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La Izquierda Diario
3 de avril de 2019 Twitter Faceboock

Violences policières
Vague d’indignation après la vidéo d’un « vendeur à la sauvette » frappé par un policier

Une vidéo, publiée ce lundi sur les réseaux sociaux, montre une nouvelle scène de violences policières, où un policier frappe au poing le visage d’un vendeur à la sauvette, qui ne témoigne, lui, d’aucune violence physique lors de son interpellation. Une scène tristement quotidienne, où les forces de répression usent d’une violence totalement injustifiée envers des personnes racisées et parmi les plus précaires. Une violence policière dont les Gilets Jaunes sont à leur tour victimes et dont ils découvrent avec indignation l’existence au quotidien.

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Une vidéo, publiée ce lundi sur les réseaux sociaux, montre une nouvelle scène de violences policières, où un policier frappe au poing le visage d’un vendeur à la sauvette, qui ne témoigne, lui, d’aucune violence physique lors de son interpellation. Une scène tristement quotidienne, où les forces de répression usent d’une violence totalement injustifiée envers des personnes racisées et parmi les plus précaires. Une violence policière dont les Gilets Jaunes sont à leur tour victimes et dont ils découvrent avec indignation l’existence au quotidien.

Violence ordinaire de la police à l’encontre des plus précaires

Une vidéo, publiée lundi 1er avril sur la page Facebook « La révolte n’a pas de visage », témoigne d’une violente interpellation d’un « vendeur à la sauvette » par la police nationale, à Paris.

Relayée le lendemain par « Lies Breaker », la vidéo révèle une énième scène de violence policière gratuite : on y voit un policier donner plusieurs coups de poings au visage de l’homme interpellé, qui n’oppose, sur les images, aucune violence face à son arrestation. Quant au collègue du policier qui assène les coups, dès qu’il réalise qu’ils sont filmés, il entreprend de séparer les deux protagonistes, histoire d’éviter d’être incriminé par la suite.

Passée totalement sous silence par les médias traditionnels, la vidéo a malgré tout suscité de nombreuses réactions, toutes ou presque en soutien au vendeur à la sauvette, mais aussi et surtout pour dénoncer la violence utilisée par les forces de Police. On peut lire sur Facebook :
« Violence gratuite. Cette milice française est une honte. A vomir. 3 contre un, pour rien. Scandaleux. »

Les vendeurs à la sauvette font face à une criminalisation croissante de leur condition.
La loi du 14 mars 2011, qui fait de cette pratique un délit, stipule que « la vente à la sauvette est punie de six mois d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende. Les peines sont augmentées quand elle est commise en réunion. »
Dans les faits, ces « tâches » sont souvent réalisées par des personnes immigrées et racisées qui, frappées par la pauvreté et l’exclusion, trouvent dans ces ventes leur principale source de revenus.
Au lieu de trouver des solutions alternatives, le gouvernement et, par conséquent, les forces de répression appliquent une politique punitive, qui ne fait que renforcer la détresse dans laquelle se trouvent ces personnes.

L’attaque violente et injustifiée de ce lundi n’est malheureusement qu’un cas parmi tant d’autres.
On peut prendre pour triste exemple celui d’Ismaël Bokar Deh, ou Ismaëla Deh, qui vendait des objets touristiques, et qui, cherchant à fuir les forces de l’ordre, s’est fait percuter par le fourgon de la police. Il est décédé à la suite de ses blessures (https://www.revolutionpermanente.fr/Ismael-Bokar-Deh-tue-par-la-police-de-Versailles-le-30-avril-2018).

Ces attaques ne sont pas des cas isolés. Elles s’inscrivent au contraire dans la politique raciste opérée de longue date par le gouvernement, marginalisant toujours plus les plus précaires. Depuis des années, les victimes de cette discrimination subissent cette violence sociale au quotidien, à laquelle s’ajoute la violence physique des forces de Police dont les Gilets Jaunes font à leur tour la douloureuse expérience.

La dénonciation des violences policières unit les victimes des quartiers et les Gilets Jaunes

Il est intéressant de voir, les nombreux commentaires, les réactions de solidarité et d’indignation que ces images ont suscitées, chez les Gilets Jaunes, qui dénoncent cette violence policière. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces mêmes gilets jaunes qui au démarrage du mouvement avaient encore l’illusion que la police « servait le peuple », comprennent aujourd’hui de plus en plus clairement le rôle répressif qu’elle joue au quotidien.
En temps normal, cette « bavure » policière n’aurait pas suscité de réactions tant elles sont malheureusement banales pour les personnes racisées et les populations des quartiers. Mais, depuis le mouvement des gilets jaunes et les scènes de violence devenues récurrentes qu’ils subissent tous les samedis, les réactions se font plus vives. Certains commentaires vont même jusqu’à dire : « Ils s’entrainent sur les vendeurs la semaine, pour nous matraquer le Samedi », faisant nettement le lien entre la répression au quotidien et celle qu’ils vivent en tant que Gilets Jaunes.

C’est sans doute l’un des enseignements les plus importants du mouvement des GJ, que la dénonciation des violences policières et le lien qui se crée entre les personnes racisées issues des quartiers populaires et ces gilets jaunes que certains appelleraient « la France profonde ». Un rapprochement qui était visible lors de l’acte 12 à Paris, avec la présence de cortèges des quartiers populaires comme le comité pour AdamaTraoré ou le collectif Rosa Park, venus pour dénoncer, aux côtés des Gilets jaunes, les violences policières. Rapprochement qui était encore visible lors du meeting organisé par Révolution Permanente où se sont retrouvés côte à côte pour la première fois à la tribune, des membres du comité Adama, Franck un jeune bordelais de 20ans éborgné et Antonio Barbeta gilet jaune blessé par une grenade Gli-F4 et organisateur de la marche des blessés de l’Acte 12.

 
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