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La Izquierda Diario
10 de avril de 2019 Twitter Faceboock

Justice de classes
Pas de prison pour Cahuzac, pendant que les Gilets Jaunes y croupissent
Melody Neslon

La chambre d’instruction de la cour d’appel a rendu son verdict : Jérome Cahuzac, condamné par la cour d’appel à 4 ans de prison, dont 2 fermes, n’ira pas en prison. Sa peine ayant été aménagée, il sera seulement placé sous surveillance électronique. Une décision qui contraste avec le nombre toujours croissant de gilets jaunes condamnés à des peines de prison ferme, et témoigne, encore une fois, que la justice fonctionne à deux vitesses.

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Crédit photo : Bloomberg / Contributeur / Getty Images

L’ex-ministre délégué du Budget, Jérome Cahuzac, est depuis 2012 sous le feu des projecteurs. Après les révélations de Médiapart sur l’existence d’un compte bancaire non déclaré à l’UBS de Genève, en Suisse, l’affaire Cahuzac a connu de nombreux rebondissements. Le verdict de la cour d’appel de Paris, rendu le 15 mai 2018, le condamnait à 4 ans de prison, dont 2 fermes, à 300 000 euros d’amende et à 5 ans d’inéligibilité pour fraude fiscale.

Néanmoins, ce verdict a suscité de gros doutes quant à l’application réelle de la peine de prison qu’il comportait.

Effectivement, ces doutes se sont confirmés. Selon un article de Libération, publié ce mercredi, Jérome Cahuzac n’ira pas en prison. La chambre d’instruction de la cour d’appel a confirmé l’acceptation d’un aménagement de peine pour l’ancien ministre, et a déclaré qu’il serait placé sous surveillance grâce à un bracelet électronique. Cette décision est permise par la loi, qui autorise le pacement sous surveillance électronique des justiciables dont la peine n’excède pas 2 ans de prison ferme.

6 ans après le scandale, et 3,5 millions d’euros camouflés, Cahuzac ne mettra donc pas le pied dans une prison. Cette annonce, bien que peu étonnante, prend une résonance particulière quand on la compare aux condamnations subies par les gilets jaunes depuis maintenant 5 mois.

Le nombre de condamnations a maintenant dépassé les 2000. Lors des procès, souvent en comparution immédiate, plusieurs manifestants ont été condamnés à des peines de prison ferme, souvent jugés coupables pour violence envers les forces de l’ordre.
La plus grosse peine à ce jour est celle d’un manifestant condamné, de manière extrêmement lourde à 3 ans et 3 mois de prison ferme, à Caen. Il était poursuivi pour « violence volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique », dont un tir de bille avec un lance-pierre.

Ces sentences mettent en lumière la répression politique que subissent les manifestants qui n’ont pas bénéficié de la même mansuétude que Cahuzac et se trouvent bel et bien en prison à l’heure actuelle. Mais plus généralement, elles montrent, une fois de plus, que la justice, au service du gouvernement, sert les intérêts de la classe dominante et écrase ceux des classes populaires. Ce deux poids deux mesures apparaît très nettement quand on compare les condamnations judiciaires de la caste politique et celles de la classe exploitée.
La première, qui fait pourtant l’objet de scandales éclatants, notamment, en termes de fraude fiscale (il est inutile de rappeler l’affaire Fillon), vit sans risque quelconque d’une condamnation judiciaire à hauteur de ses actes.

La seconde, face à cette justice de classe, peine à se faire entendre et à assurer sa défense. C’est par la dénonciation collective et sans relâche de la répression policière et judiciaire que nous pouvons soutenir les militants victimes de la discrimination de classe et de la répression politique. C’est la première des revendications que nous avons à défendre.

 
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