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La Izquierda Diario
7 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Université d’été. 300 travailleurs et jeunes dans un meeting résolument anti-impérialiste
Damien Bernard

La 3ème journée de l’université d’été révolutionnaire impulsée par Révolution Permanente a été résolument marquée sous le signe de l’internationalisme et de l’anti-impérialisme. De la mobilisation de masse en Algérie aux Gilets jaunes en France, en passant par la lutte contre l’impérialisme Allemand à l’Italie de Salvini, contre les fausses solutions néo-réformistes de Podémos à Syriza, l’ambiance était résolument au combat. Imen, amie de Zineb Redouane, a souhaité être présente et a lu une lettre rédigée par Milfet Redouane en soutien à l’université d’été.

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Comme une ambiance électrique. Après la plénière sur le mouvement des Gilets jaunes la veille, s’est tenu ce samedi le meeting internationaliste de l’université d’été révolutionnaire de la Fraction-Trotskiste en Europe. Placé résolument sous le signe de la combativité mais aussi avec des forts moments d’émotions, près de 300 personnes ont fait résonner l’internationalisme.

La mobilisation massive en Algérie à l’honneur

« One two three, viva l’Algérie ! » était scandé avec force par les centaines de personnes dans le gymnase. Avec son intervention, Abdenour militant de Révolution Permanente a fait se lever la salle en soutien au peuple algérien mobilisé depuis 5 mois dans un mouvement massif pour « dire non au régime corrompu algérien ». Ce système « n’a pas cessé d’enrichir les classes dominantes en Algérie ». « Chaque vendredi, des étudiants, des femmes, les travailleurs et les chômeurs » manifestent dans toute l’Algérie pour dire « système dégage ».

Ce « 5 juillet » continue Abdenour, c’est le « 57ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie » qui visait à chasser le « colonisateur français ». Ce processus visant à accomplir les tâches d’indépendance nationale a été « confisqué par des militaires qui depuis 1962 ont collaboré avec la France en signant des contrats avec eux ». La dernière illustration en date de ces liens avec l’impérialisme est plus que parlante avec le « contrat avec Total sur l’exploitation du gaz de schiste ». C’est ce même « régime qui emprisonne les militants qu’elle accuse de lien avec l’impérialisme », mais ceux qui manipulent ce sont ceux qui « signent les contrats, c’est le régime algérien en place ». Comme expression de solidarité internationaliste, Abdenour est revenu sur « les dockers de Marseille et d’Italie » qui ont refusé de « charger les armes de l’Arabie saoudite » qui visaient à « bombarder le peuple yéménite » tout comme les expressions de solidarité contre le coup d’Etat militaire au soudan. Il continue : si « les algériens arrivent à aboutir au bout de leur processus de lutte », cela pourrait « affaiblir Macron et Trump, mais aussi les intérêts de l’impérialisme ».

« Repose en paix maman. Justice pour Zineb Redouane »

« Le chemin vers la justice va être dur et peut être long, mais ce combat va être mené ». Au cours d’une intervention des plus émouvantes mais aussi des plus combatives, Imen, amie de Zineb Redouane, a lu une lettre écrite par la fille de Zineb, tuée par la police après le jet d’une grenade lacrymogène en pleine tête, à Marseille en marge d’une manifestation contre le logement insalubre, en pleine acte III. « Elle aurait eu 81 ans aujourd’hui si elle n’avait pas été tuée », a-t-elle explicité. La « fille de Zineb de Redouane ne pouvait être présente, je vais être sa voix aujourd’hui », continue Imen. « Quelqu’un s’est permis d’enlever ta vie », je compte me mobiliser tant que « justice ne sera pas rendue ». Si le « chemin vers la justice va être dur et peut être long, le combat va être mené, je te promets maman de respecter ton histoire », a-t-elle développé avec émotion. « Je remercie toutes les personnes qui nous soutiennent, merci de ne pas oublier son nom ». Imen a tenu à remercier Révolution Permanente et l’ensemble de l’université d’été dans une intervention qui a fait vibrer la salle aux cris de « Justice pour Zineb Redouane » mais aussi de la mémoire de « Zied, Bouna, Théo et Adama ».

Merkel et Salvini : Deux faces d’une même pièce néo-libérale

Dans un premier temps, Yunus, figure de la jeunesse en Allemagne au sein de Klasse Gegen Klasse. « Je vous salue tous dans ce camp d’été, près de 350 personnes pour un programme révolutionnaire et anti-impérialiste », a-t-il débuté dans son meeting. C’est la « crise de l’ordre néo-libéral qui renforce les tendances à la crise et le régime de frontières réactionnaires qui jette sur les voies de l’exil des milliers de migrants qui doivent quitter leur pays à cause des guerres menées par l’impérialisme, lui-même. Il a continué en pointant que, concernant la crise écologique, « seul un programme anti-capitaliste de la classe ouvrière peut donner une réponse à celle-ci ». Ajoutant, « on ne peut pas créer un système durable dans le capitalisme ». Il a terminé en affirmant que contre les politiques néo-libérales et xénophobes, quels que soient leurs formes, dans sa forme d’extrême centre comme Merkel ou populiste de droite comme en Italie, il n’y a qu’une issue, la défense des « états unis socialistes d’Europe ».

Giacomo, militant de la Fraction Internationaliste Révolutionnaire (FIR) en Italie, a pointé la fausse solution du populisme de droite que représente Salvini. « Le gouvernement d’Italie M5S est un exemple : il s’est présenté comme le gouvernement du changement, des intérêts du peuple contre les élites de l’UE », pourtant « ce gouvernement n’a pas changé les lois anti-ouvrières de Matteo Renzi », explique-t-il. Pire, il a attaqué les luttes sociales et les mouvements sociaux », en attaquant les précaires, les femmes et les migrants. Il n’y a « aucune rupture, aucun changement par rapport aux gouvernements libéraux de centre gauche et centre droit. », explique-t-il. Il suffit de voir la répression contre la capitaine du Sea Watch » qui exprime derrière les fils de barbelés, les camps de concentration et de détention des immigrés en Europe. « Ce ne sera jamais l’Europe que nous voulons nous ».

Face aux fausses solutions néo-réformistes, il nous faut une « gauche révolutionnaire »

Pour l’Etat espagnol et le CRT, Lucia est intervenue pour exprimer en premier lieu son « énorme joie de mettre en pratique l’internationalisme en parlant de lutte de classe, de pouvoir parler de révolution mais surtout d’avoir réuni plus de 300 personnes dans cette université d’été ». Dans son intervention, Lucia a tenu à revenir sur les fausses solutions néo-réformistes qui, de Podemos à Syriza n’ont en aucun cas été une issue à la crise capitaliste qui dure maintenant depuis plus de 10 ans et qui a fait payer le coût de leur sauvetage sur « le dos des travailleurs, des femmes et de la jeunesse ». Elle est revenue sur Podemos qui depuis « sa fondation n’a eu cesse d’affirmer qu’il faut sortir des rues, rentrer à la maison, voter et faire politique électorale . Dans le même temps, il veut pactiser avec le même « parti qui réprime le peuple catalan », le PSOE.

Lucia est ensuite revenue sur la « grève historique à Télépizza », c’est la « première grève dans l’histoire » de cette entreprise. De même, Lucia a tenu à rappeler la présence dans la salle des femmes de chambre de « Las Kellys » auteures d’une lutte importante dans l’Etat Espagnol contre les chaînes d’hôtel. C’est en ce sens que Lucia a rappelé la nécessité du militantisme : « la seule chose que mérite notre vie, c’est lutter contre ce système capitaliste qui veut nous condamner à la misère », a-t-elle précisé. « Nous ne sommes pas prêtes à être des sujets, nous voulons le pain et les roses, nous voulons le communisme ! »

« Rejoindre ce combat pour la révolution pour le socialisme aux côtés de la classe ouvrière »

Pour clôturer le meeting, Daniela Cobet, du Courant Communiste Révolutionnaire, est intervenue pour préciser le sens particulier que prend cette université d’été après plusieurs années d’intenses luttes de classe notamment dans l’hexagone. De la « loi travail aux occupations étudiantes en passant par la bataille du rail, et la grève d’Onet, et celle des femmes de ménage des hôtels parisien ». Daniela Cobet est revenue sur la qualité de cette université d’été avec la présence de nombreux travailleurs ayant joué un rôle central dans la lutte contre la bataille du rail avec la présence d’une vingtaine de cheminots, syndicalistes combatifs, de jeunes radicalisés, et aussi des femmes grévistes de la bataille victorieuse d’ONET. D’autres invités sont aussi présents comme des représentants de plusieurs courants du NPA, des intellectuel comme Françoise Vergès ou encore Sophie Wannich, mais aussi plusieurs Gilets jaunes qui sont intervenus voyant du « vrai » dans les analyses présentées.

Mais c’est aussi « 6 mois d’une mobilisation très intense, radicale et très complexe, celle des Gilets jaunes ». Un mouvement des plus radicaux qui a vu des Gilets jaunes « de quatre-vingt ans s’affronter à la police, avec un niveau de détermination qui ferait envier beaucoup de jeunes de 20 ans ». Avant de continuer, « l’Etat impérialiste a été dépassé par l’offensive du mouvement de masse » comme en témoigne notamment le 1er décembre à Paris, à l’arc de triomphe ou encore le palais présidentiel qui était « prêt à évacuer le président en hélicoptère » : « la peur a un peu changé de camp ».

Tout cela « est très encourageant » et plus encore qu’un « vrai volcan » pourrait être « encore en sommeil » car l’entrée en scène de grands bastions de la classe ouvrière n’a pas encore eu lieu mais pourrait être contaminée par la radicalité des Gilets jaunes, comme dans les chemins de fer, les hôpitaux, les usines. Mais pour Daniela Cobet, « la contradiction », c’est qu’au moment où les Gilets jaunes crient « Révolution », l’extrême-gauche n’est pas en mesure de fusionner avec la radicalité et la colère des Gilets jaunes. C’est en ce sens que Daniela Cobet a réaffirmé la nécessité de batailler, de dépasser les ambiguïtés stratégiques du projet initial du NPA, pour avancer dans la construction d’organisations révolutionnaires stratégiquement délimitées. C’est la seule manière d’être prêts pour des prochaines irruptions du mouvement de masse. Pour conclure, Daniela Cobet a appelé à « rejoindre ce combat pour la révolution, pour le socialisme, aux côtés de la classe ouvrière. »

 
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