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La Izquierda Diario
30 de avril de 2019 Twitter Faceboock

1er mai
1er mai en rouge, jaune, noir : tout pour « maintenir l’ordre »
Iris Serant

Avec la promesse d’un 1er mai explosif, les titres affluent depuis une semaine sur la violence des « ultras ». Tout pour légitimer une répression qui s’annonce féroce.

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Un 1er mai sous haute tension

Comme nous l’écrivions hier cela fait trois ans, depuis 2016, que la journée internationale des travailleurs connaît une vigueur nouvelle. L’année dernière, l’incendie du Macdo avait longuement occupé l’espace médiatique, pour mieux discréditer les manifestations, et par des organisations de la gauche comme le PC ou le PS, regrettant le fait que les forces de répression n’ait pas assez vite réagit. Mais très vite, c’est bien la violence du gouvernement, et celle de son barbouze Benalla qui a réécrit l’histoire de ce 1er mai. Une affaire qui a marqué le « début de la fin » pour Macron-Jupiter.

En effet, du 1er mai 2018 qui va provoquer quelques mois après une crise au sein du gouvernement, à celui-ci, il y a le mouvement des Gilets jaunes qui donne une tonalité nouvelle, et beaucoup de potentialités à cette « journée internationale des travailleurs ». Et ce dans un moment d’impasse stratégique, où le mouvement des Gilets jaunes, sans pour autant s’arrêter, n’arrive pas à franchir un saut dans le rapport de force contre un Macron, qui, de son côté, ne parvient pas à convaincre et à reprendre complètement la main. Ce 1er mai marque donc la possibilité de réaliser enfin un tous-ensemble, entre Gilets jaunes et mouvement ouvrier organisé, qui, de par ses directions, est resté en dehors de l’explosion sociale.

De quoi inquiéter le gouvernement, qui, pour ne pas fléchir a besoin de réaliser une démonstration de « maintien de l’ordre », s’armant de son côté, comme en témoignait le discours, fumeux, de Macron : « Ce mouvement a (...) été récupéré, nous l’avons tous vu, par les violences de la société. L’antisémitisme, l’homophobie, les attaques contre les institutions, les journalistes parfois, les forces de l’ordre. »

1.500 CRS, hyper-mobilité, et une trentaine de points de contrôle à Paris

En plus du 1er mai 2018, ce sont les scènes quasi-insurrectionnelles de décembre, mais aussi celle de l’acte 18 de reprise des Champs qui hantent le gouvernement. Avec, qui plus est, des appels à manifester qui dépassent les cortèges syndicaux : on voit fleurir sur la toile nombre d’événements lancés par des Gilets jaunes, mais aussi pour la formation de Black Blocks – regroupant près de 15.000 intéressés, « Paris, capitale de l’émeute » avait été supprimé par Facebook ». Alors qu’un parcours a été déposé par les syndicats – CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL –, un événement de Gilets jaunes avec des milliers de participants invitent à prendre les Champs-Elysées.

Depuis une semaine, un flot médiatique s’empresse de souligner les risques de violences, notamment à Paris, craignant d’autant plus l’appel à former des Black block, et faisant retentir le sempiternel discours de bons et mauvais manifestants violent, légitimant de fait la répression qui se prépare. D’autant plus que la radicalité des manifestations, comme les derniers mois en ont fait état, est aujourd’hui l’expression d’une frange beaucoup plus large de personnes qui refusent de baisser la tête face à la violence du gouvernement, aussi bien sociale que physique, et restant soutenue par une majorité de la population.

Dans ces conditions, c’est tout l’attirail répressif, aussi bien policier que judiciaire qui se prépare à être utilisé. Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la Police Nationale donne le ton : « La police nationale a pour instruction d’avoir de la mobilité, de l’initiative pour essayer de déstructurer les nébuleuses, qu’elles soient ’black blocs’ ou autres et les empêcher de casser […] Beaucoup d’unités anti-casseurs ont été mises en place […] elles ont pour instruction d’aller au contact de ceux qui sont les leaders, les casseurs les plus violents ».

Ce sont en effet près de 1.500 CRS qui seront mobilisés à Paris a annoncé la préfecture. Un arrêté de la préfecture ordonne la fermeture de tous les commerces sur le parcours déposé de la manifestation – de la gare Montparnasse à la place d’Italie – et de vider les terrasse de tout mobilier qui auraient pu être utilisé. Et la stratégie a changé : moins de centralisation pour plus de mobilité et d’initiatives personnelles pour casser les manifestations hors parcours. « Avec la sectorisation des unités de forces mobiles et l’appui des motards de la Brigade de répression de l’action violente (Brav), nous allons pouvoir réagir immédiatement pour les empêcher de se regrouper », communiquait ainsi Yves Lefebvre, de l’Unité SGP Police FO. Enfin, c’est à un quadrillage de Paris que vont se livrer les forces de répression, avec une trentaine de points de contrôle et à un filtrage minutieux des manifestants, prévoyant contrôle et fouille, en plus des drones, avec la même optique de réduire les rangs des manifestants.

Dans ce contexte où le gouvernement s’apprête à réprimer avec rage les manifestations, et à ne faire qu’augmenter la guerre idéologique pour séparer « bons » et « mauvais » manifestants, c’est au contraire vers une convergence de tous les travailleurs, organisés ou non, jeunes et chômeurs, de même que la marche pour l’écologie, qui peut se profiler en ce 1er mai.

 
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