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La Izquierda Diario
31 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Contre les réformes Blanquer
Manifestations le 30 mars. Enseignants et parents d’élèves massivement dans la rue
Elise Duvel

Dans plusieurs villes de France ce samedi, l’éducation a défilé contre « l’école de la confiance » du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

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L’appel des principaux syndicats enseignants s’inscrit dans la continuité de la journée de grève du 19 mars lors de laquelle les taux de grève sont allés jusqu’à 60% dans certaines académies.

Ce samedi 30 mars, plusieurs milliers d’enseignants ont défilé dans les rues de Paris en cortèges autoorganisés dynamiques au son de slogans déterminés et combatifs contre le ministre autoritaire et réactionnaire qui mène une offensive générale contre l’école publique. Tout au long de la manifestation, les slogans rappelaient le rejet massif de la politique de Blanquer par les enseignants : « Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire, ministre réactionnaire, on veut pas bosser pour toi » ;

Le vent de contestation contre les réformes Blanquer balaye l’éducation du primaire au secondaire. Les raisons de se mobiliser ne manquent pas. Le projet de loi sur la Fonction publique prévoit de s’en prendre aux fonctionnaires et aux services publics : suppression de 120 000 postes d’ici 2022, recours accru aux contractuels, renforcement des clauses mobilités, individualisation des carrières, rémunération au mérite.

Les lycées sont touchés par une réforme désastreuse qui réorganise totalement les filières pour en faire des modules et qui renforce les logiques territoriales. L’école de la sélection implique une refonte en profondeur du lycée, des filières et du bac. Les élèves devront choisir leurs spécialités dès la fin de la seconde tournée vers l’orientation qu’ils envisagent à l’université. Même s’il ne faut pas avoir d’illusions sur les inégalités structurelles qui existent entre les élèves des quartiers riches et ceux des quartiers populaires qui ne jouissent pas des mêmes moyens pour la réussite, le gouvernement Macron a renforcé les inégalités par l’instauration de la sélection à l’entrée à l’université parce que pour Macron, « l’université n’est pas pour tout le monde ».

Le primaire est touché de plein fouet par « l’école de la confiance ». L’obligation de scolarisation dès 3 ans- 97% des enfants sont déjà scolarisés dès 3 ans- est en réalité un cadeau au privé sous contrat puisque désormais, les communes devront financer le privé sans recevoir de financements supplémentaires alors que les moyens manquent déjà dans les écoles publiques. Cela conduira à sortir encore plus d’établissements privés de terre. C’est une nouvelle concurrence à l’école publique. Mais ce qui fait le plus bondir les enseignants du primaire, c’est la suppression des directeurs d’école, eux-mêmes enseignants de primaire partiellement ou totalement détachés : avec cette loi, ce seront les principaux des collèges avoisinants – sans connaissance du métier, ni visée pédagogique – qui deviendront les supérieurs hiérarchiques des professeurs des écoles au sein « d’établissements de savoirs fondamentaux » regroupant le primaire et le collège.

Pour couronner le tout, Blanquer ministre autoritaire, a instauré un article qui inquiète les enseignants puisqu’il vise à instaurer la notion d’exemplarité vis-à-vis de l’institution qui de fait réduit la liberté d’expression et vise à faire taire les enseignants.

Depuis le 19 mars, les assemblées générales des écoles, collèges, lycées mais aussi parents d’élèves appellent à poursuivre la mobilisation et imposent un calendrier rapproché de grève aux directions syndicales qui jouent aux grèves saute-mouton. Le temps presse. Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi sera examiné au Sénat mi-mai.

Cette semaine, plusieurs dizaines d’écoles parisiennes étaient en grève reconductible. L’assemblée générale des grévistes d’Ile-de-France du primaire et du secondaire a appelé à entrer en grève à partir de ce lundi 1er avril. Le temps fort de la semaine sera rythmé par l’appel à la grève de l’intersyndical inter-degré jeudi 4 avril dont le taux de grévistes s’annonce massif.

 
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