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24 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Ecologie
Changement climatique : nos aliments préférés menacés
Jules Fevre

À titre d’exemple, d’importantes vagues de chaleur pourraient faire grimper les prix d’une des boissons les plus consommés dans le monde du double au septuple.

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Chaque jour, nous buvons à travers le monde 576 millions de litres de bière, plus de 2 millions de tonnes de litre de lait ou encore, consommons près de 13 millions de tonnes de riz. La production de la plus grande partie des aliments qui compose aujourd’hui nos habitudes alimentaires pourrait être rudement impactée par les effets du changement climatique en cours.

“Dans une vingtaine d’années, on connaîtra des sécheresses tous les deux ou trois ans. Et les rendements en orge, qui est l’un des éléments essentiels de la bière, vont décliner. Cela va provoquer une baisse de la production de bière et donc les consommateurs devront payer plus cher” rappel l’économiste Dabo Guan pour Le Monde, avant d’ajouter que, selon les pays, les prix pourront passer du double au septuple. En ce qui concerne le lait, l’augmentation de la température et les vagues de chaleurs pourrait affecter le rendement en lait “de 10-25%, et jusqu’à 40% dans des conditions de canicule extrêmes” précisait une étude australienne en 2015. Tout comme la production de riz, qu’un simple degré de plus, durant la nuit, “peut réduire les rendements de riz d’environ 10%”.

Au-delà de ces trois exemples, c’est bien toute une série de denrées du quotidien qui sont susceptibles de se raréfier, jusqu’à devenir inaccessible. La production de café pourrait littéralement s’effondrer d’ici 2050, tout comme le chocolat et le cacao plus particulièrement, ou encore les huîtres. Le changement climatique a déjà des répercussions notamment sur le vin. D’après le magazine Science & Vie, “le prix des chablis a fait un bond de 61 %” cette année. La poursuite d’un réchauffement du climat de quelques degrés, ou demis-degrés, pourrait provoquer la nette rupture d’un équilibre, d’un simple changement quantitatif peut se produire un changement qualitatif. “La décennie 2002-2011 est la période de 10 années consécutives la plus chaude au moins depuis le début des mesures instrumentales, en 1850. [...] Depuis le milieu des années 1970, il a atteint une moyenne de 0,17 °C par décennie” rappel Météo France. Ainsi, ne devons nous pas nous attendre à un long changement progressif de notre “environnement”, en l’occurrence culinaire, mais à un moment de bascule.

S’il est de plus en plus admis que le changement climatique, produit par le capitalisme, aura d’immenses conséquences sur le champ économique, géopolitique ou encore militaire, il faut aussi relever qu’il en aura dans les plus petits détails de notre vie, jusqu’à altérer le goût, les odeurs, la qualité et la variété des aliments dont nous avons aujourd’hui la plus grande habitude.

Cependant, loin d’être inéluctable, le réchauffement du globe terrestre doit être questionné à l’aune du modèle économique capitaliste et de son pourrissement. Aujourd’hui, un tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillée, soit 41,2 tonnes chaque seconde. Plutôt que de planifier une économie destinée à répondre à nos besoins et en “harmonie des rythmes de renouvellement des ressources naturelles”, le capitalisme gâche des pans entiers de la production et paralyse les forces de nos sociétés, en maintenant des taux de chômage importants. Celles-ci pourraient nous permettre de trouver les moyens pour qu’économie et écologie ne fassent plus qu’un, ce qui est impossible sous le capitalisme.

 
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