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La Izquierda Diario
1er de avril de 2019 Twitter Faceboock

Toujours plus pour le grand capital
Privatisations. Les routes nationales vont elles devenir payantes ?
Jean Beide

Un document datant de 2014 et révélé par France Info fait état d’un projet de privatisation des dernières autoroutes encore sous le giron de l’Etat et à terme de tout ou partie du réseau routier national composé des voies express et routes nationales. Nombre d’entreprises privées se sont d’ores et déjà manifestées, affirmant être intéressées par une éventuelle reprise. De son côté la ministre des transports Elisabeth Borne, contrainte à la prudence dans un contexte de crise sociale approfondie, ne dément pas.

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Les privatisations : une arme aux conséquences sociales désastreuses

Aussi scandaleuse que puisse paraitre la nouvelle, elle n’a pourtant rien d’étonnant. La logique austéritaire appliquée par Macron et ses gouvernements répond à un objectif double poursuivi avec opiniâtreté : Le premier vise à assurer aux grands propriétaires de capitaux des débouchés nouveaux afin de soutenir activement leurs résultats financiers (alors même que le chômage de masse ne se résorbe pas ou très peu). Cette politique aboutit à un système de privatisation des bénéfices et de socialisation des coûts voire des pertes puisqu’en effet ne sont vendues que les filières et les parties rentables des propriétés publiques, la charge du reste échéant à l’Etat, donc aux contribuables. Plutôt que de réaffecter les bénéfices générés par les axes très empruntés à l’entretien et au développement des petites routes indispensables, ou à des moyens alternatifs de transport comme le train, la logique capitaliste entend offrir l’entièreté des profits potentiels sur un plateau d’argent au grand patronat. Le second objectif poursuivi par les libéraux partisans de l’austérité est de rassurer les marchés financiers qui prêtent aux Etats en abaissant par tous les moyens les déficits des comptes publics, peu importe les conséquences sociales de ces coupes. Pour ce faire, la privatisation apparait comme un excellent moyen, apportant à court terme une manne de liquidité et supprimant une partie des coûts alloués au fonctionnement des infrastructures et des entreprises.

L’intérêt commun n’est pas une marchandise !

Qu’on ne s’y trompe pas, une privatisation des routes nationales n’occasionnerait aucune baisse d’impôts, puisque le but affiché est d’abaisser le niveau du déficit. La situation sera alors celle d’une double imposition, une première par l’Etat et une seconde par le futur propriétaire privé. Vinci autoroutes réalise par exemple 1,1 milliard d’euros de profits nets en exploitant le réseau autoroutier, ce qui représente ni plus ni moins qu’un impôt prélevé sur les automobilistes puisque les redevances dépassent très largement les coûts et les investissements. Mais alors que l’on serait en droit d’attendre de l’Etat qu’il réaffecte de tels bénéfices dans des infrastructures utiles au plus grand nombre, Vinci autoroutes accapare ces richesses pour le seul profit de ses actionnaires. Pour imposer l’arrêt de ces politiques anti-sociales, il faut la force d’une mobilisation comme celle des gilets jaunes qui font trembler l’Elysée qui avance désormais caché. L’intérêt commun n’est pas une marchandise, nous devons imposer un service public de haut niveau partout, contre les logiques capitalistes délétères qui ruinent les travailleurs et la planète.

 
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