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18 de mai de 2019 Twitter Faceboock

Education
Ce samedi 18 mai, parents-enseignants défilent ensemble contre les réformes Blanquer
Elise Duvel

Depuis des mois, les grèves se multiplient chez les enseignants contre les réformes Blanquer : parcoursup, réforme du lycée, enseignement professionnel, loi sur l’école de la confiance, musèlement des profs mais aussi fonction publique. Autant de réformes qui amplifient la mobilisation. Les enseignants sont suivis par les parents d’élèves qui mènent différentes actions.

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La manifestation parisienne au départ de Montparnasse a rassemblé des cortèges venus de toute la France notamment des académies de Toulouse, de Marseille mais aussi des cortèges de Lille ou Poitiers pour les plus visibles, notamment de la FSU, principale fédération de la fonction publique.
Un cortège auto-organisé a également pris la tête de la manifestation, au son de slogans déterminés et combatifs contre le ministre autoritaire et réactionnaire qui entend continuer son offensive générale contre l’école publique. Tout au long de la manifestation, les slogans rappelaient le rejet massif de la politique de Blanquer par les enseignants : « Jean-Michel Blanquer, ministre autoritaire, ministre réactionnaire, on veut pas bosser pour toi ».

La manifestation ce samedi s’inscrit dans la continuité du mouvement de grève qui secoue les enseignants depuis plusieurs mois et se voulait rassembler enseignant et parents d’élèves dans un défilé commun. En effet, depuis le début de la mobilisation, les parents d’élèves se sont levés aux côtés des enseignants contre les contre-réformes visant à détériorer l’accueil de leurs enfants mais aussi instaurer toujours plus d’inégalités. La FCPE (association des parents d’élèves) a mis en place le principe « d’école morte » dans de nombreuses communes. Le principe est simple : pour appuyer la grève des enseignants, en solidarité et pour limiter les pertes de salaires liées aux grèves, les parents d’élèves décident de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

Les raisons de se mobiliser ne manquent pas. Le projet de loi sur la Fonction publique prévoit de s’en prendre aux fonctionnaires et aux services publics : suppression de 120 000 postes d’ici 2022, recours accru aux contractuels, renforcement des clauses mobilités, individualisation des carrières, rémunération au mérite.
Les lycées sont touchés par une réforme désastreuse qui réorganise totalement les filières pour en faire des modules et qui renforce les logiques territoriales. L’école de la sélection implique une refonte en profondeur du lycée, des filières et du bac. Les élèves devront choisir leurs spécialités dès la fin de la seconde tournée vers l’orientation qu’ils envisagent à l’université. Même s’il ne faut pas avoir d’illusions sur les inégalités structurelles qui existent entre les élèves des quartiers riches et ceux des quartiers populaires qui ne jouissent pas des mêmes moyens pour la réussite, le gouvernement Macron a renforcé les inégalités par l’instauration de la sélection à l’entrée à l’université parce que pour Macron, « l’université n’est pas pour tout le monde ».
Le primaire est touché de plein fouet par « l’école de la confiance ». L’obligation de scolarisation dès 3 ans- 97% des enfants sont déjà scolarisés dès 3 ans- est en réalité un cadeau au privé sous contrat puisque désormais, les communes devront financer le privé sans recevoir de financements supplémentaires alors que les moyens manquent déjà dans les écoles publiques. Cela conduira à sortir encore plus d’établissements privés de terre. C’est une nouvelle concurrence à l’école publique. Mais ce qui fait le plus bondir les enseignants du primaire, c’est le changement de statut des directeurs d’écoles (après avoir voulu les supprimer dans le premier jet de la réforme) qui deviendraient les supérieurs hiérarchiques jusqu’ici enseignants de primaire partiellement ou totalement détachés

Pour couronner le tout, Blanquer ministre autoritaire, a instauré un article qui inquiète les enseignants puisqu’il vise à instaurer la notion d’exemplarité vis-à-vis de l’institution qui de fait réduit la liberté d’expression et vise à faire taire les enseignants. D’ailleurs, le gouvernement n’attend pas l’adoption de la loi pour réprimer les enseignants tout comme l’ensemble des agents qu’il voudrait mettre à genoux.

Le Sénat, majoritairement à droite, examine ce projet de loi en faisant une série d’amendements très inquiétants. Par exemple, mettre fin aux allocations en cas d’absentéisme scolaire. Un flicage dont seules les familles les plus démunies feront l’objet. C’est aussi la mutualisation des assistantes de vie scolaire pour les élèves handicapés. Et oui, une AVS pour un enfant, ça coûte cher ! De plus, toute une série de mesures ciblent les écoles des quartiers populaires : interdiction du port du voile pour les accompagnatrices scolaires, chasse aux "prosélytes" autour des écoles, rejet des mesures rendant obligatoire la scolarisation des enfants étrangers.

Les assemblées générales des écoles, collèges, lycées mais aussi parents d’élèves appellent à poursuivre la mobilisation et imposent un calendrier rapproché de grève aux directions syndicales qui jouent aux grèves saute-mouton. Le temps presse. Adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, le projet de loi, examiné au Sénat doit être adopté au plus vite pour le gouvernement.
Les parents d’élèves poursuivent les écoles mortes et les enseignants posent la question de blocage des examens s’ils ne sont pas entendus.

 
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