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La Izquierda Diario
27 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Police partout, justice nulle part !
Le G7 au Pays Basque : « Je commençais à filmer, j’ai senti le premier tir de flash-ball dans ma tête »
Lola Alduna

À Biarritz et en raison du G7, Lola Villabriga, 18 ans a souffert d’un tir de flash-ball dans la mâchoire pendant qu’elle filmait, debout sur un banc. L’étudiante mobilisée a perdu deux dents et a failli perdre la vue. Retour sur la mobilisation des opposants au G7 sur le territoire basque sous occupation militaire.

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Crédits photos : Isabelle Miquelestorena

C’est dans le G7 que les 7 pays les plus riches du monde, à savoir le Canada, la France, Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon et l’Italie, se réunissent : c’est à Biarritz (Pays Basque) que ces sept puissances vont se réunir en août 2019.

Si le président de la République ne s’est pas rendu à ce sommet, c’est que le mouvement des Gilets jaunes monopolise actuellement l’attention de Macron. Dès lors, c’est Jean-Yves le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères qui l’a remplacé au pied levé.

Une mobilisation des opposants au G7

Or, comme l’exprime la plateforme G7 Ez / Non au G7 qui regroupe 34 organisations associatives, syndicales et politiques, ce prochain sommet ne se déroulera pas n’importe où, mais ici au Pays Basque, « sur un territoire où la résistance à l’exploitation capitaliste, à l’oppression impérialiste et hétéro patriarcale sont enracinées et vivaces, ainsi que la solidarité et la volonté de construire un autre monde », met en avant leur communiqué.

La preuve par les faits : les opposants au G7 ont rappelé que la venue de 15 000 militaires et policiers. Néanmoins, ce dispositif militaire n’a pas découragé les opposants qui devaient manifester le mardi 18 décembre contre le G7 et le gouvernement impérialiste français. Aussi se sont-ils donnés rendez-vous pour un rassemblement pacifique le matin dans une ville quasi-entièrement bloqué par un très grand nombre de CRS.

Provocations policières et tir au flashball en pleine tête

La manifestation a quand même débuté, si bien qu’elle s’est vue gazée à la hauteur des Galeries Lafayette. Une attaque des CRS qui a dispersé le cortège en petits groupes et a mis fin à la manifestation étant donné qu’un regroupement était difficile au vu de la stratégie policière. C’est alors que certains manifestants se sont trouvés près de la plage, dont Lola Villabriga, une jeune étudiante de 18 ans. Elle a reçu une balle de flash-ball dans la mâchoire, à cause de laquelle elle a perdu deux dents et a failli perdre la vue.

Selon l’interview du journal naiz, Lola Villabriga était à la plage, « debout sur un banc, [elle commençait] à filmer avec [sa] petite caméra, et à un moment, [elle a] senti le premier tir de flash-ball dans [sa] tête. [Elle n’a] rien vu arriver. Il n’y avait pas de groupe, pas de mouvement ». Etant donné que les manifestants étaient « vraiment tous dispersés », les manifestants isolés ne représentaient aucun « danger ». A ce moment, Lola Villabriga se trouvait toute seule debout sur ce banc, en train de filmer la scène. C’est à ce moment que Lola Villabriga a été touché par le tir de flash-ball en pleine tête.

Lola Villabriga a été visé car elle filmait

« La première chose que [Lola Villabriga s’est] dite, c’est qu’on [lui] avait tiré dans la tête parce [qu’elle était] en train de filmer ». En effet, on peut bien se demander pourquoi le fait de filmer pouvait faire d’elle une dangereuse suspecte. Le groupe étant déjà dispersé, il semble que même du point de vue du « maintien de l’ordre », l’étudiante ne représentait aucun « danger » « d’émeute violente ». Lola Villabriga est quasi certaine d’avoir été visée personnellement car elle filmait, puisque « comment est-ce possible que ce soit une balle perdue, surtout d’un flash-ball, dans la tête ? Alors [qu’elle était] en hauteur, sur un banc ». Cela reste un mystère pour une victime qui « [a] envie de savoir. Certainement que l’on ne saura jamais ». « C’est ça qui est triste, dit-elle, [elle aimerait] savoir que le CRS qui a tiré n’aura plus le droit de travailler, qu’on voit sa tête… et qu’il soit humilié comme [elle a] été humiliée ». D’autant plus que « ce qui [la ferait] chier, c’est que le mec soit juste puni de flash-ball, comme un enfant qui serait puni de jouer aux jeux vidéo ».

Un G7 à l’intersection entre la répression des Gilets jaunes et l’oppression du peuple basque

Les violences policières, qui ne sont pas une nouveauté du G7, ont fait un saut cette année comme l’illustre les blessés et mutilés. Elles s’inscrivent dans un contexte marquée par le soulèvement des Gilets jaunes et d’une déligitimation très importante de Macron et de son gouvernement. Elles sont le prolongement sur le terrain de la violence physique de la violence politique et sociale qui touche aujourd’hui l’ensemble de la population. Elles se combinent avec les oppression déjà structurelles par la France et l’Etat Espagnol du peuple basque dont le droit à l’autodétermination des peuples est en permanence bafoué et réprimé.

Pour autant, la solidarité entre les opprimés persiste. En ce sens, les Gilets Jaunes et les membres de la plateforme anti G7-Macron se sont réunis en grand nombre le soir du vendredi 21 décembre afin de montrer leur soutien à Lola Villabriga. Les manifestants ont accompagné leur marche jusqu’à la Grande Plage des slogans significatifs, tels « police partout, justice nulle part ! » ou encore « Lola, Lola ! ». Une caisse d’aide est aussi en cours afin de soutenir les opérations que Lola Villabriga.

 
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