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La Izquierda Diario
13 de février de 2019 Twitter Faceboock

Education
« Nuit des établissements ». Grève et occupation des collèges et lycées contre les réformes Blanquer.
Elise Duvel

Les raisons de la colère sont nombreuses dans l’Education nationale. Réformes après réformes du ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, « l’école de la confiance » détériore les conditions d’études des élèves et les conditions de travail du personnel.
C’est pourquoi la profession se mobilise par diverses actions : grèves reconductibles depuis la grève interprofessionnelle du 5 février mais aussi actions d’occupation des établissements scolaires.

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Image : Stylos Rouges, nuit d’occupation des lycées/collèges

La coupe est pleine dans l’Education nationale

Des attaques, le ministre de l’Education nationale en applique un certain nombre.
Outre celles concernant toute la fonction publique (gel du point d’indice, rétablissement du jour de carence, suppression de 120 000 postes d’ici 2020, souffrance au travail) et celle sur les 150 000 contrats aidés supprimés, c’est bien un renforcement d’un projet de droite réactionnaire qui attend enseignants et élèves. Même s’il ne faut pas avoir d’illusions sur les inégalités structurelles qui existent entre les élèves des quartiers riches et ceux des quartiers populaires qui ne jouissent pas des mêmes moyens pour la réussite, le gouvernement Macron a renforcé les inégalités par l’instauration de la sélection à l’entrée à l’université parce que pour Macron, « l’université n’est pas pour tout le monde ». L’école de la sélection implique également une refonte en profondeur du lycée, des filières et du bac. Les élèves devront choisir leurs spécialités dès la fin de la seconde en fonction de l’orientation qu’ils envisagent à l’université.
Ce lundi, le ministre présentait à l’Assemblée Nationale sont projet réactionnaire qu’il appelle « l’école de la confiance », offensive générale contre l’école visant à l’intégrer plus encore dans la logique marchande et de mettre au pas la profession. Parmi les mesures annoncées, la scolarisation obligatoire à 3 ans. Actuellement, 98% des enfants sont scolarisés dès la maternelle, mais l’abaissement de l’âge obligatoire (de 6 à 3 ans) va en réalité contraindre les commune à financer les écoles privées sous contrat. Un beau cadeau pour le privé alors que dans le même temps, l’Etat impose une austérité et une diminution des financements des services publics.
« L’école de la confiance » de Blanquer c’est surtout « l’école de l’obéissance » de ce ministre autoritaire. Blanquer veut instaurer un devoir d’exemplarité pour les enseignants qui seraient trop critiques de sa politique.

Depuis la rentrée scolaire, la colère est grandissante dans la profession : #pasdevagues, Parcoursup, réformes du lycée et du bac, baisse des moyens dans les établissements scolaires pour la rentrée prochaine, « l’école de la confiance », la mise au pas des enseignants, gel des salaires.
Ces attaques multiples ne passent plus. Depuis le 10 décembre, les stylos rouges alertent sur sur les difficultés dans la profession en utilisant les réseaux sociaux mais aussi par des rassemblements.

Depuis le 5 février, les lycées reconduisent la grève

La manifestation interprofessionnelle du 5 février a impulsé une vague de grèves reconductibles dans plusieurs établissements de région parisienne principalement. Ainsi, depuis l’appel à la grève qui a réuni syndicats et gilets jaunes, plus d’une quinzaine de collèges et lycées sont en grève reconductibles dans les trois académies franciliennes. Ces établissements ont appelé à un rassemblement mardi 12 février devant le ministère de l’Education nationale pour revendiquer l’abrogation des réformes Blanquer, exiger des moyens matériels et humains pour l’éducation. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel et ont rejoint la mobilisation en cours qui cherche à s’étendre.
Ce même jour était un temps fort pour les grévistes qui ont décidé d’organiser une « nuit des établissements » dont l’objectif était d’alerter des dangers des réformes par l’occupation de leur lieu de travail, l’occasion aussi d’organiser des réunions d’information pour les familles et élèves, réunions que certains recteurs ou directeurs et proviseurs ont essayé ou ont été sommés d’empêcher dans plusieurs établissements ces derniers mois. Ce sont plus d’une trentaine d’établissements qui ont été occupés par cette action forte qui se veut être reconduite la semaine suivante. Au même moment, une dizaine de lycées à Toulouse et Dijon ont rejoint l’appel de la « nuit des établissements ».

A l’issue du rassemblement parisien, l’Assemblée générale des grévistes qui a rassemblé près de 80 personnes mandatées de différents établissements en lutte a acté une nouvelle journée d’action ce jeudi 14 février mais aussi à multiplier les actions consistant à ne pas collaborer avec ces réformes : boycott ou désorganisation des examens blancs, des conseils pédagogiques, conseils d’enseignement, CA… en se coordonnant au maximum et en donnant le maximum de cohérence et de visibilité médiatique à ces actions.
L’Assemblée Générale a également acté pour les collègues qui le souhaitent de participer au cortège commun de l’Education lors de la manifestation des Gilets Jaunes ce samedi.

 
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