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La Izquierda Diario
11 de avril de 2019 Twitter Faceboock

« Le printemps des retraités »
Mobilisation des retraités : des dizaines de milliers dans les rues pour crier leur colère
Claude Manor

Nombreux à battre le pavé parmi les gilets jaunes et, pour certains, comme Geneviève Legay, à subir leur lot de violences policières, les retraités sont encore dans la rue en ce jeudi 11 avril, à l’appel de neuf syndicats et associations. Ils ont été plusieurs dizaines de milliers, avec plus de 55 rassemblements répertoriés dans toute la France, à crier leur colère, parfois leur détresse, et à exiger satisfaction de leurs revendications.

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Crédits photo : Thomas SAMSON / AFP

Les soi-disant « nantis », l’une des cibles privilégiées des attaques de Macron

Depuis le début de son quinquennat, Macron a fait des retraités l’une des cibles privilégiées de ses attaques. L’équation pour lui est simple : si l’on veut remplir les poches du patronat, il faut aller chercher l’argent ailleurs. Quel meilleur endroit que les poches des retraités censés moins aptes à se défendre que les actifs et réputés dormir sur leurs deux oreilles grâce à leurs pensions. Et puis n’est-ce pas, il faut bien que les plus âgés payent pour ceux qui viennent !

Odieuse et mensongère falsification intergénérationnelle qui omet de dire que les retraites sont des salaires différés qui ont déjà été financés par l’activité professionnelle des actuels retraités. Ces « pensions » que perçoivent les retraités ne sont pas une charité tirée du pot commun ; elles leur sont dues. Comme elles seront dues aux générations futures.
Quant à la fameuse harmonisation des différents régimes de retraites, elle relève, comme dans bien d’autres domaines, d’un odieux argument de prétendue justice pour camoufler un nivellement par le bas dont les mérites pour la classe dominante ne sont plus à prouver.

Si les prétextes invoqués pour « taper » sur les retraités sont fallacieux, il n’en demeure pas moins qu’ils ont subi, sous le règne Macron, des mesures qui entament chaque jour un peu plus leur pouvoir d’achat : gel des pensions, alors que la hausse des prix a été de 1,8% en 2018 et devrait être de 1,3% en 2019 et hausse de la CSG entrée en vigueur en janvier, qui n’a pas été compensée pour 60% des retraités.

Une situation qui ne va pas s’améliorer si on n’y met le holà

Même si Edouard Philippe a promis des actions de « correction », qui pourraientconcerner environ 30 000 foyer, l’exécutif semble déterminé à ne pas lâcher sur les « économies » qu’il compte faire sur une population de 16 millions de retraités.

La tendance ne va d’ailleurs faire que s’aggraver. Comme l’indique l’organisme « la retraite » à ses adhérents ce sera « hausse des cotisations et baisse des droits » la réforme des retraites qui se prépare n’annonçant rien de bon.

Cette diminution significative des revenus des retraités a pourtant déjà démontré ses effets, parfois dramatiques. Certains retraités se trouvent contraints de reprendre une activité professionnelle dans des conditions de précarité et de fatigue extrême. Il s’agit particulièrement des femmes, dont les pensions sont souvent faibles, et qui se retrouvent dans une situation très difficile en cas de divorce ou de décès de leur conjoint, malgré les pensions de réversion. Ces fameuses pensions pourraient d’ailleurs faire partie des sources de revenus qui risquent d’être amputées. Ces femmes âgées, réduites à l’indigence, sont parmi celles que l’on retrouve chez les Gilets Jaunes, poussées à la révolte par des conditions devenues désormais insuppportables.

En ce jeudi 11 avril, c’est avec la conscience qu’il est absolument nécessaire de s’opposer au cortège de désastres qu’améne la politique de Macron et de son gouvernement que, pour la septième fois depuis l’élection du président, les seniors se sont mobilisés à l’appel de nombreux syndicats et associations et notamment de la CGT et de FO. Ils n’oublient pas que la mobilisation conséquente de mars 2018 avait poussé Macron à revenir en partie sur la hausse de la CSG. Aujourd’hui leurs revendications sont claires, aucun grand débat n’est nécessaire pour les formuler : La revalorisation de toutes les pensions, la suppression de la hausse de la CSG, un minimum de pension à hauteur du SMIC, la suppression de l’ISF, la prise en charge à 100 % de la perte d’autonomie.
On sent bien qu’un vent de Gilet Jaune est passé par là…

C’est tous ensemble qu’il faut lutter…

Si aujourd’hui c’était essentiellement les seniors qui se rassemblaient pour exiger de Macron des droits légitimes, obtenus après des années de travail, la question des retraites concerne évidemment tout le monde.

Bon nombre de jeunes, tombés dès leur arrivée sur le marché de l’emploi dans la précarité, n’osent même plus escompter la moindre retraite, intégrant l’idée que la précarité sera le lot de toute une vie. Il est pourtant urgent d’associer toutes les générations à la défense de ce qui est l’un des droits élémentaires de l’humanité, celui de vivre et de vieillir décemment.

Selon une enquête intitulée « parlons retraites » menée par la CFDT pourtant peu soupçonnable d’acharnement contre le gouvernement, et qui paraît au moment de cette mobilisation, les retraites sont bien une préoccupation de tous :
« 70% des retraités ont constaté une baisse de leur niveau de vie lorsqu’ils ont arrêté de travailler. Côté actifs, ils sont 91% à s’attendre à voir leur niveau de vie baisser une fois à la retraite. 10 % anticipent des difficultés pour payer leur loyer ou le fait « qu’ils auront du mal à terminer de rembourser leur crédit immobilier ». Près d’un quart des actifs pensent aussi « qu’ils ne seront pas capables d’assumer leurs dépenses courantes » après avoir arrêté de travailler. »

De quoi affirmer qu’il n’est jamais trop tôt pour se mobiliser, et que c’est tous ensemble, que nous devons défendre les droits à la retraite sur lesquels le gouvernement tente de nous diviser en montant les actifs contre les retraités, les salariés du privé et du public, les ressortissants du régime général et ceux qui « bénéficient » de régimes « spéciaux ». Nos intérêts sont communs, nos ennemis aussi.

 
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