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La Izquierda Diario
2 de septembre de 2015 Twitter Faceboock

LGBTI
Agression lesbophobe à Valence. Tou-te-s solidaires !

Anthony Liam

C’est l’histoire de l’homophobie banale, celle que doivent subir au quotidien des milliers de gens, simplement pour un mot « de trop », un comportement « déplacé » ou un look « trop ostentatoire ». Du regard accusateur à l’agression physique comme cela a été le cas à Valence, un long continuum de la violence de cette société hétéro-normée, qui doit tous nous faire réagir.

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Lundi vers 16 heures, un couple de lesbienne fait du shopping à Valence dans un magasin de vêtements sur les Boulevards. Et, lorsque l’une d’elle prononce le mot « chérie », trois personnes les attaquent à coups de poing et les insultent. Personne n’intervient ni même appelle au secours. Les deux jeunes femmes, ont dû se cacher dans le magasin alors que leurs agresseurs les attendaient à la sortie. Elles ont ensuite appelé la police qui arrêta par la suite les agresseurs dans le centre-ville alors qu’ils avaient pris la fuite. L’agression fut très violente : les victimes ont eu 2 et 3 jours d’ITT. Deux agresseuses, âgées de 18 ans, ont été placées en garde à vue et comparaîtront devant le tribunal correctionnel le 29 janvier prochain pour « violences volontaires aggravées commises en raison de l’orientation sexuelle des victimes ». Un troisième agresseur présumé, âgé de 17 ans, passera devant la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)

Un fait du même type s’est produit la semaine passée à Bordeaux où, un couple de lesbiennes de 17 ans s’est fait agressé par cinq personnes après avoir répondu à des insultes homophobes. Les agresseurs ont été interpellés et vont être jugés le 30 septembre mais le caractère homophobe de l’agression ne sera pas retenu. Un rassemblement a été organisé mercredi soir à Bordeaux, en réaction à cette agression. Il est à l’initiative des associations girofard, du centre LGBT de Bordeaux Aquitaine et de la LGP Bordeaux.

On voit depuis les démonstrations réactionnaires de la manif pour tous une augmentation des agressions homophobes, lesbophobes et transphobes. Comme en témoigne le rapport annuel de SOS homophobie de 2014 qui relate une augmentation de 78% de témoignages d’agressions physiques ou verbales de LGBTI et estime qu’en moyenne une agression homophobe s’est produites tous les deux jours en 2013.

Il y a aussi une homophobie d’État qui donne confiance aux réactionnaires. Par exemple, le fait que les lesbiennes n’aient pas accès aux mêmes droits que les couples hétérosexuels suite au recul du gouvernement sur la PMA pour les couples lesbiennes. Ou alors lorsque les motifs homophobes de l’agression qui a eu lieu à Bordeaux ne sont pas retenus par la Justice. Ou même quand un mariage unisexe est annulé : comme le 16 août 2014, à Marseille, où une adjointe au Maire délègue à un conseiller d’arrondissement non habilité pour prononcer un mariage car elle dit ne pas se sentir à l’aise (il s’agissait d’un couple de lesbiennes). Sans oublier toutes les agressions qui ne sont pas répertoriées par la police parce que « sans preuves » ou toutes celles qui ne sont pas l’objet d’une plainte tant les victimes sont habituées à voir leur parole remise en question par le système judiciaire.

Nous dénonçons ces agressions homophobes qui sont des agressions contre tou-te-s les LGBTI. Mais, ces dernières sont le fruit de notre société qui cherche à imposer à tous le modèle d’une sexualité hétérosexuelle, normative, rentrant dans les cadres de la famille et du couple traditionnel bourgeois. Pour tou-te-s les LGBTI, et plus largement pour toutes celles et tous ceux qui ne rentrent pas dans leurs normes, combien de mots doux interdits, combien de gestes d’affection étouffés, combien de désirs inavoués, de plaisirs frustrés, de sensibilités écrasées ? Tandis que « l’amour » s’étale à longueurs de romans et films à l’eau de rose, et que la « jouissance » sexuelle se promeut et se marchandise sur des kilomètres de papier glacé, ce n’est pourtant qu’un mot doux, un « chérie » de trop qui peut conduire à des journées d’ITT, sans réaction aucune, comme un exemple parmi d’autres de la violence de cette société.

Comme à Bordeaux, mobilisons nous contre les violences faites aux LGBTI ! S’ils touchent à l’un-e d’entre nous, ils touchent à tou-te-s !

 
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