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La Izquierda Diario
14 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Violences conjugales, une de plus.
Aïda, défenestrée par son ex compagnon : Marlène Schiappa ne tient pas ses promesses
Inès Rossi

En 2003, Aïda devient paraplégique après avoir été défenestrée par son compagnon. Toutefois, la Commission d’indemnisation des victimes a refusé de l’indemniser totalement. En effet, la Commission l’a considérée comme partiellement responsable des violences dont elle a été victime. Marlène Schiappa s’était dite "prête à intervenir personnellement dans ce dossier", mais, trois mois après, la situation n’a pas changé pour Aïda.

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Crédit photo : DR

Aïda, défenestrée par son compagnon et jugée responsable par la Commission d’indemnisation des victimes

Le 23 août 2013, Aïda, 25 ans, victime de violences conjugales régulières, est de nouveau battue par son ancien compagnon, qui pensait que le propriétaire de l’appartement la draguait. Dans l’espoir d’être secourue, elle appelle la police, qui lui conseille de quitter son domicile. Elle tente alors de rejoindre sa famille à Alençon, mais plus aucun train ne circule et elle n’a pas les moyens de s’y rendre autrement. Elle se résigne donc à regagner son domicile. Une fois de retour chez elle, les coups reprennent, et elle finit par être défenestrée par son ex compagnon.

Aïda se voit pourtant refuser une indemnisation complète de la part de la Commission d’indemnisation des victimes. En effet, selon le Fond de garantie des victimes, il y aurait un « partage des responsabilités ». Aïda aurait « contribué à son propre préjudice » en rentrant chez elle, ce qui justifierait de ne pas totalement l’indemniser ! « Je ne comprends pas qu’on dise qu’une personne victime de violences et qu’on jette par la fenêtre soit fautive. Comme si je l’avais cherché ! » avait déclaré la victime. Une decision scandaleuse dont Marlène Schiappa s’était indignée sur twitter.

Marlène Schiappa s’était insurgée de la décision

Sur twitter, la secrétaire d’Etat avait affiché sa détermination à aider la jeune femme : “Cette décision va à l’encontre du travail de conviction que nous menons. Non, une femme n’est jamais responsable des violences subies, même administrativement ! Nous recoupons les faits. Je suis prête à intervenir personnellement dans ce dossier.” L’indemnisation qui lui a été refusée aurait notamment permis à Aïda d’avoir un logement adapté à son fauteuil.

Mais trois mois plus tard, force est de constater que rien n’a changé pour elle. "On est très surpris, on a un peu l’impression que le tweet a été lancé dans le battage médiatique, et puis que derrière, on est parti sur autre chose. On espérait avoir derrière une réaction du fonds de garantie, nous disant ’on va retirer notre demande de partage de responsabilité qui n’est pas justifiée’, on espérait ça", a expliqué l’avocat d’Aïda, Mattias Jarry, à franceinfo. Sa demande de logement adapté, directement adressée à Marlène Schiappa, n’a reçu aucune réponse. “Marlène Schiappa a dit qu’elle interviendrait, mais depuis ce jour-là, non, il n’y a eu aucun changement dans ma vie.”

Marlène Schiappa a répondu à ces déclarations en dénonçant un "contenu erroné" et une "instrumentalisation incorrecte" de la part de franceinfo. Mais les faits sont là : malgré les promesses de la secrétaire d’État, Aïda n’a toujours pas reçu d’indemnisation complète, n’a toujours pas de logement ni de véhicule adapté à son handicap.

Marlène Schiappa, championne de la cause des femmes ?

Toutes les étapes de cette affaire est symptomatique de la manière dont sont traitées en France. Les femmes n’ont souvent pas d’autre choix que de rester avec leur conjoint violent, particulièrement si elles sont précaires. La police n’est d’aucun secours, même dans les situations les plus dangereuses pour les victimes. Et que dire de la justice, quand la Commission d’indemnisation des victimes considère une femme jetée d’une fenêtre par son compagnon violent partiellement responsable de son handicap actuel ?

Marlène Schiappa a récemment déclaré à l’ONU : “La France veut, avec vous toutes et tous et pour elles, devenir le pays des droits des femmes”. Cette phrase représente à elle seule toute l’hypocrisie du féminisme institutionnel. L’indignation de la secrétaire d’Etat sert avant toutà donner une image féministe et progressiste au gouvernement, sans que cela n’ait aucun effet concret sur la situation des femmes.

En France, selon les derniers chiffres de les derniers chiffres de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) sur les violences conjugales, 109 femmes ont été tuées par leur compagnon en 2017. Rien que depuis le début de l’année 2019, on dénombre 30 cas de féminicides en France.

 
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