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La Izquierda Diario
3 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Menace pour l’emploi
Fusion Fiat-Renault : Vers des plans de licenciements massifs
Jules Fevre

En France, ce ne sont pas moins de 48 600 salariés qui travaillent pour Renault. En Italie, ce sont 60 000 salariés qui travaillent pour Fiat. Autant de travailleurs menacés par les futurs plans de restructuration qui découleront de la fusion.

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Le projet de fusion entre Fiat et Renault devrait se concrétiser mardi à 15h, à l’occasion d’un conseil d’administration du groupe français qui apportera une réponse au groupe italo-américain. En France, ce ne sont pas moins de 48 600 salariés qui travaillent pour le groupe Renault, répartis sur le territoire dans une douzaine de sites industriels. En Italie, ce sont 60 000 salariées dans 27 sites. Autant de travailleurs menacés par les plans de restructuration qui découleront de la fusion. Mais dans les grands médias, on se contente de s’extasier evant la possible naissance d’un nouveau “mastodonte” économique. Nicolas Doze, éditorialiste éco chez BFMTV insistait : “un géant européen verra le jour”. Le directeur de la rédaction des Echos, évoquait quant à lui, un “projet audacieux”.

Si la presse accueille cette possibilité avec beaucoup d’enthousiasme, elle oublie de mentionner le résultat, désastreux pour l’emploi, des récentes manoeuvres de même envergure. En 1999 par exemple, après avoir conclu une alliance avec Nissan et Mitsubishi, le groupe Renault a vu chuter ses effectifs d’année en année, multipliant les plans de réductions d’emplois. Dans Challenges, Alain-Gabriel Verdevoye relevait : “La diminution des effectifs est constante en France. Renault y est passé en dix ans de 70.600 personnes à 48.500”. Autre exemple, celui de la fusion en 2008 entre Gaz de France et Suez qui, restructuration après restructuration, réduit ses effectifs, malgré les “garanties” promises alors par le gouvernement. En 2017, la CGT dénonçait déjà la volonté du groupe de supprimer pas moins de 1900 postes. Si la direction contestait les chiffres, elle ne niait pas cependant que “son plan stratégique 2016-2018 entraînera une réduction de la voilure dans l’Hexagone et à l’étranger”.

Au gouvernement, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire se félicite d’une “réelle opportunité pour Renault et pour l’industrie automobile française” tout en préconisant quelques conditions, parmi lesquelles “la préservation des emplois et des sites industriels”. Mais celles-ci n’en demeurent pas moins subordonnées aux marchés comme à la conjoncture économique. Comme le souligne Bernard Jullien, maître de conférences en économie, dans Les Echos : “Globalement, en Europe, il n’y a pas énormément de surcapacités, car nous sommes toujours en conjoncture haute. Mais en cas de retournement sévère, les dirigeants auront beau jeu d’expliquer qu’une fermeture est nécessaire. En outre, il est toujours possible de réduire drastiquement les productions.” Plus récemment, c’est le très modéré François Lenglet, “spécialiste économie” de TF1, qui fait preuve de grande franchise : “une telle association risque de conduire à des fermeture d’usines. [...] Une fusion, c’est toujours fait pour supprimer des doublons, quoi qu’en disent les dirigeants”. En effet, les projets de fusion, très profitables aux actionnaires – ici, c’est 2,5 milliards qu’ils devraient empocher->https://www.revolutionpermanente.fr/Fusion-Renault-Fiat-Chrysler-2-5-milliards-de-dividendes-pour-les-actionnaires] – conduisent nécessairement à une liquidation d’une part des effectifs, ceux en dépit des “engagements” aux noces du mariage.

 
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