http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
15 de février de 2019 Twitter Faceboock

Tournée européenne
200 personnes pour assister à la conférence d’Andréa d’Atri à l’université de Bordeaux

Gros succès de la conférence-débat organisée ce jeudi 14 février sur l’université de Bordeaux en présence de la militante féministe Andréa d’Atri, venue d’Argentine pour une tournée en Europe. Celle-ci est venue raconter l’expérience de lutte des femmes en Amérique Latine, à travers l’organisation de femmes qu’elle a créée, Pan Y Rosas.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/200-personnes-pour-assister-a-la-conference-d-Andrea-d-Atri-a-l-universite-de-Bordeaux

Photo : Échange d’un foulard vert contre un gilet jaune en fin de conférence ! Les symboles de luttes à travers le monde circulent !

Pour assister à la conférence-débat, certains participants avaient dû s’asseoir dans les escaliers : l’amphithéâtre Pitres de l’université Bordeaux Victoire, située dans le centre-ville, était comble ce jeudi soir. Près de 200 personnes étaient présentes pour écouter Andréa d’Atri, militante féministe argentine, dirigeante du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS) et fondatrice du collectif féministe Pan Y Rosas. A l’occasion de la traduction de son livre en français et en allemand, celle-ci est venue donner une série de conférences en Europe.

Au début de la conférence, celle-ci a souhaité rendre un hommage à la militante féministe peu connue Gabriela Perriere De Coni, née à Bordeaux avant de rejoindre l’Argentine, et sur laquelle travaille une collègue de d’Atri. Elle a ensuite introduit sur le contexte international dans lequel se développe le retour de la lutte des femmes dans le monde : celui-ci de la crise du consensus néolibéral qui ouvre la voie à des gouvernements bonapartistes toujours plus réactionnaires.

Dans ce contexte, le mouvement des femmes était jusqu’ici - jusqu’au mouvement des Gilets Jaunes - le seul acteur politique progressiste qui s’exprimait à une échelle de masse. En effet, de nombreuses femmes comprennent que face aux promesses d’un capitalisme en crise, « l’égalité conquise à travers la loi ne signifie pas l’égalité face à la vie » et qu’il faut s’organiser pour lutter.

Celle-ci est ensuite revenue sur le développement de la lutte des femmes en Argentine, en commençant par l’émergence du mouvement Ni Una Menos en 2015 contre les violences faites aux femmes. Puis elle est revenue sur le développement de la lutte pour le droit à l’avortement, dans un contexte où 300 femmes meurent chaque année des suites d’avortement clandestin en Argentine. Une mobilisation qui se fait avec les méthodes de la classe ouvrière, notamment la grève, et que les partis intégrés au régime cherchent à temporiser et à canaliser. Dans le contexte des élections présidentielles à venir, où le PTS se présentera au sein du FIT (Front de Gauche et des Travailleurs), il n’y a rien à attendre ni du côté de Mauricio Macri ni de Cristina Kirchner pour les femmes, mais aussi pour l’ensemble de la classe ouvrière en général.

Enfin, celle-ci est revenue sur la création du collectif de femmes Pan Y Rosas qui cherchent à développer les tendances les plus radicales au sein du mouvement des femmes. Et de lister la liste des pays où le collectif Pan Y Rosas s’est déjà développée (Argentine, Uruguay, Chili, Pérou, Costa Rica, Brésil, Etat Unis, Allemagne et dans l’Etat Espagnol). Celle-ci a émis le souhait que le collectif puisse se développer également en France , en suivant l’exemple du développement du collectif Pan Y Rosas dans l’Etat espagnol « parce qu’une société libérée de l’exploitation et de l’oppression que nous vivons actuellement, ce n’est pas un simple désir mais une impérieuse nécessité pour que la vie de l’immense majorité de l’humanité mérite d’être vécue ».

Enfin, Andréa d’Atri a terminé sa présentation par un appel à la lutte : « Vive la lutte des femmes pour leur émancipation, vive la lutte des Gilets Jaunes, vive la lutte de la classe ouvrière ». Puis, en signe de cette confluence des différentes luttes, et de l’internationalisme, celle-ci a souhaité son foulard vert (symbole de la lutte pour l’avortement légal en Argentine) avec le Gilet Jaune d’une femme présente dans la salle.

L’introduction a ensuite laissé place à un long échange avec la salle où de nombreuses questions ont souhaité approfondir les explications sur le développement de la lutte des femmes en Argentine. Mais la discussion a également porté plus globalement sur la crise des gouvernements « progressistes » en Amérique Latine et les alternatives face à un capitalisme en crise. Celle-ci a notamment insisté sur la nécessité de lier la lutte des femmes à la lutte des classes, l’histoire montrant que c’est dans les périodes de radicalisation de la lutte des classes que les femmes avaient obtenu leur principale conquête. Ainsi, c’est dans un pays qui venait de faire sa révolution et de renverser le capitalisme, la Russie de 1917, que l’avortement a été pour la première fois légalisé en 1918.

Une histoire commune de la lutte des femmes et de la lutte de classes qui est largement racontée dans l’ouvrage « Du Pain et des Roses » qui vient d’être édité en français. Pour approfondir les discussions, celui-ci est disponible au prix de 17 euros dans plusieurs librairies bordelaises (La Zone du Dehors et la Machine à Lire) ainsi qu’auprès des militants de Révolution Permanente. Vous pouvez également assister aux conférences avec Andréa d’Atri qui se tiendront à Toulouse ce 15 février, à Paris le 22 février ou encore la rencontre organisée le mardi 19 février à la Libraire La Brèche à Paris à 18h.

Photo : Quelques dédicaces de l’ouvrage ’Du Pain et des Roses’, à la fin de la conférence.

Crédit photo : Lîlâ Marguerite

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com