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La Izquierda Diario
18 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Cheminots, usagers, même combat pour le service public - partie 5
Nouveau sursis pour le train des primeurs Perpignan-Rungis
Paul Morao
Lorélia Fréjo

A la suite du comité de pilotage qui avait lieu hier, mercredi 17 juillet, une solution provisoire a été annoncée. La ligne devrait ainsi reprendre en novembre pour 12 mois puis être remplacée par un transport combiné. Dans le cadre de la campagne sur les conséquences de la réforme ferroviaire animée par Révolution Permanente, nous revenons sur le futur du train Perpignan-Rungis qui fait tant débat aujourd’hui.

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Crédits photos : AFP/Raymond Roig

Depuis que le contrat liant la SNCF aux entreprises Roca et Rey, qui louaient les wagons du FRET Perpignan-Rungis pour transporter leurs marchandises, s’est achevé fin juin, un flou règne sur le futur de la ligne. Dans un premier temps, la fermeture de la ligne avait été annoncée suite au refus de la SNCF d’investir pour remplacer les wagons réfrigérés du train.

L’annonce avait alors provoqué un tollé, les entreprises ayant décidé d’acheminer par camion leurs marchandises : une aberration écologique au vu de la pollution générée par ce type de transport.

Alors que le dernier trajet du FRET devait avoir lieu le 12 juillet, le ministère des transports avait finalement annoncé que le train continuerait à circuler. Quelques jours plus tard, la CGT pointait la situation « ubuesque » qui suivait cette annonce car si le train a effectivement circulé après le 12 juillet… il l’a fait à vide, les affréteurs ayant déjà trouvé une option alternative pour transporter leurs marchandises.

Finalement, à l’issue du Comité de Pilotage national qui s’est tenu hier à Perpignan, les différents responsables ont annoncé qu’une solution provisoire avait été trouvée. Dans un premier temps, le train des primeurs devrait être prolongé pour un an, si la SNCF accepte de laisser circuler les wagons. Ensuite, la mise en place d’un transport combiné pourrait, à terme, venir remplacer le train des primeurs.

Un avenir encore incertain pour la ligne malgré l’hypocrisie du gouvernement

Elisabeth Borne, ministre des transports, a profité de cette décision pour se mettre en avant ce matin en affirmant à RMC : « Je ne me résous pas à que ces marchandises passent sur la route ». Or, si l’on peut se réjouir de la décision du maintien de la ligne il convient de dénoncer l’hypocrisie totale du gouvernement et de sa ministre.

D’abord, comme la CGT l’a rappelé dans un communiqué : « Bien que soit affirmée la volonté de maintien de la liaison, le cadre général de ce maintien n’est pas encore arrêté. » et si « la tentation de penser que le train est sauvé est grande mais nous sommes encore loin du compte. » En clair l’avenir de la ligne reste incertain, surtout si l’on se rappelle la politique récente de la SNCF sur le Fret.

En effet, le refus de la SNCF d’opérer les investissements nécessaires s’inscrit dans le cadre d’une volonté de liquider ses activités de Fret insuffisamment rentables, en profitant pour cela de la filialisation, comme l’ont dénoncé les élus CSE de Fret SNCF en juin dernier : « Fret SNCF va disparaître car rien ne permet aujourd’hui de relancer l’activité : aucune stratégie, aucune ambition, aucun investissement structurant, aucune organisation commerciale. »

Or, cette politique qui est directement liée aux directives des gouvernements successifs. En effet, la SNCF est une entreprise publique qui reste subordonnée aux décisions du gouvernement. Ainsi, le choix de privilégier le transport routier [1] sur le fret ferroviaire est liée à une volonté politique, offrant les avantages d’un abaissement des coûts au travers d’une plus grande précarité du travail, mais aussi d’une limitation des possibilités de grèves cheminotes.

Ici, le gouvernement Macron et Elisabeth Borne sont loin d’avoir dérogé à la règle, bien au contraire. Si la ministre des Transports, nouvellement nommée Ministre de la Transition Ecologique souhaite se poser en arbitre, la réforme ferroviaire qu’elle a fait passer l’année dernière malgré la mobilisation des cheminots conduit à une nouvelle dégradation de la situation de la SNCF ainsi qu’à une suppression de nombreuses lignes : une politique clairement anti-écologique.

Les Gilets jaunes, militants écolos, hospitaliers qui soutiennent localement les cheminots pour défendre le train des primeurs ne sont d’ailleurs pas dupes de ce rôle néfaste du gouvernement. Tous entendent bien rester mobilisés, pour lutter ensemble contre les attaques à venir.

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N’hésitez à nous envoyer votre propre témoignage, que vous soyez cheminot ou usager, sur les conséquences de la réforme ferroviaire dans vos régions et métiers respectifs pour ce qui est des cheminots : [email protected]

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