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La Izquierda Diario
11 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Journée internationale
8 mars : des millions de femmes ont fait trembler le monde
Cécile Manchette

Le 8 mars a de nouveau été une journée historique. Des millions de femmes se sont mobilisées à travers le monde pour défendre leurs droits, contre les violences sexistes et sociales, montrant la voie pour en finir avec l’alliance criminelle entre le capitalisme et le patriarcat. Tour d’horizon des mobilisations.

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Voici un tour d’horizon des mobilisations pour le 8 mars dans différents pays.

L’Etat espagnol

L’Etat espagnol, où la journée du 8 mars est préparée depuis plusieurs mois, a été le cœur d’une mobilisation des femmes impressionnante : la plus massive à l’échelle internationale. L’année dernière déjà l’appel à la grève féministe avait fait descendre plus de 6 millions de femmes dans les rues. Cette année, les syndicats CCOO (Commissions ouvrières) et UGT (Union Générale des Travailleurs) à Madrid ont estimé à la mi-journée que la grève féministe avait été suivie à 70% dans les secteurs où un appel à une grève de 24h avait été lancé, comme c’est le cas dans pour l’éducation et la santé. A Bilbao ce sont des dizaines de milliers de femmes qui se sont mobilisées dans la capitale basque à l’appel des syndicats et des organisations féministes, et ont chanté en chœur l’hymne des femmes !

Pour en savoir plus : « La grève du 8M démarre avec force dans tout l’Etat espagnol »

Argentine

En Argentine, plus de 6 mois après le mouvement pour le droit à l’avortement battu suite au vote du Sénat, c’est une marche massive qui a de nouveau inondée les rues. Très tôt le matin, la commission des femmes de l’usine Coca-Cola, des travailleuses de MadyGraf, du métro, de la téléphonie, des enseignantes, ont commencé la journée de lutte en défilant contre les licenciements et les discriminations aux cris de « Ni una menos sin trabajo » (pas une de moins sans emploi !). Une référence directe au mouvement « #NiUnaMenos » contre les féminicides.

Pour la mobilisation organisée ensuite dans le centre de Buenos Aires, le cri de "avortement légal, à l’hôpital" chanté par les enfants de la « marée verte » a fait « trembler la terre ».

Chili

Cette année les manifestations ont eu lieu dans plus de 40 villes. Des femmes et principalement des étudiantes sont descendues dans la rue pour manifester. Les rues de Santiago étaient remplies de femmes, plus de 200 000, réclamant les droits démocratiques fondamentaux que le régime chilien, sous les différents gouvernements successifs, n’a cessé de leur refuser.

Brésil

Au Brésil les dizaines de milliers de femmes qui sont descendues dans les rues ont voulu montrer que les forces sont là pour vaincre le gouvernement de l’ultra réactionnaire Jair Bolsonaro. Beaucoup étaient aussi dans la rue pour continuer de réclamer justice et vérité pour Marielle Franco, cette militante d’extrême gauche, antiraciste et féministe assassinée l’année dernière, devenue un symbole de résistance, et dont l’enquête judiciaire est toujours au point mort.

Mexique

Comme le disent les camarades du Mexique, « la marée verte est arrivée jusqu’au Mexique ». Engagées dans la lutte pour l’égalité des sexes, pour le droit à l’avortement, contre les féminicides (10 par jour !) et la précarité au travail, des dizaines de milliers de femmes se sont mobilisées vendredi dernier.

Allemagne

La ville de Berlin, qui a pour l’occasion rendu férié le 8 mars, a été le théâtre de l’une des marches les plus massives de la Journée internationale de la femme depuis les années 1990. Parmi les 30 000 manifestantes et manifestants réunis dans la capitale, des centaines de travailleuses et d’étudiantes ont défilé contre la précarité mais aussi pour la fin des articles 218 et 219 du Code pénal qui criminalisent l’avortement (malgré sa légalité formelle) et contre les politiques racistes et xénophobes.

Algérie

L’Algérie connait des journées de mobilisations historiques contre la réélection du président Abdelaziz Bouteflika depuis le 22 février. Le 8 mars, les femmes ont décidé de se mettre à la tête d’une nouvelle journée de manifestations dans tout le pays.

"Nous ne pouvons avoir les droits que nous méritons en tant que femmes que si le régime change. En Algérie, les femmes sont doublement discriminées, par le gouvernement et par la société elle-même, ce qui ne nous permet pas de progresser ", a ainsi expliqué aux médias Efe Amira, une jeune étudiante en sciences à Alger.

L’avocate et écrivaine algérienne Wassyla Tamzali, âgée de 78 ans, a également déclaré aux médias : « En même temps que la démocratie, les jeunes femmes doivent revendiquer le droit à l’égalité dans le divorce, l’héritage et la liberté sexuelle. »

Pour en savoir plus : « Algérie : les femmes mobilisées en masse pour l’acte III contre Bouteflika et le régime »

France

En France, les femmes étaient réunies Place de la République à partir de 15h40, heure à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement, symbole des inégalités salariales.

Mais, dans le pays où les gilets jaunes montrent la voie à suivre pour faire face aux réformes libérales que les différents gouvernements veulent mettre en œuvre contre la population, les femmes se sont également mobilisées le 9 mars. Le 17ème acte qui a eu lieu le lendemain du 8 mars, a eu une particularité avec la présence de centaines de femmes en tête de la manifestation portant leurs revendications et scandant « nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes, et gilets jaunes et en colère ». Ou encore affirmant leur « solidarité avec les femmes du monde entier » et particulièrement avec les algériennes et algériens, victimes de l’impérialisme et du colonialisme français et qui luttent actuellement contre le régime de Bouteflika.

Pour en savoir plus : « Acte XVII : les femmes gilets jaunes en tête de manifestation »

Ce n’est pas par hasard que des millions de femmes sont descendues aussi massivement dans les rues de différents pays pour cette journée du 8 mars. La précarisation de l’emploi, les énormes inégalités sociales engendrées par le capitalisme, les diverses discriminations subies par les femmes, ainsi que la violence machiste, expliquent ce caractère massif. Partout opprimées et exploitées, les femmes ont été à nouveau cette année les protagonistes de la bataille contre le système patriarcal et capitaliste !

 
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