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La Izquierda Diario
12 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Blanquer fait le bilan
Grève de l’éducation : un « sacrilège » pour Blanquer
Rafael Cherfy

Dans une interview du 11 juillet pour le Parisien, le ministre de l’éducation revient sur la lutte menée par les personnels de l’éducation. Bien obligé d’assumer sa « surprise » face à la radicalité de la contestation, il emploie les grands mots « quelque chose de sacrilège dans ce qui a été accompli » – et il ne parle évidemment pas de ses réformes.

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Crédit photo : DDM, Camil Ioos

Blanquer a gagné la bataille, mais il est loin d’avoir remporté la guerre. Le récent mouvement de grève enseignant marque un tournant dans la radicalité et la mobilisation d’un secteur resté assez passif depuis la défaite de 2003. La grève de la surveillance des examens et la rétention des notes a mis énormément en difficulté le gouvernement sur cette fin d’année scolaire. L’attribution des notes du contrôle continu à la place des notes de l’examen du Bac a marqué l’opinion public. Cette utilisation de moyens illégaux pour contourner la contestation a fortement contribué à ternir l’image d’un ministre pourtant triomphant à ses débuts. Blanquer lui-même l’avoue dans son interview au Parisien, le mouvement semble avoir été « contaminés par un état d’esprit de radicalité qu’on trouve dans toute notre société ». L’affaire a pris une telle ampleur que Macron a dû s’exprimer sur le sujet, allant jusqu’à qualifier les grévistes de « preneurs d’otages ».

Par cette communication ponctuée de formules choc, le gouvernement Macron montre à quel point les examens et notamment le baccalauréat, sont un sujet sensible pour les classes dominantes française. La grève ? « Un sacrilège » ! Ces derniers, pour dénigrer le mouvement de contestation, en viennent à sacraliser le Bac, comme l’illustre la formule employée par Jean Michel Blanquer. Au nom de « l’égalité des chances pour les élèves », ils en appellent à l’arrêt du mouvement qui est née d’une contestation contre les réformes Blanquer qui elles, visent bien à accentuer les inégalités.

Concernant les sanctions qui menacent les grévistes, le ministre affirme que « les choses se feront à froid ». « La rentrée, sur le plan technique » selon lui, « a été bien préparée ». Déjà ce 9 juillet, le ministre affirmait que de nouvelles sanctions, outre une rétention de deux semaines de salaire, seraient imposés individuellement à ceux qui ont pu faire de la rétention de copies ou des blocages de jurys. On peut donc s’attendre à une vague de répression post mouvement, avec en première ligne les enseignants précaires. Aussi, si le ministre s’acharne à démontrer que la contestation enseignante est minoritaire, c’est bien qu’en réalité, elle apparaît comme inédite et très radicale. Pour rappel, dans des villes comme Toulouse, des centaines d’enseignants on menée une lutte exemplaire à partir d’un noyau dur en grève depuis le 9 mai. Ils étaient plus de 800 grévistes en assemblée générale le 17 juin, premier jour de la grève du Bac. Cette même AG, revendique aujourd’hui la démission de Blanquer ainsi que la titularisation de tous les précaires.

Ce réveil d’un secteur de l’éducation et la « gilet-jaunification » des luttes permettent d’envisager une poursuite potentielle du mouvement sur des bases radicales. Que ce soit contre les différentes réformes à venir, ou encore en solidarité avec les collègues victime de répression administrative, le mouvement enseignant n’as pas dit son dernier mot. D’autant plus qu’il peut s’appuyer aujourd’hui, sur des réflexes d’auto organisation développé dans cette lutte du printemps 2019 et sur un ministre de l’éducation à l’image détériorée.

 
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