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La Izquierda Diario
17 de mai de 2019 Twitter Faceboock

L’IVG interdit en cas de viol et d’inceste
Alabama : une attaque historique contre le droit à l’avortement
Enora Lorita

Ce mardi 14 mai, l’Alabama a voté une loi ultra-répressive contre l’avortement, interdisant les interruptions volontaires de grossesse dans la quasi-totalité des cas, y compris en cas d’inceste ou de viol. Une attaque historique contre les femmes, et le droit de disposer de leur corps.

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Crédit photo : Welsh/Advertiser/USAToday/Sipa/SIPA

Mardi 14 mai, le Sénat de l’Alabama a voté la loi la plus répressive des Etats-Unis en matière d’avortement. Le texte, promulgué jeudi par la gouverneure de l’Etat Kay Ivey qui en a profité pour déclarer que « toute vie [est] un cadeau de Dieu », interdit aux femmes l’accès à l’interdiction volontaire de grossesse (IVG) dans la quasi-totalité des cas. Il prévoit notamment la criminalisation des médecins qui pratiqueraient l’avortement, risquant entre 10 et 99 ans de prison, sauf en cas d’urgence vitale pour la mère ou d’anomalie létale du fœtus. Les femmes victimes viol ou d’inceste n’auront plus la possibilité d’avorter. La loi, votée à une large majorité par 25 sénateurs, tous des hommes, prendra effet dans six mois.

Ce vote s’inscrit dans une longue liste d’attaques contre le droit de femmes à disposer de leur corps depuis quelques mois aux Etats-Unis. En effet depuis début 2019, selon l’Institut Guttmacher, plus de la moitié des Etats américains ont promulgué des textes qui restreignent l’accès à l’avortement. Des textes interdisant l’accès à l’IVG après la sixième semaine, stade auquel la plupart des femmes ne sont pas conscientes de leur grossesse, ont été votés en Géorgie, dans le Kentucky et le Mississippi au cours des derniers mois. En Georgie, une loi votée début mai rend même coupable d’homicide au second degré une femme victime de fausse-couche, passible de dix à trente ans de prison. Le Tennessee, le Missouri, et l’Ohio sont également sur le point de voter des lois répressives en matière d’avortement. Dans l’Ohio, début mai, une fillette de 11 ans, victime de viol par un homme de 26 ans, s’était vue obligée par la loi de garder l’enfant.

Surtout, comme l’a déclaré l’élue républicaine de l’Alabama Terri Collins, à l’origine du texte, l’objectif de la droite réactionnaire serait de faire monter le dossier à la Cour suprême des Etats-Unis : « Mon but (...) est de faire casser Roe v. Wade et que cette décision revienne aux Etats afin que nous puissions faire nos propres lois, avec des amendements, qui règlent ces questions ». L’arrêt « Roe vs Wade » est une jurisprudence datée de 1973 qui avait reconnu aux femmes le droit d’avorter tant que le fœtus n’est pas viable. Les Républicains espèrent profiter de la nomination par Donald Trump à l’autonome dernier de deux juges opposés au droit à l’avortement dont l’un, Brett Kavanaugh, est accusé d’un viol collectif dans les années 80. Ce combat contre l’avortement a été mené par Trump dès son élection. Au lendemain de son arrivée à la Maison Blanche, le Président américain signait début 2017 un décret interdisant le financement des ONG qui soutiennent le droit à l’avortement.

Dans le monde, près de 47 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement clandestin, soit une femme toutes les neuf minutes, et seulement 39,5% ont accès à l’IVG. Les premières victimes de ces lois patriarcales et réactionnaires sont les femmes précarisées, qui ne peuvent se permettre de voyager pour se faire avorter, et qui sont les premières touchées par les restrictions budgétaires en matière de santé. La nouvelle vague féministe internationale a toutefois montré la force des femmes lorsqu’elles sont en première ligne, et comment elles peuvent faire reculer les gouvernements, à l’image de la lutte pour le droit à l’avortement en Argentine qui, bien qu’il se soit heurté au vote du Sénat, a fait descendre des centaines de milliers de femmes dans les rues, exigeant le droit de décider pour leur corps.

 
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