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La Izquierda Diario
11 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Tensions internes
Deux députés menacent de quitter LREM si Agnès Thill n’est pas exclue après ses propos sur la PMA
Alberta Nur

Deux députés LREM ont menacé de quitter LREM si leur collègue Agnès Thill n’était pas exclue du parti après ses propos réactionnaires concernant la PMA. Cette polémique illustre les contradictions au sein de LREM de manière très claire. Macron tente de fédérer son électorat de droite et un électorat plus progressiste en vue des municipales.

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L’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples lesbiens est une revendication relative au droit de disposer de son corps et à l’égalité des droits, utilisée pendant les périodes électorales comme une mesure sociale pour séduire les électeurs de gauche. Si Macron l’avait évoqué pendant sa campagne, cette mesure historiquement clivante a rapidement disparu de ses priorités, au profit des attaques faites aux plus précaires (casse du système éducatif, de la santé, des retraites…). Avec Gerald Darmanin qui soutient ouvertement les idées de « La manif pour tous » dans ses rangs, le gouvernement n’a pas tardé à montrer qu’il n’avait rien de progressiste et ne souciait guère de la PMA, qui n’est qu’un enjeu électoral pour LREM. 

« Je ne veux pas avoir une quelconque responsabilité dans une loi qui restera dans l’histoire comme celle qui aura évincé les pères de la naissance et de l’éducation des enfants. C’est trop grave ! » a déclaré la députée LREM Agnés Thill dans le journal d’extrême droite L’incorrect. Cette déclaration proprement homophobe n’est pas la première sortie du genre de la députée. Elle qualifie ensuite la « communauté LGTBI » comme une minorité venant « tyranniser à son tour l’ancienne majorité qui l’opprimait ». Une logique semblable aux plus réactionnaires déclarations de militants de la Manif pour Tous, qui sont plusieurs dans les rangs de LREM. 

Cette énième déclaration d’Agnès Thill n’est pas passée inaperçue et certains de ses collègues députés LREM ont déclaré publiquement qu’ils quitteraient le parti gouvernemental si elle n’en était pas exclue. C’est notamment le cas de Raphaël Gérard et Laurence Vanceunebrock-Mialon qui se sont exprimés dans le journal Têtu et ont été soutenus par certains députés de la majorité sur Twitter.

Malgré tout, il semblerait que ces déclarations relèvent en grande partie du coup d’éclat, puisque Raphaël Gérard lui-même a expliqué dans une interview accordée à Franceinfo qu’ils n’ont « pas envie de provoquer une hémorragie au sein de groupe. On aimerait que le cas Agnès Thill se règle sans qu’on ait besoin de passer par des départs. »

Après les Européennes, où Macron a conquis l’électorat de droite, le débat sur la PMA révèle une nouvelle fois l’hétérogénéité au sein de LREM. Le parti qui se revendique « ni de droite ni de gauche » se retrouve en difficulté puisque les différentes tendances en son sein s’expriment ouvertement et publiquement. En effet, au sein même de LREM, la question fait débat, entre les fervents soutiens de « La manif pour tous » et le camp des « progressistes » auto-proclamés, que le « en même temps » macronien ne parvient pas à unir.

50 ans après Stonewall, en ce mois de juin, mois des fiertés, c’est électorat de gauche que tente de séduire Macron autour de la question de la PMA, avec les municipales en vue. Non sans cynisme, il a déclaré a Genève, le 11 juin, que « le sujet d’ajustements économiques et de la dette ne prévaut pas sur les droits sociaux ». Macron, machine à précariser, est pourtant l’incarnation de l’exact inverse de cette affirmation.

 
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