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La Izquierda Diario
19 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Cinq mois de soulèvement en Algérie
Algérie. Malgré la répression, les masses populaires toujours autant déterminées à en finir avec le régime
Naguib Audin

Ce vendredi 19 juillet, après cinq mois de mobilisation, l’Algérie a encore vu déferler dans les rues pour le 22ème vendredi consécutif, des centaines de milliers d’Algériens réclamant le départ du système, avec des slogans visant clairement Ahmed Gaid Salah, chef de l’état-major de l’armée et vice-président de la défense.

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Dans un contexte où le régime algérien recourt depuis des semaines à la répression et à l’intimidation contre les manifestants et membres de l’opposition, l’arrestation du moudjahid Lakhdar Bourregâa soulève l’indignation. Et l’effervescence qui a suivi la qualification de l’équipe nationale de football pour la finale de la CAN 2019 renforce la mobilisation populaire contre le régime, malgré les tentatives de récupération par le gouvernement – qui a par exemple proposé de payer les billets d’entrée au stade aux supporters qui présenteraient leurs passeports algériens – n’a pas calmé les manifestants. Descendus massivement dans les rues ce vendredi encore au bout de cinq mois de mobilisation, ils sont toujours décidés à « dégager le « système » autoritaire et antisocial mis en place par l’appareil militaire après l’indépendance, qui les écrase depuis des décennies à coups de contre-réformes libérales, accentuant le chômage, la misère sociale et la précarité.

crédit photo : Hamdi Baala

Un sit-in s’est tenu mercredi 17 juillet devant le tribunal d’Alger. Suite à l’appel du « Réseau de lutte contre la répression », des centaines de militants et familles de détenus se sont rassemblés pour dénoncer la répression du régime et exiger la libération des détenus d’opinion. En guise de réponse, le tribunal a confirmé en fin de journée la détention provisoire des seize manifestants qui avaient été arrêtés pour avoir brandi le drapeau amazigh, confirmant la volonté du régime d’étouffer la contestation par la répression.

Et la main de fer du régime ne s’arrête pas aux portes des usines, bien au contraire. Un communiqué du collectif des travailleurs de Sonelgaz à Tizi-Ouzou (entreprise nationale du gaz et de l’électricité) dénonce les retenues de salaires mises en place contre ceux qui ont été grévistes. Cette mesure porte atteinte au droit de grève, et constitue une nouvelle attaque contre les libertés collectives, afin d’empêcher les travailleurs de s’organiser politiquement et de prendre part au mouvement populaire en faisant grève, et permet même temps de préparer la privatisation de l’entreprise. Cela montre bien que ce que craignent les classes dominantes aujourd’hui, c’est une grève générale comme celles du mois de mars qui ont poussé Bouteflika à démissionner.

Ce 19 juillet, encore une fois, les premiers manifestant arrivés vers onze heures ce matin ont dû faire face à une marée bleue de policiers. Plusieurs arrestations ont eu lieu en début de matinée. Mais malgré les fouilles aux portes d’Alger et l’important dispositif sécuritaire et répressif mobilisé par le régime, les masses populaires algériennes se sont mobilisées par centaines de milliers, en scandant des slogans tels que « yetnahaw Ga3 » (« qu’ils partent tous ») et « dégage Gaïd Salah », et en exigeant la libération des détenus politiques en affichant des slogans comme « libérez Bouregaâ », « espèces de corrompus, libérez les détenus ! ».

Pendant ce temps, le 17 juillet c’est main dans la main dans le cadre d’un « forum civil initié en juin, que l’opposition libérale et les islamistes ont désigné treize personnalités, parmi lesquels d’anciens premiers ministres du régime tels que Mouloud Hamrouche et Taleb Ibrahimi, pour « dialoguer » avec le pouvoir. Il est à noter que cette initiative a été accueillie favorablement par le président par intérim Mohamed Bensalah, qui se dit prêt à discuter, preuve que cette opposition de salon est aujourd’hui la meilleure option du régime pour sortir de la crise. Face aux manœuvres des politiciens qui ne demandent rien d’autre au régime que d’avoir leur part du gâteau et qui s’inscrivent dans la continuité des politiques libérales qui enchaînent le peuple algérien, les masses populaires doivent répondre par leur propre organisation sur les lieux de travail, dans les universités, les quartiers et les villages, pour porter leurs propres revendications démocratiques et sociales, et imposer l’élection d’une assemblée constituante révolutionnaire contre le régime corrompu et vendu à l’impérialisme.

 
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