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La Izquierda Diario
16 de février de 2019 Twitter Faceboock

ON N’OUBLIE PAS
Mantes la Jolie : 500 Gilets jaunes à genoux observent une minute de silence en hommage aux lycéens de Mantes
Claude Manor

Acte XIV du mouvement : 500 gilets jaunes du Mantois, de l’Eure, de l’Eure et Loire et de Normandie, soutenus par des militants de diverses organisations associatives et syndicales, sont partis de la mairie de Mantes-la-ville en direction du Val Fourré. Sur le parcours, à genoux et mains sur la tête, ils ont observé une minute de silence en hommage aux lycéens de Mantes

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Une manifestation nombreuse sous haute surveillance

Organisée sur facebook et baptisée « acte 1 à Mantes-la-Jolie », la manifestation non déclarée qui a défilé dans les rues de Mantes ce samedi matin, comptait environ 500 manifestants. Du jamais vu depuis le début du mouvement. Pourtant, du côté de la préfecture et des CRS, tout a été fait pour limiter et canaliser la manifestation.

Compte tenu du tollé général soulevé dans l’opinion publique et des procès engendrés par le traitement intolérable infligé aux lycéens de Mantes au mois de décembre dernier, la préfecture redoutait de sérieuses tensions. D’autant que les gilets jaunes du val de Seine, qui se sont fait connaître en occupant le péage de Buchelay sur l’A 13 et s’en sont fait déloger, n’en sont pas à leurs premiers démêlés avec les forces de police.

C’est donc d’abord le préfet qui, de manière préventive, a tout simplement publié un arrêté interdisant tout le périmètre du centre-ville de Mantes-la-Jolie et notamment celui de la Mairie où les GJ avaient l’intention de se rassembler pour partir en manifestation. Le point de rendez-vous a donc dû être modifié et la distance à parcourir considérablement rallongée avec un départ devant la mairie de Mantes-La-Ville.

Ensuite, la préfecture n’a pas été chiche en forces de police. Environ 150 CRS, pour 500 manifestants, soit à peu près un CRS pour 3 manifestants. A plusieurs reprises le cortège a dû s’arrêter et négocier le parcours au fur et à mesure de son avancée. A chaque fois, un nassage se mettait immédiatement en place.

Temps fort de la manifestation : une minute de silence

La détestation de la police était partout présente dans le cortège. Les deux slogans qui ont le plus fait recette : « tout le monde déteste la police », scandé pour répondre aux nassages, et « police partout, justice nulle part » lancé face aux rangées de CRS qui bordaient les trottoirs. Et enfin, pour rendre à César ce qui est à César : deux portraits originaux de l’exécutif version Val-de Seine : « Macron-face-de con » et « Castaner –Niktamère ».

Une manifestation dynamique, ironique, créative qui a fini par arriver à proximité de sa destination.

Aux abords du collège Jules Ferry, remontée de la rue avec un peu de course poursuite dans les rues avec les flics qui ont riposté par leur sempiternel nassage. Puis retour vers le collège et forçage par les gilets jaunes du barrage policier.
Mais le temps le plus fort de la manifestation a été plus solennel, lorsque, stationnés pendant plus d’un quart d’heure à l’angle de l’avenue de la République et de la rue Castor, les manifestants se sont agenouillés, mains sur la tête, et ont observé une minute de silence en hommage aux lycéens de Mantes.

A la recherche de la convergence

Il est clair que cette journée de manifestation à Mantes était un démenti formel aux corbeaux qui aspirent à l’essoufflement du mouvement des gilets jaunes.
Les potentiels de révolte et de convergence sont là, avec la présence de Gilets jaunes venus de divers points comme Dreux, Evreux, Vernon… regroupés à l’échelle régionale pour manifester à Mantes.

Pourtant, la convergence et l’extension ne peuvent pas être que géographiques. Le Val de Seine et plus largement la Normandie qui hébergent des villes comme les Mureaux, la plus pauvre de France, qui comptent des industries automobiles comme l’usine de Renault Flins, ou PSA Poissy, qui comportent des hôpitaux en souffrance comme Le Rouvray, Plaisir, Poissy ou d’autres, qui abritent des ports essentiels pour le stockage ou l’exportation des carburants… sont des lieux extraordinaires de potentielle convergence pour lutter ensemble et gagner.

Mais il faudra, pour cela, à l’instar de ce qui s’est passé dans le port de Grand Quevilly, et qui s’est produit nationalement le 5 février, que gilets jaunes et gilets rouges unissent leurs forces. La présence, même individuelle, de militants associatifs, syndicaux ou politiques dans les manifestations des gilets jaunes, comme ce fut le cas à Mantes aujourd’hui est un gage d’espoir sans doute encore trop faible, mais une braise sur laquelle il faut souffler sans attendre le printemps.

 
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