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La Izquierda Diario
1er de août de 2019 Twitter Faceboock

RESPECT POUR STEVE
Blanchis par le gouvernement, des policiers et gendarmes se lâchent sur Steve
Claude Manor

Castaner et Philippe l’ont dit, « les forces de l’ordre n’ont rien à voir dans la mort de Steve », elles sont blanches comme neige. Profitant de leur impunité, policier et gendarmes ont craché leur venin sur les réseaux sociaux et ont insulté la mémoire de Steve, dans les termes les plus abjects.

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Quand Castaner ouvre la voie aux propos les plus abjects

En niant tout lien entre la mort de Steve et les interventions des forces de l’ordre à Nantes, Castaner et Philippe ont ouvert les vannes de tout ce que la police, la gendarmerie et les unités de répression en général comptent d’individus pour qui la seule règle est la solidarité de corps et l’obéissance à la hiérarchie, loin de toute conscience ou de toute morale sociale. Dès que leurs méfaits sont blanchis et que le signal hiérarchique est donné, ils ne se privent pas de lâcher les chiens sauvages qui sommeillent sous leurs armures.
 
C’est le media alternatif militant Nantes Révoltée qui a, le premier, publié les captures d’écran de commentaires qui, faisant suite au rapport de l’IGPN et à l’intervention d’Edouard Philippe, tournent en dérision la mort de Steve sur un post accompagné de la légende « Eh bah, voilà, terminé de nous faire chier avec « Où est Steve ? » ». D’autres internautes ont pris le relais avec des propos et des messages tous plus odieux les uns que les autres : « Il va bien ? J’déconne », ou « sacré Steve, toujours là pour faire le con »… ou encore un montage avec l’affiche du film Aquaman et le visage de Steve en incrustation.
 
Nantes Révoltée affirme que plusieurs gendarmes seraient derrière ces propos. L’un d’eux, en tout cas, a d’ores et déjà été officiellement identifié. D’après ce même média, un agent de police basé à Nantes aurait également fait des commentaires à l’occasion d’un partage d’article sur la déclaration d’Edouard Philippe : « Où est Steve ? Bah maintenant il est au frigo. Allez-y, j’assume ma shitstorm, venez mes petits. »
 

Ça chauffe de plus en plus pour la police et le pouvoir

 
Alors que des milliers de personnes se sont mobilisées depuis la disparition de Steve, alors que la découverte de son cadavre noyé dans la Loire a ému des foules entières et bouleversé sa famille, alors que la mort d’un jeune homme qui aura eu le seul tort de faire la fête touche chacun au plus profond, comment est-il possible d’aller cracher publiquement un pseudo humour qui relève de la barbarie pure et simple ?
 
Une attitude et des propos tellement scandaleux et qui ont suscité une telle quantité de réactions indignées sur les réseaux sociaux que le pouvoir s’est senti obligé de battre en retraite. Selon LCI la gendarmerie nationale aurait décidé d’ouvrir une enquête administrative autour de ces propos tenus sur les réseaux sociaux. Le gendarme identifié devrait être prochainement entendu par l’Inspection Générale de la gendarmerie nationale qui annonce également son intention de procéder à d’autres vérifications pour cibler d’autres agents susceptibles d’avoir participé à ce que nous qualifierions de « profanation » et que l’IGGN appelle pudiquement des « propos déplacés ».
 
Une parade qu’il convenait d’utiliser d’urgence mais dont on doute qu’elle soit plus crédible aux yeux du nombre croissant de personnes révoltées, que le rapport de l’IGPN sur lequel se sont appuyés Christophe Castaner et Edouard Philippe. Ces derniers ne pourront, sans risquer de se déjuger complètement, abandonner la stratégie de déni de violence et d’accusation des fauteurs de trouble qui est la leur depuis des mois.
 
Bien entendu, la porte de sortie consistera, en dernier recours, à faire tomber 2 ou 3 têtes sans grande valeur pour sauver l’essentiel, la légitimité des forces de l’ordre et de leurs responsables. Mais il y a fort à parier que les éclaboussures retomberont très loin, au moins dans l’opinion et la rancune de la population.
 

Il ne s’agit pas de quelques brebis galeuses mais de la nature même des « bandes armées du capital »

 
Mais il n’y a pas que le premier flic de France que cette liste indécente d’insultes sur les réseaux sociaux doit inquiéter. Elle devrait également mettre mal à l’aise tous ceux qui veulent voir dans les « forces de l’ordre » des fonctionnaires comme les autres, issus souvent de couches populaires, qui font « leur travail » et seraient susceptibles, en certaines circonstances, de rejoindre « le bon côté de la barricade ». Elle interroge tous ceux qui, comme certains Gilets jaunes - qui ont déchanté rapidement - espèrent convaincre CRS et gendarmes en les appelant à venir « avec nous ».
 
C’est un débat très ancien et une pomme de discorde au sein du mouvement ouvrier et notamment des organisations d’extrême gauche, que de définir la nature de l’appareil d’Etat, armée et police notamment. Ainsi, si certaines organisation syndicales intègrent les policiers et les gendarmes, d’autres ont toujours refusé de le faire.
L’espoir qui anime ceux qui croient que le retournement est possible se fonde sur le souvenir historique d’une possible fraternisation et sur la confusion entre la fraternisation du conscrit issu du peuple avec les siens, et la situation spécifique des militaires et policiers professionnels. Il faut préciser qu’il y a une différence entre ceux qui sont enrôlés de force et ceux qui choisissent le métier de « force de l’ordre ».
 
Cette vindicte qui s’est libérée sur les réseaux sociaux tord également le cou à l’idée que les gendarmes seraient en quelque sorte « les bons » à la différence de la police et des CRS qui seraient les « méchants ». Les gendarmes, quoi que l’on en pense, font également partie des forces de répression. Quant au dernier argument qui consisterait à dire que ce ne sont que quelques brebis galeuses… laissons-le à Castaner qui ne manquera pas de l’utiliser. La vérité c’est que les « flics », quels qu’ils soient, font partie des « bandes armées » du capital, au service de la défense du système, tout comme Macron et son gouvernement.

 
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