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La Izquierda Diario
5 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Violences policières
Avec l’expérience de la répression, les gilets jaunes en savent plus sur pourquoi Zyed et Bouna couraient
Imrane Mylhane

Ce Samedi 1er Décembre fut encore le théâtre d’une répression policière d’une haute intensité. Après le 24 Novembre et les 5000 bombes lacrymogène lancées sur les manifestants, soit l’équivalent d’une bombe lacrymogène toutes les 8 secondes.

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Castaner avait annoncé à la veille de cette nouvelle manifestation des gilets jaunes, partout en France, déployer le maximum des effectifs policiers disponibles. Le niveau de déploiement atteignant la nuit des barricades de Mai 68, pour un mouvement social, soit du jamais vu depuis 50ans. La dernière fois qu’autant de policier avaient été déployé date des commémorations du 11 Janvier 2015 avec la centaine de responsable politique venu de partout pour dénoncer les attentats contre Charlie Hebdo.

Etat d’urgence policier, plutôt qu’un Etat d’urgence sociale.

Cela fait maintenant 2 semaines que le gouvernement fait la sourde oreille, aux revendications des Gilets Jaunes. Plutôt que d’annoncer des mesures fortes des le départ pour calmer la colère sociale grandissante menée par les Gilets Jaunes depuis le 17 Novembre, le gouvernement par mauvais calcul a continué à faire la sourde oreille.

Pendant que les gilets jaunes réclament, la hausse du smic, le partage des richesses, ou encore la dissolution de l’assemblée nationale, Macron, leur répond gaz lacrymogène et coup de matraque.

Une répression qui atteint des sommets, contre ces gilets jaunes qui pour une grande majorité reconnaissent avoir pourtant voter Macron en 2017 et qui aujourd’hui demande sa démission.

La police une institution coercitive de l’Etat bourgeois !

Ce mouvement des gilets jaunes, se caractérise par son hétérogeneité, une composition que certains appellent « interclassiste » , des chômeurs, des étudiants, des travailleurs, des retraités, et des petits patrons. Ce mouvement est imprégné de cette classe moyenne des travailleurs, qui étaient jusqu’à présent attaché à la démocratie républicaine, telle qu’elle existe depuis plus d’1 siècle en France. Regardant souvent les révoltes de 2005 en banlieue ou les affrontements du 1er Mai 2018, sous le prisme du laxisme policier. Aujourd’hui voila que celles et ceux qui hier réclamaient plus de police, plus de durcissement de la justice, commencent à être la cible de cette police qui réprime la colère sociale.

Il y’a encore deux semaines une grande masse des gilets jaunes, applaudissaient cette mascarade qu’était l’appel du syndicat FO police, à soi-disant demander aux policiers de faire la grève du PV. Voila aujourd’hui que cette même secrétaire du syndicat FO Police Linda Kebbab, sillonne les plateaux télé, pour réclamer plus de matériel et de moyen humain, pour réprimer ce mouvement des Gilets Jaunes, qu’ils appelaient pourtant à « soutenir » au début.

Nous entendions à cette époque lorsque le mouvement apparaissait comme « sympathique » dans les médias, des Gilets Jaunes, scandés « La police avec nous, La police avec nous ». Après la répression du 24 Novembre, et celle du 1er Décembre, la tendance à complètement changée, avec les premiers « Tout le monde déteste la police » rue de Rivoli, des manifestants à la vue du cortège de cheminots de l’intergare et du comité justice pour Adama, lancés des « Justice pour Adama, Justice pour Adama ».

Les réseaux sociaux sont depuis 48H inondés de vidéos de policiers déguisés en casseur atteignant des millions de vues, ou encore de vidéos de CRS réprimant des manifestants, ou encore des lycéens la semaine dernière. Mais nous avons pu voir, énormément de photo de manifestant ayant reçu des flashball, jusqu’à troué la joue d’un retraité Gilet Jaune, ou encore fracturer le pouce d’un autre manifestant. Le journaliste Hugo Clement de Konbini, a reçu une balle de flashball à l’œil, recevant des milliers de soutien sur sa page twitter. Un mouvement de soutien rapide s’était mis en place, lorsqu’en plein direct le journaliste de Brut, Rémy Busine, a été embarqué violemment à Bruxelles alors qu’il filmait la répression.

Les exemples sont de plus en plus nombreux, ce mouvement des Gilets Jaunes issus des réseaux sociaux, s’organise, discute et met toute sa force dans les réseaux sociaux, pour informer et montrer ce que les grands médias ne veulent pas montrer.
Nous avons pu voir des milliers de témoignage dénonçant ce que la plupart des militants contre les violences policières appelle des « tir-tendu ».

C’est bien le caractère répressif et coercitif de la police qui vient aujourd’hui réprimer la colère sociale, au service du gouvernement que cette classe moyenne qui se retrouve aujourd’hui dans le mouvement des Gilets Jaunes dénonce.

Les médias au service des violences policières.

C’est donc cette imaginaire qu’ont construit les médias bourgeois et les gouvernements successif, pour systématiquement faire porter le chapeau des « bavures » policière, à cette soi-disant délinquance, ou ces manifestants « radicaux ». Aujourd’hui c’est le même sort médiatique qui était réservé hier aux quartiers populaires et au mouvement ouvrier, qui touche dorénavant, les classes moyennes, des travailleurs et travailleuses, des retraités, venus manifester pour la première fois leur colère contre le gouvernement. De nombreux manifestants relaient de plus en plus les informations des médias indépendant, qui montre le vrai visage du mouvement des Gilets Jaunes, et non celui qui essaye de décrédibiliser celui-là en passant en boucle depuis 72 heures, les tags sur l’Arc de Triomphe, sans succès.

Les médias et le ministre de l’intérieur, sont entrain de préparer le prochain niveau de répression qu’il y’aura sans doute le 8 Décembre prochain. Jean Christophe Castaner, expliquant dans les médias qu’ils ne feront plus de cadeau et laissant planner la possibilité de déclencher l’Etat d’urgence contre ceux qui « attaque la république ». La réponse apportée aux gilets jaunes et bien sécuritaire et répressive plutôt que sociale. Si Castaner rêve d’un Etat d’urgence, c’est bien pour laisser la surveillance des lieux symbolique comme l’Arc de Triomphe avec l’armée, afin d’avoir les mains libres pour aller matraquer et embarquer les manifestants. Si Castaner rêve d’un Etat d’urgence, c’est bien pour donner les pleins pouvoirs aux préfets de police pour, durcir les perquisitions et autres condamnations afin d’effrayer les Gilets Jaunes.

Les médias qui au départ invitaient à tour de bras, tout type de Gilet Jaune, aujourd’hui on restreint les invitations aux seuls Gilets Jaunes dit « modéré », acceptant sur les plateaux télé de se désolidariser des revendications, de destitution du parlement, de démission de Macron ou relativisant les affrontements avec les CRS.

Un mouvement qui laissera des traces

Dorénavant plus rien ne sera comme avant, ceux qui étaient critique jusque-là des cas de Théo, Zyed et Bouna ou encore Adama Traoré, sont aujourd’hui dans la rue face aux gouvernements aux cotés des quartiers populaires, avec le comité justice et vérité pour Adama. Voyant par leurs propres yeux que celles et ceux que les médias décrier comme de la racaille de banlieue, sont aussi pacifique que les gilets jaunes, et pourtant respirent le même gaz lacrymogène.

Le gouvernement entre dans un terrain miné, car s’il était pour eux facile de réprimer une manifestation du 1er Mai avec des black-block ou des cheminots voulant bloquer une gare. Il sera très difficile de réprimer encore plus sévèrement ce mouvement composé de nombreux retraités et travailleurs, qui ont voté Macron et qui aujourd’hui revendique pour certains avoir jeté des pavés sur des policiers qui les empêchent de manifester à coup de canon à eau et de bombe lacrymogène des 9h du matin.

On peu dire en quelque sorte que l’expérience de cette répression policière est en train de rapproché par ceux qui vivent la répression par ceux qu’ils sont racisés et ceux qui aujourd’hui font leur première expérience de mobilisation face au pouvoir.

C’est en quelque sorte ce qu’exprime, par ses mots, cette cadre place de la bastille le 1er décembre : « J’ai BAC+6 je suis cadre, je n’ai jamais manifesté de ma vie, tout se passait bien à Bastille, et des que les flics arrivent c’est la merde, ils nous gazent »

 
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