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6 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Tout concourt à accroître les inégalités
Grève du bac : l’UNL et l’Apses rejoignent l’appel de l’intersyndicale et des « stylos rouges »
Yano Lesage

Face au coup de force de Blanquer sur la réforme du lycée et de la loi dite « de la confiance », une large intersyndicale (FSU, Solidaires, CGT, CFE-CGC, Snalc, CNT) et le collectif des « stylos rouges » ont appelé à la grève le 17 juin, 1er jour des épreuves du baccalauréat. L’initiative est soutenue par le syndicat lycéen UNL et une association d’enseignants de SES, l’Apses.

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« Les pressions et les modes de gestion autoritaires se développent »

Dans les lycées, l’année scolaire touche à sa fin. Une année durant laquelle les personnels d’éducation des lycées et les élèves de seconde auront gouté à l’incohérence de la réforme du lycée mise en place à la hâte, dans la désinformation la plus totale. Une année aussi durant laquelle, avec leurs collègues des écoles primaires, ils auront fait face à l’entêtement du ministre Jean-Michel Blanquer et à la brutalité de ses méthodes : répression des enseignants mobilisés à Toulouse, envoie de flashballs sur contre les élèves bloquant leurs lycées en décembre, jusqu’à la désormais fameuse « mise à genoux » des lycéens de Mantes-la-Jolie, leurs mises en garde-à-vue, la flopée d’insultes racistes qu’ils ont reçu de la part des forces de l’ordre qui voulait une classe « qui se tient sage »

La mobilisation des enseignants a été exceptionnelle cette année. A Nantes et Toulouse dès le mois de janvier avec des appels suivis à la reconductible, la mise en place d’Assemblées Générales, en avril, plus fortement en région parisienne, en particulier, sur les écoles primaires où, de parole d’enseignant, « on n’avait pas vu ça depuis 2003 ». Les « écoles mortes », la mobilisation des parents d’élèves, l’occupation des bureaux des écoles, les banderoles… rien n’y a fait. « Le Ministre n’a jamais répondu que par le refus de toute discussion » constate l’appel intersyndical signé par des fédérations de la FSU, la CGT, Solidaires, et même la CFE-CGC et le Snalc pourtant classés à droite. Il a été rejoint par des collectifs comme les « stylos rouges », la « chaine des bahuts en lutte » et la CNT, ainsi que l’Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales.

« Pire « , déplore-t-il, « des collègues faisant part de leurs critiques ont été victimes de rappels à l’ordre et de mesures d’intimidations ; les pressions et les méthodes de gestion autoritaires se développent ».

« Tout concourt à accroitre les inégalités »

Alors que les réformes se mettent en place, les craintes initiales se confirment : « les inégalités d’implantation des enseignements de spécialité et des options, […] les difficultés d’emploi du temps, […] le rythme effréné des évaluations, baccalauréat à valeur locale » pour la réforme du lycée général ; « le tout apprentissage et les famille de métiers » en voie professionnelle ; « Parcoursup » ; « les sureffectifs en classe » et les suppressions de postes. « Tout concourt à accroitre les inégalités ».

Grève du bac le 17 juin soutenue par l’UNL et l’Apses

Un appel à la grève le 17 juin prochain, 1er jour des épreuves du baccalauréat, a été lancé par une intersyndicale allant de Solidaires au Snalc, en passant par la FSU, la CGT et la CFE-CGC.

« La grève de la surveillance du bac, souvent brandie comme une menace, n’a jamais été appliquée » analyse Philippe Watrelot, ancien président des Cahiers Pédagogiques et formateur en Sciences Economiques et Sociales, dans Alternatives Economiques, pour insister sur son caractère proprement inédit.

L’autre élément significatif et positif est le soutien qu’il rencontre : le syndicat lycéen UNL a rédigé un communiqué de soutien intitulé sobrement « A nos profs ». « Cet appel n’est pas anodin » note-il, « cela s’est produit seulement deux fois dans l’histoire : en Mai 68 ainsi qu’en 2003 ». L’UNL qui partage « le désespoir […] des classes à 40 », « la désorientation et le sentiment de solitude » face à la réforme du lycée, « cette colère face à Parcoursup », apporte son soutien aux organisations d’enseignants. « Ces épreuves, même si elles étaient annulées, nous pourrions les repasser. En revanche, cette occasion de bloquer Blanquer, jamais nous ne retrouverons une telle opportunité. » conclut-il.

Une association disciplinaire, l’Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociale, l’APSES a également rejoint l’appel à la grève.

Localement, il se discute aussi que l’appel à la grève du 17 juin soit rejoint par les enseignants du primaire. Les enseignants des collèges et des lycées professionnels qui corrigent les épreuves localement pourraient aussi se lancer dans un mouvement de grève pour le brevet et le bac professionnel.

Une conjoncture à saisir pour tous les personnels de l’éducation. Un dernier recours, une véritable pression face à un ministre sourd, aveugle et violent face aux revendications.

 
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