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La Izquierda Diario
3 de août de 2019 Twitter Faceboock

Chronopost exploite des sans-papiers : nouvelle manifestation pour la régularisation !
Jade Ruiz

En grève depuis le 11 juin dernier, les travailleurs sans-papiers de Chronopost d’Alfortville manifestaient ce jeudi devant le siège de la Banque Postale, direction symbolique du groupe La Poste, pour exiger leur régularisation et protester contre la filiale qui profite de leur situation pour en faire une main d’œuvre à bas coût et corvéable à merci.

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Crédits photos : LP/Marion Ducrocq pour Le Parisien

Voilà près de deux mois que les travailleurs sans-papiers de Chronopost d’Alfortville sont en grève afin d’exiger leur régularisation et protester contre leurs conditions de travail. Une quarantaine de jeunes travailleurs immigrés campent devant l’agence.

Ces derniers ont manifesté jeudi 1er août devant le siège de la Banque Postale à Paris, l’un des hauts lieux de direction du groupe La Poste, à l’appel du collectif de travailleurs sans-papiers de Vitry, et de plusieurs organisations syndicales dont la CGT, SudPTT et Solidaires.

Chronopost profite de leur situation d’irrégularité

Et pour cause, ceux-ci dénoncent l’attitude de la direction du groupe et de sa filiale Chronopost, qui profitent de leur situation d’irrégularité pour imposer des conditions de travail précaires : des cadences très rapides, le port de colis de plusieurs kilos, le travail de nuit, etc. pour des salaires atteignant rarement les 700 euros par mois. Ainsi, Amadou Fofana, porte-parole des grévistes, expliquait au micro de Radio Parleur « ceux qui ont leurs papiers, ils refusent de le faire parce que c’est trop dur. Voilà pourquoi ils ne nous régularisent pas. »

Ce sont les agences d’intérim qui envoient ces travailleurs vers Chronopost, cette dernière tente par la suite de ne pas leur faire cumuler trop d’heures de travail ou de les garder trop longtemps afin de complexifier leur demande de régularisation. Selon Jean-Louis Marziani, responsable départemental de Solidaires Val-de-Marne « Il y a quelque chose qui s’appelle la circulaire Valls qui permet de demander la régularisation. Chronopost fait donc tourner les employés, pour pas qu’il y ait de cumul  ».

Les travailleurs avaient déjà mené de nombreuses actions au cours de l’été, notamment devant le siège de Chronopost avec le soutien de nombreux élus, militants politiques et syndicaux, devant la direction régionale des entreprises, liée au ministère du Travail à Créteil, et qui avait refusé de les recevoir, ainsi que la direction de La Poste. La préfecture du Val-de-Marne avait également refusé de les recevoir.

A la suite du rassemblement de jeudi, la direction de la Banque Postale demeure sourde aux revendications des grévistes. Mais les grévistes ainsi que leurs soutiens se disent déterminés à continuer. Un rassemblement contre les violences policières et pour la régularisation des sans-papiers est à ce titre prévu samedi à Montreuil.

La répression systématique des migrants, crédo du patronat et de l’Etat français

La situation des travailleurs sans-papiers de Chronopost est représentative du traitement mené par le patronat et l’Etat français à l’égard des migrants. Alors que la France, troisième exportatrice d’armes au monde, continue de mener des guerres au Moyen-Orient et en Afrique et d’en piller les ressources, tout en réprimant les migrants sur son propre sol, à l’image de la répression inouïe menée à l’encontre des réfugiés qui avaient occupé le Panthéon au début du mois de juillet pour exiger leur régularisation, celle-ci profite de la situation des travailleurs pour leur imposer des conditions d’exploitation. En effet, la plupart des travailleurs sans-papiers se retrouvent dans des secteurs très précaires comme le nettoyage, le BTP, l’agriculture, à travailler pour des salaires de misère.

A cela s’ajoute le harcèlement policier, ainsi que l’expulsion systématique des migrants, comme c’est le cas actuellement à Bordeaux où la préfète A. Buccio, en poste auparavant à Calais, mène une politique d’expulsion des squats et menace près de deux mille personnes de se retrouver à la rue, en majorité de personnes réfugiées dont des familles avec enfants.

Il est plus que jamais nécessaire de dénoncer la politique raciste et impérialiste de l’Etat français, d’exiger la régularisation de toutes et tous les travailleurs sans-papiers, des conditions de travail et un logement digne, ainsi que la liberté de circulation et d’installation !

 
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