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La Izquierda Diario
15 de janvier de 2019 Twitter Faceboock

Cesare Battisti
Evo Morales livre Cesare Battisti à l’extrême droite : ça ne passe pas en Bolivie
Sadek Basnacki

Samedi dernier, la police bolivienne a arrêté et expulsé Cesare Battisti vers l’Italie de Salvini et Di Maio. Une décision qui ne passe pas en Bolivie, même au sein du parti d’Evo Morales, le MAS. En effet, Evo Morales a littéralement vendu Battisti à l’extrême droite mondiale pour des contrats économiques avec son « frère » Jair Bolsonaro.

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Crédit photo : AFP / Alberto Pizzoli

Samedi 12 janvier, la police bolivienne a arrêté l’italien Cesare Battisti à Santa Cruz. Condamné à la réclusion à perpétuité dans son pays d’origine pour avoir soi-disant commis quatre meurtres dans les années 70. D’après le président d’extrême droite brésilien, Jair Bolsonaro, l’arrestation et l’extradition de Cesare Battisti ont été arrangées entre le xénophobe italien Matteo Salvini et le président bolivien Evo Morales.

Une collaboration entre l’extrême droite mondiale et le gouvernement socialiste et révolutionnaire autoproclamé bolivien qui ne s’est pas fait sans une protestation en Bolivie au sein même du parti présidentiel MAS. La Bolivie a bafoué les droit de Cesare Battisti en ne lui permettant pas d’avoir ne serait ce qu’un procès en extradition. Evo Morales, en livrant l’ancien militant communiste à l’extrême droite, a abandonné les principes de base de la solidarité internationale avec les militants pourchassés, confirmant ainsi son tournant vers la collaboration avec les gouvernements réactionnaires qui ont émergé dans la région, principalement avec celui de Bolsonaro au Brésil.

Bien évidemment, une telle décision n’est pas gratuite. Si le gouvernement et le MAS ont décidé de collaborer activement c’est bien que derrière il y a des questions de juteux contrats. En effet, Evo Morales doit s’assurer notamment la signature du contrat sur le gaz brésilien. Les exportations globales de la Bolivie sont à 40% en direction du Brésil et ses importations viennent à 23% de la république fédérale brésilienne.

Raúl García Linera, le frère du vice-président bolivien, a déclaré : « Aujourd’hui, pour la première fois, ce processus de changement agit de manière contre-révolutionnaire, aujourd’hui, les intérêts de l’État ont été placés au-dessus de la morale révolutionnaire, de la praxis révolutionnaire (...) Pour la première fois, je suis gêné et déçu par l’action du gouvernement, fondamentalement en contradiction avec la morale révolutionnaire, et je pleure de toute mon âme, cette action est injuste, lâche et réactionnaire ».

Si ce n’est pas la première trahison du gouvernement d’Evo Morales qui n’a de révolutionnaire que le nom, l’arrestation et l’extradition de Cesare Battisti est un point de non-retour.

Malgré les importantes différences programmatiques et stratégiques que nous avons avec Cesare Battisti, nous rejetons l’attitude collaborationniste d’Evo Morales et du gouvernement MAS avec l’extrême droite brésilienne et européenne qui criminalisent les militants et activistes et qui préparent de violentes attaques contre notre classe. Sur l’autel du pragmatisme économique, Evo Morales a sacrifié les droits et libertés démocratiques des travailleurs et des peuples. Exigeons la libération inconditionnelle et l’amnistie de Cesare Battisti, comme pour tous les militants persécutés à travers le monde pour leur activisme.

 
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