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La Izquierda Diario
31 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Quatorze associations tirent la sonnette d’alarme
En 2018, les politiques xénophobes de Macron empirent directement la situation des migrants
Boris Lefebvre

Tous les secteurs qui sont en contact avec les migrants sont unanimes, les conditions de vie des exilés se sont empirées depuis un an. Le résultat d’une politique délibérée de pourrissement de la part du gouvernement.

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L’année a été riche en répression contre les migrants et ceux qui tentent de leur apporter de l’aide. Qu’on pense au combat de Cédric Hérou qui a dû batailler durant des mois pour faire annuler sa condamnation pour avoir aidé et hébergé des exilés ou aux sept de Briançon, lourdement condamnés pour avoir eux aussi aidé des migrants. Ces jugements sont la conséquence de la loi Asile et immigration qui a considérablement durci la répression contre les migrants et contre ceux qui leur viennent en aide. Le délit de solidarité a notamment été inscrit dans la loi lors du vote de ce texte. Cela fait de la question migrante l’une des plus brûlante de la situation car si Macron a tenté de se donner une image de progressiste en comparaison des Orban ou des Salvini, il est bien le promoteur d’une ligne ultra répressive contre les migrants qui n’a rien à envier à ses voisins. La crise de l’Aquarius, qui a mis l’Europe forteresse en crise montre assez que sur ce terrain Macron ne s’est en rien démarqué des pires politiques xénophobes et réactionnaires qui se font en Europe.

Ce dimanche, 14 associations venant en aide aux migrants ont dénoncé dans une lettre ouverte la « mise en danger délibérée » à laquelle se livre l’État envers les réfugiés. Rappelant la promesse non-tenue par Macron du 28 juillet 2017 (« Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois ou perdus. Je veux partout des hébergements d’urgence »), les associations se sont élevées contre « la faillite de l’État dans l’exercice de sa responsabilité de protection, de mise à l’abri et d’accueil inconditionnel ».

Elles dénoncent les faux semblants institutionnels qui ne font qu’invisibiliser une crise pourtant bien réelle et l’absence de solution apportée aux migrants, notamment depuis l’évacuation de la « jungle » de Calais en octobre 2016. Elles dénoncent les agissements de l’État en la matière qui génère un « cycle infernal entretenu depuis maintenant trois ans fait de campements, d’inaction, de démantèlements, de dispersions parfois violentes mais aussi de harcèlements à l’encontre des personnes exilé.e.s ainsi que des citoyens solidaires et des collectifs qui leur viennent en aide ».

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, tire lui aussi la sonnette d’alarme. Il évoque dans un rapport la « dégradation » des conditions de vie des migrants dans des termes qui ne laissent aucun doute sur la détresse dans laquelle on maintient ces populations : les migrants « se retrouvent dans un état de dénuement extrême, dépourvus de tout abri et ayant comme première préoccupation celle de subvenir à leurs besoins vitaux : boire, se nourrir, se laver ».

La violence des institutions dans leur gestion de la condition des migrants est également pointée du doigt par les associations qui dénoncent les violences policières dont l’État fait usage pour démanteler, en vain, les campements. Jacques Toubon relève même que les forces de répression ont a plusieurs reprises fait usage de gaz lacrymogène sur divers point de fixation des migrants (Paris, Calais, Grande-Synthe).

Symptôme d’une situation qui empire de jours en jours, les autorités voient se développer dans la Manche des pratiques que les passeurs réservaient jusqu’à présent au passage du sud au nord de la méditerranée. Désormais, les migrants qui ne peuvent plus passer par Calais en raison de l’omniprésence policière et des mesures quasi militaire de dissuasion tentent de passer les 33 kilomètres qui séparent Calais de Douvre à l’aide de canots pneumatiques motorisés. Cette pratique comporte de très grands risques, non pas tant en raison de la distance à parcourir - qui reste cependant trop importante pour ce type de transport -, que du trafic incessant des ferrys et des tankers sur cette mer.

Le caractère inédit et depuis quelques semaines important du phénomène a ouvert une crise entre la France et la Grande-Bretagne. Cette dernière accuse la France de laisser passer en bateau les migrants alors que c’est la répression féroce sur les camps et sur les lieux de passages par ferry qui a conduit les passeurs à recourir à ce type de moyens pour traverser la Manche. Le soir de Noël par exemple, ce sont quarante migrants qui ont été secouru en train d’effectuer la traversée sur cinq canots différents.

À l’heure où les gilets jaunes se mobilisent contre des conditions de vie insupportables, que le gouvernement ne fait qu’empirer de jour en jour à l’heure où la violence de la répression fait rage à chaque manifestation, ce rapport remet sur la table la question centrale des migrants qui continuent à subir de plein fouet les politiques anti-sociales et répressives et les violences de Macron et sa police.

Crédit photo : LOUISA GOULIAMAKI AFP illustration.

 
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