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La Izquierda Diario
26 de juin de 2019 Twitter Faceboock

« On est dans une politique à la France Telecom assumée par le gouvernement »
SNCF. Les élus du personnel s’opposent au licenciement d’Eric Bezou
Correspondant-e

Ce mercredi 26 juin, Eric Bezou, militant Sud rail et cheminot à la SNCF menacé de licenciement, s’est rendu à l’audience du Conseil Social et économique (CSE) de son secteur. A l’unanimité, les membres du CSE, ont rendu un avis consultatif défavorable au licenciement d’Eric et ont dénoncé un dossier « monté de toute pièce ».

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Plus d’une centaine de personnes s’étaient donné rendez-vous, Cour de Rome, aux pieds de la gare Saint-Lazare. Des cheminots de Saint-Lazare, de Gare de Lyon, de Paris Nord, deu Technicentre de Châtillon, de Mantes-la-Jolie où Eric travaille et d’ailleurs de la région parisienne, mais aussi des gilets jaunes, des postiers du 92, les travailleurs de Geodis Gennevilliers, des enseignants réprimés de Bobigny, le collectif féministe « du Pain et des Roses » qui défend les femmes travailleuses, formaient le comité d’accueil venus soutenir Eric. Les drapeaux Sud et CGT virevoltent dans l’air étouffant, chargé par la chaleur caniculaire et la colère, palpable.

Il y a une semaine, Eric Bezou a été informé de son licenciement de la SNCF à la suite d’une procédure disciplinaire. Les faits sont minimes : après une énième brimade, Eric, s’est mis à genoux face à ses chefs, sur un ton provocateur. Pourtant, pour la SNCF, cela a suffit pour conduire une procédure en licenciement contre ce militant syndical aguerri et reconnu par ses collègues qu’il a régulièrement défendu. « Le dossier est monté à charge » explique Eric. Ce dernier connait les méthodes de la SNCF, sa manière de détourner les faits.

Son meilleur ami et collègue, Edouard, en a fait les frais. En mars 2017, Edouard Postal a mis fin à ses jours en se jetant sous un train en gare Saint-Lazare. Un an et demi après ce drame, c’est à Eric que la SNCF s’attaque.

« Il n’y a pas d’élément de preuve. Je n’ai jamais été insultant ni violent » raconte Eric à sa sortie. On l’accuse d’insulte à caractère sexuel, de violences… un dossier qu’il qualifie « monté de toute pièce » et qui est apparu comme tel aux yeux des représentants syndicaux du Conseil Social et économique. Chargé de rendre un avis consultatif sur le licenciement d’Eric, l’ensemble de ses membres ont émis un avis défavorable. Son cas devra ensuite remonter à l’inspection du travail qui devra trancher.

Eric ne se fait pas beaucoup d’illusions : « en dernier lieu, si l’inspection du travail s’opposait au licenciement, la direction de la SNCF aurait encore la possibilité de faire appel auprès de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud » comme ce fût le cas pour Gaël Quirante, postier et militant Sud-PTT également sous le coup d’une procédure de licenciement à La Poste. « La direction de la SNCF se réjouit d’avoir le soutien du gouvernement pour se débarrasser des militants syndicaux » conclue Eric.

A ses soutiens Eric adresse ses remerciements et livre son analyse de la situation : "La répression syndicale, policière et judiciaire elle est partout, dans tous les secteurs, l’éducation, Geodis, les postiers, les gilets jaunes". "On est dans une politique à la France Telecom assumée par le gouvernement et j’appelle de tous mes vœux qu’il y ait cette solidarité qu’on puisse la construire déjà entre les services publics". Des postiers du 92, en grève depuis 15 mois, aux enseignants de Bobigny, victimes de mutation disciplinaire après des années de service dans le collège de la République, le constat est le même.

 
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