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La Izquierda Diario
29 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Nos vies valent plus que leurs profits
PSA : les bénéfices du groupe explosent à 1,8 milliards en 6 mois, sur fond de suppressions d’emploi
Vincent Duse

La rentabilité du groupe PSA explose, avec un chiffre d’affaires en hausse de 38,38 milliards d’euros, et un bénéfice net de 1,8 milliards d’euros en six mois. Alors que la rentabilité du groupe explose, les emplois continuent à être supprimés, sous l’impulsion de Carlos Tavares, PDG du groupe PSA.

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Tous les médias de la classe dominante acclament le héros Carlos Tavares, qui arrive à faire de PSA un groupe rentable malgré une baisse de ses ventes de 12,8 % et un marché centré sur l’Europe où elle réalise 88 % de ses ventes. Partout ailleurs, les ventes sont en net recul : 62 % de ventes en moins en Chine par exemple. Mais à écouter les experts économiques, ce serait dû à un plan stratégique finement pensé et à un PDG hors-normes ; comme si les voitures se faisaient toutes seules sans l’intervention des salariés qui eux paient le prix fort de cette « rentabilité », à grands coups d’aggravation des conditions de travail et de suppressions d’emplois.

En effet, la branche automobile a fait un bond de 12 % de ses bénéfices, et la marge opérationnelle du groupe est en hausse de 8,7 %, pour une augmentation de 20 % des bénéfices et un confortable profit de presque 2 milliards d’euros.

Mais ces résultats mirobolants ont un coût, celui des emplois, que Carlos Tavares veut encore réduire, en annonçant qu’il y aurait encore des efforts à faire sur la masse salariale. « Nous voulons avoir le meilleur ratio masse salariale sur le revenu » a-t-il annoncé. L’annonce est on ne peut plus claire : des emplois seront encore supprimés. La politique de production des SUV, avec la Peugeot 3008 et la C5 Aircross, vendues plus chères et plus rentables, alors que la production est en baisse en volume, ne peut porter ses fruits qu’avec des gains de productivité réalisés en faisant travailler plus les salariés sur ces modèles, avec une main d’oeuvre plus exploitée et plus précaire.

Cette politique de baisse des emplois et d’exploitation accrue des salariés est aussi un moyen de se débarrasser plus aisément de salariés an cas de baisse production, comme cela sera le cas a PSA Mulhouse où 1000 intérimaires vont êtres renvoyés à Pôle emploi alors qu’ils travaillent pour un groupe qui fait des milliards. C’est la même chose pour la sous-traitance qui se développe dans les usines, où les salariés sont moins payés que les salariés PSA pour faire le même travail. Une politique mûrement réfléchie pour éviter les solidarités et créer des divisions au sein des travailleurs. Mais cela ne durera pas dans le temps puisque les salariés eux-aussi connaissent leurs forces : le bleu de travail a beau être différent, le patron reste PSA. Et c’est cette unification que craint PSA : une unité entre les travailleurs de l’entreprise et les sous-traitants, dont les intérêts sont les mêmes.

Chaque année, PSA prouve qu’il a de l’argent plein les caisses. Et celui-ci doit servir à maintenir les emplois de tous les précaires, pour créer des postes de travail adaptés pour ne plus crever à faire des voiture qu’aucun ouvrier ne pourra se payer, avec des cadences de folie . D’ailleurs le groupe PSA va renégocier un nouvel accord de compétitivité à partir de septembre et nous proposer encore plus de flexibilité et de séances de travail obligatoires et gratuites, pour engraisser les actionnaires parasites. Il faudrait s’organiser avec tous les salariés pour refuser d’être les dindons de la farce de Carlos Tavares.

Crédits photos : Pascal Guittet - L’Usine Nouvelle

 
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