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La Izquierda Diario
19 de janvier de 2019 Twitter Faceboock

Edito
La réponse des Gilets jaunes au Grand débat : une mobilisation massive dans toute la France
Damien Bernard

Acte après acte, le discours gouvernemental et médiatique commence à tourner en boucle. Division entre bons et mauvais manifestants, ré-agencement de la stratégie de la répression, le gouvernement tente toutes les formules pour trouver une issue à la mobilisation des Gilets jaunes. Dernière réponse en date, le Grand débat censé décompresser le mouvement des Gilets jaunes. Problème : la mobilisation se massifie à Paris, avec une mobilisation record à Toulouse. Et le gouvernement cherche à tout prix à le masquer.

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L’équation semble insoluble pour le gouvernement. Si dans un premier temps, le gouvernement a usé et abusé de la stratégie de la peur, moyennant dispositif militaire et violences policières, les milliers de blessés et de mutilés ont commencé à heurter les consciences à une échelle de masse. Si l’exécutif a commencé à prendre conscience de ce changement suite la ferveur populaire qui s’est exprimée autour du boxer Christophe Dettinger, le cas d’Olivier de Bordeaux blessé à la tête suite à un tir de la BAC a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, comme un point de basculement.

Dès lors le black-out médiatique est devenu quasi insoutenable pour les grands médias, obligés de ne plus occulter les violences policières. Plus encore, la stratégie répressive du gouvernement a commencé à devenir contre-productive. Les milliers de blessés et de mutilés combinés à l’impunité totale des forces de police a fini par radicaliser une frange large des Gilets jaunes, prête à affronter les forces de police, érodant derrière la légitimité de l’institution policière.

La carte périmée des « bons » Gilets Jaunes contre les « méchants casseurs »

Pour l’acte X, le gouvernement a tenté de retourner l’accusation des « violences » pour essayer de relégitimer les forces de police, essayant de diviser les Gilets Jaunes entre bons et « méchants » manifestants, en cherchant à démontrer la « proportionnalité » de la réponse policière. C’est ce dont témoigne notamment la très grande présence médiatique, visant à montrer la « réalité » du terrain. Cette scénarisation de l’action des forces de l’ordre a tenté de mettre en scène le bon déroulement de la manifestation pour terminer par une horde de casseurs qu’il s’agissait de délimiter, à tout prix, des manifestants – pour mieux légitimer la répression policière. Si cette opération n’est pas nouvelle, celle-ci prend un sens tout particulier dans le contexte d’une délégitimation profonde des forces de police à une échelle nouvelle. L’expression la plus claire de cette opération a été la diffusion en direct sur BFM TV et CNews des images de violences policières et de cette manifestante blessée à Rennes. Pour la première fois depuis le début du mouvement, des images de violences policières étaient filmées en direct.

Pour autant, cette stratégie du « retour à l’ordre » du gouvernement délaissant la surenchère répressive n’est pas non plus sans contradiction. Tout d’abord sur le plan des forces de police. Après avoir été largement encouragée à tirer dans la tête des manifestants, le gouvernement a tenté de « redresser le tir » en essayant de discipliner les forces de police mais sans perdre la face. D’abord en niant les violences policières au nom du ministère de l’intérieur, tout en opérant en interne une forme de « recadrage » du directeur général de la police.

Problème pour le gouvernement : en desserrant l’étau de ses dispositifs quasi-militaires, il laisse un espace ouvert que le mouvement des Gilets jaunes est en train d’occuper. Ainsi, de nombreux nouveaux manifestants qui pouvaient être effrayés par la répression policière n’hésitent plus à rejoindre les Gilets jaunes. De fait, la mobilisation se massifie dans plusieurs villes en France. Et en ce sens, même l’estimation très sous-évaluée du ministère de l’intérieur chiffre le nombre de manifestants à 84.000, soit plus que lors de l’acte 9. Des chiffres totalement en dehors de la réalité, comme en témoigne l’énorme mobilisation à Toulouse avec plus de 15 000 manifestants, un record absolu dans le mouvement. Les cortèges Parisiens ne sont pas en reste avec le plus grand cortège depuis le début du soulèvement des Gilets jaunes et comme élément nouveau un petit cortège de militant CGT, une centaine, ou encore la venue d’une soixantaine d’étudiants à Paris.

Dernière contradiction, et pas des moindres, le pari de Macron d’asphyxier les Gilets Jaunes avec son grand débat ne manque pas en réalité d’amplifier le mouvement. Une contradiction d’autant plus grande que le gouvernement a tout misé cette semaine et le prochain mois sur le Grand débat, espérant ainsi que le mouvement décompresse, avec un essoufflement progressif. C’est ce dont témoigne les tentatives du gouvernement de minimiser, heure à heure, les chiffre de la participation, jusqu’à devoir les relever au-dessus de l’acte 9 par soucis de crédibilité. Pendant que des centaines de "débats" étaient organisées dans l’hexagone, vu leur fréquentation, et vu la mobilisation massive dans la rue dans tout l’hexagone, il semble que les Gilets jaunes étaient définitivement plutôt préoccupés à manifester dans la rue. Et l’expression de la majorité des Gilets jaunes comme on pouvait le lire, tagué sur un mur, est de dire : « ce n’est qu’un grand débat, le combat continue »

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