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La Izquierda Diario
19 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Coupe d’Afrique des Nations de football
Algérie : Une victoire sous haute surveillance
Jackson Leniwy

L’Algérie a mis fin à 29 ans d’attente en remportant la deuxième Coupe d’Afrique des Nations de son histoire ce vendredi aux dépens du Sénégal au Caire (1-0). En France, le parcours des Fennecs aura surtout été marqué par une importante répression, comme cela a une nouvelle fois été le cas pour cette finale.

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« Une équipe gagnera, une équipe perdra, mais le sport doit gagner dans tous les cas, et donc le sport implique des notions de respect, des notions de valeur qui doivent rassembler, en aucun cas des notions de violence. » Les mots de Christophe Castaner ce vendredi matin, à quelques heures du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations sont fermes.

Il faut dire que jusqu’ici, le parcours des coéquipiers de Ryad Mahrez a été largement marqué par la forte répression policière qu’ont connu les supporters algériens dans la plupart des grandes villes françaises. Après le quart de finale remporté aux tirs aux buts contre la Côte d’Ivoire déjà, la police avait fait usage de la force. Mais ce n’était rien en comparaison du 14 juillet au soir, dans la foulée du succès contre le Nigéria en demi-finales (2-1). Une victoire arrachée par les Fennecs dans les derniers instants grâce à un formidable coup-franc de leur capitaine, et qui avait été suivie par un total hallucinant de 282 interpellations, en grande partie aux abords des Champs-Elysées, à Paris, où les fans s’étaient retrouvés pour célébrer cette première qualification en finale depuis 1990.

Un dispositif policier impressionnant

Ce vendredi, le dispositif policier était donc particulièrement conséquent partout en France, alors que même à Paris, aucune fanzone ou espace de ce type n’était mis en place pour permettre aux supporters de suivre le match ensemble. C’est tout juste si quelques 2.000 Algériens avaient été autorisés à se rassembler à l’Institut du monde arabe. Mardi à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, avait promis un « dispositif qui se veut réactif, adapté, qui permettra de contenir les violences et de procéder à des interpellations s’il devait y en avoir ».

Promesse tenue. Au total, ce sont pas moins de 2.500 policiers qui étaient déployés à Paris, soit le même dispositif que lors du 14 juillet dernier. C’est ce qu’avait fait savoir dans la journée le Préfet de police, Didier Lallement, précisant que des forces de l’ordre seraient également déployées en nombre conséquent à Barbès et en Seine Saint-Denis. Plusieurs autres grandes villes ont également été placées sous haute surveillance avec 500 policiers à Marseille, ou encore 600 du côté de Lyon. Enfin, le préfecture des Alpes-Maritimes est allé encore plus loin en interdisant clairement tout rassemblement de supporters dans les centre-villes de Nice et Cannes pour la soirée.

Une éclaircie et puis plus rien

Côté terrain, le duel entre les deux sélections les plus séduisantes du tournoi – qui s’étaient déjà affrontées lors de la phase de poules (1-0 pour l’Algérie) – promettait beaucoup. Un duel entre deux sélectionneurs ayant débuté leur carrière sur les pelouses de Champigny-sur-Marne, en région parisienne : Aliou Cissé pour le Sénégal et Djamel Belmadi pour l’Algérie. Un duel entre une équipe qui n’a jamais gagné la compétition (le Sénégal) et une autre qui ne l’a fait qu’à une seule reprise, il y 29 ans. Un duel globalement dominé par les partenaires de Sadio Mané, à qui il n’aura manqué que l’efficacité devant le but.

Les Verts ont en effet fait la différence dès la deuxième minute de jeu sur une frappe de leur avant-centre Bounedjah, contrée par Sané, qui lobait son gardien, Gomis (2e). Le but le plus rapide de la compétition allait être le seul de la soirée. Car après avoir mis une vingtaine de minutes à se remettre de cette ouverture du score précoce, les Lions de la Teranga ont progressivement pris le match en main. Malgré les premières percées de Sadio Mané et du Rennais Ismaïla Sarr, ils peinaient longtemps à se montrer dangereux, jusqu’à une frappe en pivot de M’Baye Niang de peu au-dessus (38e). Les hommes d’Aliou Cissé maintenaient leur domination mais ne parvenaient pas égaliser avant le retour aux vestiaires.

Une domination qui s’accentuait après la pause, mais ni Lamine Gassama (50e), ni Sadio Mané (58e) ne parvenaient à tromper Raïs M’Boli, le gardien algérien. C’est alors que survenait l’un des tournants de la rencontre. Sur un centre du même Gassama, l’arbitre sifflait un penalty pour une main de Guedioura en pleine surface de réparation (61e). Une décision finalement logiquement annulée après visionnage de la vidéo, le bras du défenseur étant collé au corps. Le Sénégal continuait de pousser sans trouver la faille et M’Boli devait s’employer devant Youssouf Sabaly (69e). Malgré quelques dernières frayeurs notamment sur cette frappe à l’entrée de la surface d’Ismaïla Sarr (83e), les Algériens défendaient leur maigre avantage dans une fin de match hachée. Le coup de sifflet final venait alors comme une véritable délivrance pour tout un peuple.

 
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