Pourtant, parmi les milliers de personnes présentes, je remarque un drapeau royaliste qui flotte à côté d’un drapeau vendéen. L’Action française sans doute. A peine une dizaine à l’entourer. Mais quelques mètres plus loin, l’ambiance est bien différente parmi des cheminots regroupés et criant à la « grève générale ». On sent que le terrain est donc disputé.

Une volonté d’en découdre

Malgré la répression et les intimidations, la détermination est forte. « Pour mobiliser des milliers de CRS, pour balancer les milliers de gaz lacrymogènes et pour utiliser les canons à eau, le gouvernement trouve de l’argent » s’insurge un manifestant alors que dans les airs, un hélicoptère dévisage les manifestants.

Nous voulions exercer librement notre droit de manifester, le gouvernement a essayé de nous en empêcher. Sans véritable succès. A plusieurs reprises, et autour de l’Etoile, les forces de l’ordre ont été contraintes de reculer. A croire que les manifestants sont prêts à en découdre. Le « climat est insurrectionnel » entend-t-on sur BFMTV. Ce qu’on sent c’est que la mobilisation ne s’arrêtera pas tant que le gouvernement n’aura pas plié.

 
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