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La Izquierda Diario
11 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Urgences
La mort de Micheline M en décembre montrait déjà le manque cruel de moyens dans les Urgences
Tom Cannelle

En décembre 2018, une patiente de 55 ans a été retrouvée morte après 12h d’attente sur un brancard aux urgences de l’hôpital Lariboisière. L’enquête conclut à un dysfonctionnement du service.

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Une mort évitable…

Micheline M, âgée de 55 ans se rend fiévreuse, en décembre 2018, aux alentours de 18h, au centre de santé de Stalingrad sur le point d’être fermé. Aucun médecin ne peut alors la recevoir. Sur le point de rentrer à son domicile, elle fait un malaise. Conduite par les pompiers dans l’un des plus gros services d’urgences de Paris, celui de l’hôpital Lariboisière, elle est prise en charge par une infirmière qui constate une fièvre importante (40.1°) avant de lui demander son identité, conformément au protocole en vigueur. La réponse de la patiente est incompréhensible selon l’infirmière, qui note un nom erroné sur un bracelet qui sera perdu, concluant que la patiente ne doit recevoir qu’une simple consultation dans les soixante minutes, conformément au classement de priorité des urgences. Cependant, le service étant comme toujours saturé ce soir-là, il faudra attendre cinq heures avant qu’elle puisse voir un médecin.

La patiente est appelée aux alentours de 23h55 sous une mauvaise identité avant d’être notée « en fugue » à 1h18. A 4h, elle est inscrite comme « définitivement sortie » alors qu’elle n’a pas été rappelée et que les bracelets des patients n’ont pas été vérifiés de manière systématique comme le prévoit le protocole. Ce qui conduit à l’attente de Micheline M. pendant 12h, avant de succomber à une méningite, maladie certes grave et rare mais fatale dans seulement 10% des cas.

… soulignant la crise profonde dans les services des urgences, de plus en plus mis à mal par la politique de casse du gouvernement.

L’enquête conclut à un dysfonctionnement du service des urgences. Ce constat fait écho à celui dénoncé depuis de nombreuses semaines par le collectif inter-urgence. La grève des personnels hospitaliers se durcit et s’étend en effet aujourd’hui à 95 services d’urgence en France malgré les tentatives d’intimidation du gouvernement, allant jusqu’à réquisitionner de force des personnels en arrêt maladie et face au mépris moralisant affiché de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

En effet, les effectifs comme les places dans les hôpitaux et particulièrement dans les services d’urgences sont de plus en plus réduits, avec des plans de licenciement de 800 à 1000 professionnels de santé par an, et le gel des dépenses, qui se poursuit, jusqu’en 2023. Les conditions de travail comme d’accueil des patients deviennent aujourd’hui dangereuses pour tous, du fait de ces politiques de rentabilité que les gouvernements successifs tentent d’imposer au domaine de la santé, impossible à appliquer sans causer des accidents tel que la mort de Micheline M…

 
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