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La Izquierda Diario
20 de juin de 2019 Twitter Faceboock

TRUMP CANDIDAT A SA REELECTION
Même style, mêmes thèmes qu’en 2016. Trump lance sa campagne pour 2020.
Claude Manor
Max Demian

A 18 mois des élections présidentielles, Trump, en quête d’un second mandat, a joué le remake de 2016.

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Des fans plutôt inquiétants et un président fanfaron

C’est à Orlando, en Floride, Etat qui avait contribué à sa victoire en 2016, que Trump a choisi de démarrer sa campagne, mardi 18 juin, à 18 mois de la date des élections présidentielles : 20 000 supporters avaient été rassemblés dans l’Amway Center, enceinte de l’équipe des Orlando Magics, pour venir faire la claque et réclamer en leit-motiv « 4 ans de plus ! ». Il est vrai que ses trois prédécesseurs Barack Obama, Georges w. Bush et Bill Clinton avaient tous rempilé pour 4 ans.

Parmi les supporters, on pouvait remarquer un groupuscule qui a particulièrement attiré l’attention, les « Proud Boys », une formation d’extrême droite dont les membres se définissent comme « chauvinistes » et sont en réalité suprémacistes, exécutant d’ailleurs régulièrement le signe de la main dont Marine Le Pen déniait récemment connaître le sens. Ils n’ont pas hésité à défiler en entonnant des chants à la gloire de Pinochet et en faisant justement ce fameux signe.

Sans doute échauffé par la présence de ces 20 000 fans remontés comme des pendules, dont ces tonitruants extrémistes, le discours de Trump s’est montré d’emblée très agressif. Rien à voir avec le lancement très discret de sa première campagne en 2015. Cramponné au slogan qui lui avait réussi alors, il a repris son célèbre « MAGA » (Make America Great Again) en promettant de « garder la grandeur de l’Amérique » (Keep America Great).

Passant très vite sur son propre bilan, s’attribuant le succès de l’économie ou de la sécurité aux frontières, il s’est contenté d’affirmer, en toute modestie, que « nous avons accompli plus qu’aucun autre président dans les deux premières années et demie de son mandat et dans des circonstances jamais vues pour aucun président » ; une allusion à l’enquête sur l’ingérence russe lors des élections de 2016 dont le Washington Post n’a pas manqué de souligner l’exagération. L’autosatisfaction, la posture gagnante, c’est le choix qu’il fait pour contraindre l’avenir à lui être favorable.

Le deuxième volet de sa tactique, qui n’est pas nouveau, a consisté à attaquer violemment ses adversaires politiques en les accusant de vouloir « détruire le pays » et en agitant l’épouvantail démocrate dans des termes très virulents. Il n’a pas hésité à déclarer que « voter pour un démocrate, quel qu’il soit, en 2020, c’est voter pour la montée du socialisme radical et la destruction du rêve américain. »

Une campagne qui s’annonce polarisée

Trump cherche seulement à récupérer un électorat qui n’avait pas voté pour lui lors des précédentes élections. C’est pour cette raison qu’il a choisi l’attaque en tentant d’enflammer la salle contre ses ennemis. Il a fait huer aussi bien les médias accusés de « fake news », qu’Hillary Clinton, Barak Obama ou l’enquête diligentée par le procureur Mueller. Plus fondamentalement, depuis l’élection de 2016, la nature même du parti républicain a changé : désormais, il s’agit bel et bien du parti de Trump lui-même, et il représente l’unique voie de salut pour conserver le pouvoir.

Les thèmes qu’il a choisi de mettre en avant sont apparus comme du rabâchage pour nombre de médias. Rien d’ailleurs d’étonnant à cela pour CNN qui fait remarquer que Trump a organisé 50 meetings depuis qu’il est entré en fonction, toujours pour dire la même chose.

Pourtant, derrière ce râbachage se joue l’enjeu pour Trump d’attiser la polarisation politique pour affaiblir les plus centristes des démocrates et leurs électeurs. Comme le note Edward Luce, spécialiste des questions internationales au Financial Times : « La stratégie de M. Trump est double. La première est d’enflammer sa base sociale. Il peut faire ça dans son sommeil. La seconde sera de provoquer les libéraux. Il en va de même. Plus M. Trump suscite l’indignation de l’électorat primaire démocrate, plus le candidat sera contraint de prendre des positions qui lui feront du tort lors d’une élection générale. […] L’ultime question polarisante de l’Amérique est M. Trump lui-même. Plus les démocrates condamnent ses valeurs, plus leur popularité auprès de la base libérale augmente. Mais ils risquent d’aliéner ceux qui ont soutenu M. Trump en 2016 et dont ils auront besoin de votes l’année prochaine.

Dans un contexte de forte polarisation politique et sociale, cette campagne s’avèrera probalement clivée par les thèmes les plus réactionnaires du président américain. Cette polarisation, exprimée sur la droite avec des phénomènes comme Trump, a néanmoins suscité aux Etats-Unis des réactions à gauche. L’importante grève des enseignants, le mouvement féministe opposé à Trump, ou encore le retour contrasté de l’idée de socialisme dans une partie de la jeunesse au sein de la principale puissance capitaliste sont autant d’éléments avec lesquels Trump – et le Parti Démocrate lui-même - devront composer.

 
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