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La Izquierda Diario
6 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Violences policières
Gilets Jaunes : l’ONU réclame à Macron une « enquête approfondie » sur « l’usage excessif de la force »

Après le Défenseur des droits et le Conseil de l’Europe, c’est au tour de l’ONU de se saisir du cas de violences policières qui se sont produites pendant les manifestations de Gilets Jaunes depuis mi-novembre.

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Dans un discours prononcé aujourd’hui devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève, Michelle Bachelet a déclaré « Nous encourageons le gouvernement français à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force ». Le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU a également constaté que « les Gilets Jaunes manifestent contre ce qu’ils considèrent comme leur exclusion des droits économiques et de leur participation aux affaires publiques […] ils réclament un dialogue respectueux et de vraies réformes » mais qu’ « ils sont accueillis par un usage violent et excessif de la force, par des détentions arbitraires, des tortures et même selon certaines informations des exécutions extrajudiciaires » peut on lire dans Libération.

La Déclaration du Haut-Commissaire n’a pas manqué de déclencher de vives réactions sur les réseaux sociaux. D’un coté sont ceux qui applaudissent la déclaration, comme David Dufresne, qui a recensé près de 500 cas de violences policières dont 202 blessures à la tête et 21 éborgnés. De l’autre, le gouvernement notamment, avec Christophe Castaner, qui a tweeté plus tôt dans la journée estimant que les français avaient la possibilité de s’exprimer chaque jour dans le Grand Débat, et que les suspicions de violences policières faisaient déjà l’objet d’enquêtes. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a lui aussi déclaré « s’étonner » de voir la France citée « sur une liste entre le Venezuela et Haïti », « où il y a eu des morts ». Griveaux semble ici oublier le cas de Zineb Redouane, morte des suites d’une blessure au visage, provoquée par un tir de grenade lacrymogène. Et d’ajouter que « le niveau d’inclusion économique et démocratique en France est, selon les standards de l’ONU, un des plus élevés au monde ». Une réponse du gouvernement qui s’aligne avec la stratégie de décrédibilisation du mouvement des Gilets Jaunes, qu’il adopte depuis le début des mobilisations, en faisant passer les mobilisés pour des ignorants et des ingrats.

Si la déclaration a de quoi surprendre – il n’est pas habituel pour l’ONU de s’opposer publiquement à la politique intérieure d’un des membres du Conseil de Sécurité – il est tout de même nécessaire de nuancer l’enthousiasme qu’elle pourrait susciter chez les partisans du mouvement. En effet, dans sa déclaration, Michelle Bachelet ne dépasse pas la position conciliatrice traditionnelle de l’Organisation Internationale – la même que le gouvernement partageait il n’y a pas si longtemps – en demandant au gouvernement d’ouvrir une enquête qui vraisemblablement ne verra pas le jour, et en encourageant le dialogue et les réformes. L’hypothèse d’une réelle remise en question des violences policières par le gouvernement semble dès lors plus qu’improbable. Même si symboliquement, c’est un nouveau camouflet pour la Macronie et sa prétention à incarner le « monde libre » en Europe…

 
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