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29 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Campagne présidentiel
Agents non payés ou rémunérés en cash : Benalla était encore derrière l’affaire
Antoine Bordas

Des zones d’ombres dans les comptes de campagne de Macron ont été révélées par Le Monde, concernant le service d’ordre de l’actuel président durant sa campagne, sécurité qui était sous la direction d’Alexandre Benalla. Impayés ou payés en cash, les agents relatent les étranges transactions financières du parti.

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Le Monde relance donc un nouvel épisode du feuilleton Benalla : une fois encore le barbouze du président Macron est au cœur d’une affaire, financière cette fois ci. A travers différents témoignages et messages, l’enquête met en lumière des zones d’ombres concernant les payements relatifs aux services de sécurités durant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.

Les paiements en cash intraçables des agents de sécurité

Différentes sociétés ont travaillé pour les services de sécurité de Macron durant sa campagne, et si plusieurs d’entre elles apparaissent tardivement dans les factures officielles, un des éléments de l’enquête pointe pourtant le fait que certaines étaient présentes dès le début de la campagne, sans qu’aucune facture ne l’atteste. Comment est-ce possible ? Selon plusieurs témoins, les agents étaient payés en liquide, comme le précise l’un d’eux à propos d’un meeting à Lyon : «  J’ai été payé plus tard au QG de campagne, de la main à la main par Benalla, 120 euros en liquide », ce qui a été le cas d’après lui d’une dizaine de personnes présentes lors d’une «  distribution de billets pour dix gars après le meeting à Lyon ».

C’est donc de cette manière qu’une partie des dépenses de la campagne ont été passées sous silence, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) n’ayant pas pu tracer ces transactions. De son côté l’actuel gouvernement se défend en mettant en avant le fait que les agents de sécurité officiellement non déclarés étaient en fait des bénévoles, version démentie par les différents témoignages récoltés par Le Monde. Finalement, cette affaire met en avant le fait que La République En Marche, mettait en œuvre un moyen de ne pas grossir la somme, déjà énorme, de ses dépenses de campagne atteignant officiellement 16,8 millions d’euros !

Benalla au cœur de ces magouilles financières

C’est donc le maintenant bien connu Benalla qui était aux commandes de ces manœuvres à l’époque. Il organisait les rémunérations des différents prestataires, avec des paiements parfois en liquide, mais surtout en faisant transiter l’argent par un compte personnel comme le précise Le Monde : « Pour rembourser ses hommes, Alexandre Benalla recevait régulièrement une avance de plusieurs milliers d’euros sur un compte personnel  ». Des informations qui s’appuient sur les fuites de mail (MacronLeaks),qui viennent révéler des virements de 5 000 euros, à propos desquels Benalla confiait lui même que son «  banquier a commencé à avoir des suées  ». Des suées qui étaient également partagées par le directeur des affaires générales de la campagne Cédric O (actuellement secrétaire d’Etat au numérique), qui s’inquiétait de la gestion des comptes par Benalla : « Compte tenu des montants, tu seras celui qui sera le plus regardé par la commission de contrôle, donc les comptes doivent être impeccables. Or, à ce stade, le fait que tu viennes me demander une nouvelle avance alors qu’il reste autant d’argent à régulariser n’est pas de nature à me rassurer, loin de là. ». A l’époque la commission de contrôle des comptes de campagne n’avait rien à redire sur la gestion …

En plus des magouilles, des travailleurs non-rémunérés

Pour finir, l’enquête nous apprend qu’en plus d’être pendant plusieurs mois non déclarés, certains agents de sécurité n’ont jamais pu obtenir leur salaire. Plusieurs d’entre eux témoignent des retards de paiements, mais également de certains « oublis ». Dans la lignée des premiers éléments, la gestion des paiements par Benalla étant quelque peu étrange, un des agents témoigne : « Il récupérait les notes de frais de tout le monde, il envoyait une note globale à la comptabilité, et c’est lui qui nous payait », de plus, ces notes de frais ont finalement été égarées : « On nous a expliqué que nos justificatifs étaient dans des cartons au QG de campagne, et que ces cartons ont été perdus lors du déménagement vers le siège du parti. C’est étrange que ce soit justement les cartons du Service d’Ordre qui aient disparu.  ». Cette gestion a finalement débouché sur plusieurs impayés : « Parfois, on a oublié de rembourser les gens. Moi, j’ai fini par me dire “à quoi bon ?”, et je me suis assis sur 600 euros.  », un autre agent parle lui de 700 euros perdus durant la campagne ! Ainsi, Benalla a pu prouver qu’il était capable d’une gestion des employés digne d’un patron comme les autres.

 
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