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La Izquierda Diario
3 de mai de 2019 Twitter Faceboock

Destruction du service public
Après les mensonges de la Salpêtrière, mais qui donc sont les vrais « casseurs » ?
Rafael Cherfy

La récente débâcle gouvernementale sur la soi-disante « attaque » d’un hôpital Parisien par des gilets jaunes nous donne l’occasion de remettre en perspective le terme de « casseur ». Très souvent utilisé pour désigner les « mauvais manifestants », il semble bien plus adapté pour qualifier l’ensemble de ces politiques qui détruisent peu à peu nos hôpitaux.

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Grève du personnel des urgences au CHU de Clermont-Ferrand. 2016 / Max PPP

Castaner twittait le soir même : « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a attaqué un hôpital. On a agressé son personnel soignant. Et on a blessé un policier mobilisé pour le protéger (…) Nos forces de l’ordre sont intervenues pour sauver le service de réanimation ». La ministre de la santé, Agnès Buzyn est allé encore plus loin : « On voudrait ne pas y croire. On voudrait se dire que la violence ne peut pas tout prendre pour cible. S’en prendre à un hôpital est inqualifiable ».

Ces tweets ont été rapidement balayés par une vidéo de la scène tournée par des soignants de l’hôpital qui contredit totalement cette version. Ce micro événement a permis au gouvernement de focaliser l’attention médiatique et ainsi de passer sous silence l’immense violence qui s’est abattue sur les manifestants le 1er mai. Mais cela n’a pas empêché le gouvernement a tenté d’instrumentaliser le symbole de l’hôpital, en le mettant en avant comme la cible de manifestants « agressifs ».

Il s’agit d’un procédé particulièrement indécent quand on sait que le gouvernement et son plan « Ma santé en 2022 » promet seulement plus d’austérité. Emmanuel Macron s’est engagé, jeudi 25 avril, lors d’une conférence de presse à l’Elysée, à ce qu’il n’y ait plus « d’ici à la fin du quinquennat de nouvelles fermetures, ni d’hôpitaux, ni d’écoles sans l’accord du maire » Si aucun hôpital ne fermera ses portes d’ici à 2022, des services spécifiques continueront à fermer. Ce plan « Santé » s’apparente plus à une mort programmée des petits hôpitaux qu’autre chose. D’ailleurs Macron parle des hôpitaux et des écoles, mais il ne parle pas par exemple, des maternités dont la moitié ont fermé sur ces 20 dernières années.

Mais cette politique s’inscrit dans la logique des gouvernements successifs qui, sous le prétexte de la rentabilité et dans le but d’ouvrir ces secteurs au marché, orchestre la casse des différents services publics en stagnant ou en baissant leurs moyens alors que ceux-ci devaient faire face à une démographie toujours croissante. Cependant, outre la baisse d’effectifs, l’offensive néolibérale s’est traduit d’un côté par la dégradation sans précèdent des conditions de travail, avec la proportion toujours croissante de travailleurs contractuels, et de l’autre côté par la pénétration systématique de pratiques managériales propres aux secteurs privés : rentabilité, flexibilité, mobilité etc.

Pour résumer l’entourloupe : d’une part, le gouvernement se pose en défenseur de l’hôpital alors même qu’il organise consciemment la destruction de l’ensemble des services publiques, de l’autre, ils renvoient les manifestants à des individus violents, qu’il qualifie généralement de casseur, alors que l’un des combats des gilets jaunes, c’est justement la défense des services publiques.
Qui sont les vrais « casseurs » ? Ceux qui battent le pavé pour rejeter la politique du gouvernement ? Ou ceux qui détruisent quotidiennement le service public en le déstructurant pour préparer le terrain à la privatisation ?

Ce 1er mai, les fake news du gouvernement ont aussi permis de passer sous silence les agissements des forces de répression, qui, entre les coups de matraque et les gazages, ont décroché une banderole de grévistes de l’hôpital. C’est aussi à cela que sert la construction rhétorique du gouvernement, à l’image de la loi « anti-casseurs » : préparer la répression de toutes les mobilisations, celles d’aujourd’hui et celles à venir, quels soient liées aux Gilets Jaunes ou non. C’est pour cela que contre toutes les mesures liberticides et la répression qui s’opère chaque samedi, l’ensemble du mouvement social et du mouvement ouvrier doit prendre en charge la lutte pour la défense des droits démocratiques, par la grève et dans la rue.

 
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