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La Izquierda Diario
13 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Tentative de cooptation
A l’approche du 15 mars, Blanquer manœuvre et propose un débat sur l’écologie aux lycéens
Tatiana Lima

Le vendredi 15 mars se prépare une grosse journée internationale de grève et d’action des lycéens et étudiants pour le climat. Ce n’est sûrement pas un hasard si vendredi est également le jour choisi par le ministre de l’éducation pour la tenue d’un grand débat sur l’environnement dans tous les lycées de France.

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Alors que dans plusieurs villes européennes, les grèves des jeunes pour le climat s’intensifient, Jean-Michel Blanquer de la récupération sous l’égide du gouvernement des questions environnementales et de la « responsabilité individuelle » face à la crise climatique pour essayer d’étouffer ce mouvement naissant, qui avait déjà réuni quelques milliers de jeunes lors du dernier rassemblement. Le ministre, qui ne perd pas son temps, a annoncé ce lundi la tenue de débats sur l’environnement le jour même de la grève internationale pour le climat et a précisé qu’ « il s’agit de manifester l’importance de ce sujet [et] de travailler à des choses concrètes que l’on peut proposer pour que les lycéens eux-mêmes s’engagent ». De plus, en réponse à la question sur l’appel à la grève, Blanquer s’est exempté et a affirmé que débattre de l’environnement dans les lycées « ça va encore plus loin que d’aller dans la rue ».

Le gouvernement ressort donc sa « solution clé en main » du Grand débat. En plein mouvement des Gilets jaunes, une mobilisation de la jeunesse – ou une remobilisation des lycéens – ne peut qu’effrayer le gouvernement. Notamment quand les Gilets jaunes loin d’être les « anti-écolo » comme les présentait les médias et le gouvernement, seront aussi certainement nombreux à prendre les rues ce 15 mars aux côtés de la jeunesse.

Les mobilisations, qui ont débuté avec l’appel de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg, qui invitait les jeunes à faire une grève de la scolarité, sont une expression du rejet de ce système qui ne présage rien de bon pour l’avenir. Selon ses propres mots, dans son discours à la COP24, « si les solutions sont introuvables à l’intérieur du système, alors peut-être que nous devons changer de système ». Cela fait des années que par de grandes mises en scène à l’échelle nationale et internationale les gouvernements tentent d’institutionnaliser les préoccupations écologistes au travers de mesures fantoches à la sauce « capitalisme vert ». Des écrans de fumées qui servent justement à éviter que soit remise en question le système de production capitaliste et sa course au profit épuisant les ressources naturelles, et les vies humaines. La radicalité naissante exprimé dans ces dernières mobilisations dans plusieurs villes européennes expriment au contraire souvent une aspiration à une vraie émancipation non seulement des griffes du capital mais de toutes les bases d’aliénation qui nous fait voir notre relation avec la nature en termes de domination et non plus d’intégration et d’interdépendance. Et cela ne peut se faire qu’en rupture avec ces institutions protégeant ce système productif aberrant.

Blanquer, à l’initiative de plusieurs réformes attaquant les enseignantes aussi bien que les élèves, tente de reprendre la cause et coopter cette radicalité naissante en l’orientant sur un terrain institutionnel. Au contraire des « débats dans les lycées » proposés par le gouvernement, c’est bien dans la rue que la jeunesse devra se trouver ce vendredi 15 mars. En toute indépendance du gouvernement, la jeunesse doit se battre contre les grandes multinationales pour que ce ne soit plus « les souffrances du plus grand nombre qui paient pour le luxe de quelques-uns », comme le disait Greta Thunberg, pour une société réellement émancipée, libre de l’exploitation et d’oppression et qui se développe en harmonie avec l’environnement.

 
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