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29 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Cyclisme
Tour de France : Bernal, un renouveau ? 7ème victoire pour Ineos/Sky en 8 ans
Jean-Michel Larhot

Egan Bernal a remporté dimanche son premier tour de France. A seulement 22 ans, ce jeune prodige est aussi le premier Colombien à gagner la grande boucle. Alors que cela pourrait montrer un certain renouvellement, il s’agit cependant de la 7ème victoire de l’équipe Ineos ex-Sky. Une telle domination est permise par le grand nombre de coureurs d’élite que la formation peut s’offrir grâce à un budget qui écrase le peloton.

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Le Tour 2019 s’est conclu dimanche par la victoire d’Egan Bernal (équipe Ineos) qui n’aura porté le maillot jaune que les deux derniers jours de la compétition et un podium des plus serré de l’histoire du tour. Il est vrai que cette année le Tour a connu beaucoup de rebondissements, plus que depuis plusieurs années : Julian Alaphilippe (équipe Deceuninck Quick-Step) s’emparant du maillot jaune après la troisième étape, le perdant pour un jour sur la Planche des Belles Filles avant de le reconquérir à Saint-Etienne et de le défendre comme un lion. Le coureur n’aura perdu son maillot que deux jours avant la fin du Tour, alors que Thibaut Pinot (équipe Groupama-FDJ), autre favori du Tour, a dû abandonner du fait d’une blessure au genou. La victoire finale de Bernal, au-delà de son talent propre, est aussi le fruit d’une stratégie d’usure menée par son équipe depuis l’entrée dans les Pyrénées.

Le cyclisme est un sport individuel, mais qui se joue en équipe. Qu’il s’agisse de fendre le vent, d’imposer un rythme d’enfer, de venir chercher un leader en difficulté ou de lancer des séries d’attaques, les équipiers jouent un rôle prépondérant pour assurer la victoire du leader d’une équipe. Lors de ce tour, on aura par exemple vu David Gaudu « faire le travail » pour Thibaut Pinot ou bien Enric Mas assister de son mieux Julian Alaphilippe. L’équipe Ineos détonne de ce coté de par la densité de son effectif : Christopher Froome (4 tours de France, 2 tours d’Espagne et 1 tour d’Italie), Geraint Thomas (1 tour de France et un titre de champion du monde), Egan Bernal (vainqueur cette année) ou Wout Poels.

Si aucune autre équipe n’a les moyens d’aligner des équipes de ce calibre c’est aussi que l’équipe Inéos, depuis sa création sous le nom de Sky, écrase le peloton par son budget. Cette année le budget moyen d’une équipe sur le tour de France était de 17 millions d’euros. Derrière cette moyenne se cache de grande disparités, entre les équipes de niveau continental professionnelles (2ieme division mondiale) avec des budgets inférieurs à 10 millions d’euros (5,5 M€ pour la Wanty-Gobert, 11M€ pour Cofidis) et l’équipe Inéos et ses 39 millions d’euros de budget, il y a un monde. Même parmi les autres équipes de la première division mondiale qui prétendait à la victoire sur le tour, les budgets son très inférieur à celui d’Inéos avec 19 millions d’euros pour la Groupama-FDJ de Thibaut Pinot où les 15,5 millions d’AG2R de Romain Bardet.

Un peu comme le PSG étouffe complètement le championnat de ligue 1 avec son budget bien supérieur à celui de ses concurrents, la Ineos-Sky étouffe le cyclisme mondial avec une domination impressionnante sur les grands tours depuis près de 10 ans. L’ouverture et le suspense du tour de cette année est avant tout dû à la chute impressionnante de Christopher Froome sur le Critérium du Dauphiné et la faiblesse relative de Geraint Thomas qui a montré plusieurs fois ses limites dans les Pyrénées. Il n’en reste pas moins qu’Inéos, grâce à son budget, est la seule équipe à pouvoir prétendre gagner le tour de France avec un leader blessé et un second leader en baisse de forme qui n’en finit pas moins 2ème du classement général. Cet étouffement de la compétition a particulièrement marqué des tours comme celui de 2012 ou 2013 et rappelle la domination de l’US Postal de Lance Amstrong au début des années 2000.

Dans les deux cas, la logique sport-business où le plus important est de s’assurer la victoire à tout prix, grâce à un budget écrasant, voire le recours au dopage, rend les courses ennuyeuses et sans suspense.L’important est alors de faire plaisir au sponsor et d’afficher la marque sur la plus haute marche du podium, en tête de course pour les petites équipes, souvent au détriment de la course elle-même.

Crédits photos : Eurosport

 
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