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10 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

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Pour Pénicaud « augmenter le SMIC détruit des emplois »
Paul Morao

Sur le plateau de LCI, Muriel Pénicaud a justifié son refus d’augmenter le SMIC en mobilisant l’argument classique de ceux qui prennent parti pour les actionnaires contre les salariés : cette mesure détruirait des emplois.

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Invitée de LCI dimanche, la Ministre du Travail Muriel Pénicaud a expliqué son refus d’augmenter le SMIC en affirmant que « cela détruit des emplois, cela n’est pas la bonne méthode ». Reprenant ainsi une justification classique de tous ceux qui refusent l’augmentation des salaires, la ministre s’oppose ainsi clairement à l’une des revendications principales des Gilets Jaunes.

Il faut dire pour sa défense que Pénicaud s’y connaît en destruction d’emplois. Ancienne directrice des ressources humaines de Danone, celle-ci est notamment connue pour avoir supprimé 900 emplois en Europe en 2013 et profité du plan social pour empocher plus d’un million d’euros en revendant des stock-options, c’est-à-dire des droits sur des actions de l’entreprise. Une somme rondelette pour la DRH, correspondant à près de 25 000€ par emploi supprimé.

Le scandale qui entoure Pénicaud, et que l’on tend aujourd’hui à oublier, est ainsi symbolique de la véritable opposition qui structure l’approche du gouvernement : la volonté de privilégier la rémunération des actionnaires sur celle des salariés. L’argument de Pénicaud est d’autant plus faux que l’on sait que la France est le pays qui distribue le plus de dividendes en Europe.

En mai 2018, un rapport de deux ONGs, Oxfam et le Basic, notait ainsi qu’en 2016 les entreprises avaient « reversé près de 15 fois plus de bénéfices à leurs actionnaires (sous forme de dividendes) qu’à leurs salariés (sous forme d’intéressement et participation) ». Les dividendes des actionnaires avaient ainsi augmenté trois fois plus vite que les salaires entre 2009 et 2016.

Si la Ministre se cache derrière les petites entreprises, les artisans et les commerçants pour défendre son argument, la ficelle est là encore un peu grosse. Si les PME et TPE représentent la moitié de l’emploi salarié en France et comptent 26% de salariés au SMIC, c’est avant tout à la pression de la concurrence des grands groupes que sont dues leurs difficultés, quand ces mêmes PME ne font pas partie des grands groupes industriels. Ces déclarations de Pénicaud sont une nouvelle provocation pour une mouvement qui se mobilise contre les inégalités et les bas salaires.

 
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