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La Izquierda Diario
4 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Un réveil du mouvement étudiant ?
Après les lycées, un vent de combativité commence à souffler dans les universités
Lili B

Après plusieurs semaines de mobilisation des « Gilets jaunes », la jeunesse entre dans la danse, avec une mobilisation lycéenne qui émerge au niveau national. Du côté des universités, la situation commence également à bouger. Ce mardi, plusieurs assemblées générales réunissant plusieurs centaines de personnes se sont tenues, dans une ambiance très combative. Avec un blocage voté à Paris 1 et Paris 3.

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Alors que la mobilisation lycéenne a pris un tournant depuis ce lundi – plus de 300 lycées étant à ce jour bloqués – une dynamique commence à prendre dans les universités. Ce mardi, des Assemblées Générales conséquentes se sont tenues sur plusieurs sites. Ces Assemblées Générales ont émergé suite à la dernière attaque concoctée par le gouvernement : la hausse démentielle des frais d’inscription pour les étudiants non européens, une mesure profondément raciste et qui prépare le terrain pour une hausse qui s’appliquerait à l’ensemble des étudiants.

Deux d’entre elles, celle de Paris 1 Tolbiac et de Paris 3, ont voté un blocage de l’université. L’AG de Paris 3, qui a réuni plus de 400 étudiants et enseignants, avait déjà voté lundi le blocage du site. Ce mardi, et malgré la pression de la présidence et d’une partie du corps enseignant, elle a voté la reconduction du blocage jusqu’à jeudi, jour de mobilisation nationale contre la hausse des frais d’inscription, avec en région parisienne un rassemblement devant Campus France, qui gère l’inscription de nombreux étudiants étrangers.

À Paris 1, l’une des facs à l’avant-garde de la mobilisation étudiante du printemps dernier, l’Assemblée Générale qui a réuni plus de 800 étudiants, a également voté le blocage du site à partir de ce mercredi. L’Assemblée Générale de l’université de Paris 8, à Saint Denis, a également été une réussite, réunissant plus de 600 étudiants.

La tenue de ces Assemblées Générales, avec leur ambiance combative, témoigne de la détermination des étudiants à se battre sur leurs revendications : contre l’université sélective made in Macron et les mesures qui précarisent toujours plus les étudiants, une université publique, gratuite et ouverte à tous. Mais aussi de leur volonté de se lier avec la mobilisation actuelle des Gilets jaunes, et de se battre, à leurs côtés, contre la vie chère, la précarité, et les politiques antisociales du gouvernement. Avec la conscience que le gouvernement traverse une crise profonde, ce qui ouvre de réelles brèches pour s’affronter à ce dernier et le faire plier.

En ce sens, les étudiants réunis en Assemblée Générale de Paris 1, Paris 3, Paris 8, et Bordeaux ont tous appelé à rejoindre la manifestation de samedi 8, l’acte IV du mouvement des Gilets jaunes. D’ici samedi, d’autres Assemblées Générales sont prévues sur d’autres sites, notamment dans des facs mobilisées au printemps dernier contre la loi ORE : le Mirail à Toulouse, Paul Valéry à Montpellier, Rennes 2, Lille 3, avec la possibilité qu’elles appellent elles aussi à cette jonction.

Une entrée de la jeunesse sur la scène politique pourrait jouer un rôle déterminant dans la situation actuelle, à l’heure où le gouvernement est de plus en plus affaibli et en difficulté pour maîtriser et refermer la crise profonde qui s’est ouverte. L’une des grandes forces de la jeunesse étant en effet sa capacité à se mobiliser massivement, avec une forte radicalité. De plus, l’une des forces historiques du mouvement étudiant, à savoir sa capacité à se structurer démocratiquement, en assemblées générales, en comités de mobilisation et en coordinations nationales étudiantes pourrait avoir vertu d’exemple dans la situation et donner des idées aux Gilets Jaunes qui peinent aujourd’hui à se structurer.

Pour ce faire, il est primordial que la dynamique qui émerge dans les universités s’amplifie et se lie avec les Gilets jaunes, les lycéens, ainsi que des secteurs de la classe ouvrière pour poser la perspective et la possibilité de la grève générale, seule à même de faire plier le gouvernement.

En ce sens, des liens commencent à se tisser, comme à Bordeaux, où des Gilets jaunes se sont rendus ce mardi à l’Assemblée Générale pour apporter leur soutien aux étudiants et poser la question des jonctions des colères, que tente d’éviter à tout prix le gouvernement.

 
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