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La Izquierda Diario
1er de février de 2019 Twitter Faceboock

Il n’a même pas tenu le temps d’une interview..
Emmanuel Macron promet de « faire très attention » à ses « petites phrases »
Nicolas Arnaiz

Interviewé par plusieurs journalistes jeudi dernier, Emmanuel Macron a dit entamer un « travail sur lui-même », et a assuré aux journalistes présents qu’il ferait, à l’avenir, plus attention à ses « petites phrases » qui ont à plusieurs reprises indigné : « gaulois réfractaires », « sans-dents », « traverser la rue », est-ce la fin des commentaires méprisants ?

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Sincère volonté de s’excuser, ou gesticulations paniquées face à la colère montante ? Interrogé par plusieurs journalistes, Emmanuel Macron n’a eu d’autre choix que d’enfin s’expliquer au sujet du mépris de classe constant qu’il affiche depuis le début de son quinquennat. Ou du moins, était-ce ce qui était prévu. Les excuses ont cependant assez mal commencé, puisque Emmanuel Macron a tout d’abord nié ce qui lui était reproché !

"Je n’ai jamais fait de petites phrases, c’est injuste de dire ça"
Autant dire que la remise en cause ne semblait pas être au programme. Pourtant, force est de constater que face a la colère généralisée, ce dernier ne peut rester complètement aveugle. Aussi s’est-il empressé de corriger le tir :

"J’ai beaucoup appris de ces vingt derniers mois. Je pense que j’ai fait des erreurs. Quand les gens voient de la distance, de l’arrogance, de la déconnexion, j’aurais tort de ne pas penser que cela nécessite un travail sur soi."

Si l’on pouvait penser que cela marquerait la fin du mépris ouvert et constant de Macron envers les travailleurs, les chômeurs, les classes populaires, celui-ci s’est empressé de nous détromper en déclarant ne pas croire aux sondages affichant que plus de la moitié de la population serait mécontents de lui. La mobilisation des gilets jaunes serait plutôt, selon lui, le fruit de « 40 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions » et de la « fachosphère et la gauchosphère actives sur les réseaux sociaux ».. Niant dès lors le caractère massif de la mobilisation en cours et la colère généralisée contre sa politique antisociale.

Interrogé au sujet d’un potentiel referendum, le président a répondu :

« il faut faire en sorte que le Parlement ne puisse pas revenir pendant au moins quelques années sur le choix des Français »

Une manière détournée, donc, de dire que, si référendum il y a, ce qu’il a déclaré " ne pas exclure", celui-ci n’aurait aucun réel pouvoir face au programme du gouvernement, dont Emmanuel Macron juge qu’il a été le « choix des Français », quand bien même ce dernier ayant été élu en demi teinte avec un taux d’abstention record.

Emmanuel Macron n’a d’ailleurs pas pu s’empêcher de clore l’interview sur un énième relent de mépris . Non seulement a-t-il défendu sa sortie de septembre dernier, lors de laquelle il avait invité un chômeur à « traverser la rue » pour trouver un travail, mais il s’est ensuite offusqué au sujet des « jojos en gilet jaune qui ont le même statut qu’un ministre ou qu’un député ». Une nouvelle « petite phrase » qui en dit long sur le mépris du président au sujet des gilets jaunes : la parole d’un simple « jojo en gilet jaune » aurait donc moins de valeur que celle d’un député ou d’un ministre, du moins si l’on s’en tient aux dires d’Emmanuel Macron.

On peut au moins dire du gouvernement qu’il reste cohérent dans son action : dans ses « petites phrases » comme dans l’organisation du grand débat, qui s’avère jour après jour n’être qu’une gigantesque imposture qui n’a d’un débat que le nom, Macron continue d’afficher ouvertement son mépris envers les opinions de la population dont il clame pourtant à qui veut bien l’entendre qu’il tirerait sa « légitimité démocratique ». Peut-être oublie-t-il que puisqu’aucune institution de leur pseudo démocratie ne daigne prendre en compte la parole de ces fameux « jojo en gilet jaune », alors il ne leur reste plus que la rue pour se faire entendre.

 
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