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La Izquierda Diario
13 de août de 2019 Twitter Faceboock

MEETING INTERNATIONALISTE
Vidéo. Giacomo : « Avec Salvini, il n’y a aucun changement par rapport aux gouvernements libéraux » #UDT2019

L’Université d’été que nous coorganisions début juillet a été l’occasion d’un meeting internationaliste qui a rassemblé, dans une ambiance de combat, plus de 300 personnes et une tribune composée de militants de France, d’Italie, d’Allemagne, de l’Etat espagnol et d’Algérie. Nous reproduisons ici l’intervention de Giacomo, militant de la Fraction Internationaliste Révolutionnaire (FIR), en Italie, qui montre comment le gouvernement populiste de droite de Salvini s’est inscrit dans la lignée de la politique anti-ouvrière, anti-populaire et anti-immigrés des gouvernements précédents.

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Giacomo a pointé la fausse solution du populisme de droite que représente Salvini : « il s’est présenté comme le gouvernement du changement, des intérêts du peuple contre les élites de l’UE », pourtant « ce gouvernement n’a rien changé aux lois anti-ouvrières de Matteo Renzi, explique-t-il. Pire, il a attaqué les luttes sociales et les mouvements sociaux », en attaquant les précaires, les femmes et les migrants. Il n’y a « aucune rupture, aucun changement par rapport aux gouvernements libéraux de centre gauche et centre droit, explique-t-il. Il suffit de voir la répression contre la capitaine du Sea Watch » qui fait partie d’une « politique de régulation des flux migratoires qui se fait au moyen de fils barbelés, de camps de concentration et de détention des immigrés en Europe ». Pour Giacomo, pas d’équivoque possible : « Ce ne sera jamais l’Europe que nous voulons nous ».

« Camarades, nous sommes en train de vivre une époque où l’Italie n’est pas seulement le premier ancrage des flux migratoires dans la Méditerranée, mais elle est aussi le premier ancrage dans l’ascension du populisme de droite. On pourrait dire que pour le populisme de droite international, l’Italie, avec son gouvernement Mouvement 5 étoiles / Ligue, est un exemple à suivre. Ce gouvernement s’est présenté comme un gouvernement du changement, qui défendrait les intérêts du peuple et de la nation contre les élites de l’Union Européenne. La réalité, c’est que ce gouvernement n’a pas changé les lois anti-ouvrières comme le Jobs Act, réforme menée par le Parti Démocrate de Matteo Renzi. Il n’a rien changé aux politiques contre les retraités menées par le gouvernement ’technique’ de Mario Monti. Il n’a rien changé aux politiques de répression contre les luttes sociales, les travailleurs et les immigrés.

Ce gouvernement a changé en pire l’attaque médiatique et politique contre les femmes et contre quiconque qui ne veuille s’adapter au modèle soi-disant naturel de la famille traditionnelle, patriarcale. Et sur cette aggravation, le ’révolutionnaire’ qu’est le Pape François ne trouve rien à redire.

Une autre chose qui n’a pas changé avec ce populisme de droite au pouvoir, en Italie, ce sont les coupes budgétaires, les politiques néo-libérales qui étaient menées par les vieux partis. Cette année aussi, avec la nouvelle Loi Financière, il y aura 7,7 milliards d’euros de coupes budgétaires à l’Instruction Publique, et à la Santé Publique comme avec les gouvernements du Parti Démocrate. Le terrain où l’on attendait un grand changement suivant la rhétorique de Salvini, était une certaine rupture avec l’Union Européenne. Mais Salvini est passé de ’rompons avec l’Union Européenne’ à ’réformons cette Union Européenne’. Le ministre euro-sceptique qui devait prendre le poste de ministre de l’économie a été mis de côté pour ne pas rompre la diplomatie avec les autres puissances impérialistes de l’Union Européenne.

Même la politique fiscale n’est pas en train de changer en mieux et suit les critères des diktats de la Troïka. Pour Salvini, la priorité n’est pas la résolution des problèmes du peuple travailleur, mais la baisse des taxes pour les capitalistes, comme l’avaient fait les gouvernements précédents de centre-droite et centre-gauche. Sa dernière mesure est celle d’une manœuvre financière corrective, de manière à ne pas rompre les gages de Budgets d’État, que l’Union Européenne impose.

Alors où est la rupture du populisme de droite avec l’Union Européenne, s’il ne rompt sur aucun terrain ? Il n’y a aucune rupture, aucun changement de la part du populisme de droite. Il n’y a aucun changement de politique économique par rapport aux gouvernements néo-libéraux, par rapport à la grande époque des gouvernements de centre-droite et centre-gauche. »

« Ce sur quoi vit ce populisme dans le champ médiatique, c’est l’attaque aux immigrés »

« Ce sur quoi vit ce populisme dans le champ médiatique, c’est l’attaque aux immigrés, aux catégories les plus faibles du peuple travailleur, les attaques portées aux femmes, les tentatives de diviser les citoyens de première, deuxième et troisième catégorie, les masses opprimées et exploitées. C’est la caractéristique la plus typique de ce populisme de droite. Des épisodes comme celui qu’a rappelé le camarade Yunus, du bateau Sea-Watch, avec la capitaine Carola, ne changent pas de logique : ce sont seulement des petits règlements de compte dans la politique totale de régulation des flux migratoires qui se fait par l’intermédiaire de fils barbelés, de camps de concentration, de détention des immigrés en Europe, de clandestinité, de bombardements des centres pour l’immigration en Libye comme c’est arrivé dernièrement. La Libye, vieille colonie italienne, où la société d’hydrocarbures ENI continue son business imperturbable.

A cette politique qui n’amène aucune rupture avec celle des partis de l’establishment, s’accompagne une rhétorique d’une Italie pauvre, abandonnée par cette Europe qui ne sait pas prendre ses responsabilités. Contre cette rhétorique des intérêts de la nation ’pauvre’ italienne, quand celle-ci est en réalité une grande puissance impérialiste, la classe ouvrière, les immigrés, les femmes et les étudiants doivent partager un antiracisme qui ne soit pas l’antiracisme de la bourgeoisie démocratique et libérale, qui se vante de défendre la paix européenne. Cela ne peut être l’antiracisme de la gestion ’responsable’ des flux migratoires. La gestion des flux migratoires, c’est la gestion de la super-exploitation de la force de travail qui vient de l’Asie et l’Afrique en Europe pour survivre aux famines, à la guerre, au chômage de masse. Cet ’antiracisme’ ne peut être notre politique à nous, les exploités et opprimés qui vivons en Europe.

« Cette Union Européenne, dominée par les banquiers et les industriels, ne sera jamais l’Europe que nous voulons »

Notre politique doit être de lier l’antiracisme à la lutte de classes, à une pratique centrée sur la classe ouvrière, indépendamment de sa nation. Un antiracisme qui repose sur la force des masses exploitées en les unifiant contre cette tentative de les diviser sur les critères de genre et de race. La façon que nous avons de mettre fin à l’enfer de ces flux migratoires vers cette Europe forteresse, c’est de mettre en place une grande mobilisation populaire dans toute l’Europe qui puisse compter des millions, des dizaines de millions de personnes, qui aient une orientation totale, anticapitaliste, qui ne se divise pas en lutte par secteurs.

Ce qui nous sert, c’est de suivre l’exemple du peuple grec : se mobiliser en masse, mais dans toute l’Europe, pour repousser les attaques de la Troïka et repousser cette ascension du populisme de droite, pour faire tomber, avec la mobilisation des travailleurs et la mobilisation populaire, ces gouvernements, sans attendre que ce soit une variation dans les marchés financiers qui les fassent tomber.

L’objectif des travailleurs européens, comme celui des travailleurs immigrés, est celui de transformer cette Union Européenne pour qu’au lieu d’une prison, d’une forteresse, elle devienne un port ouvert, et sûr, pour tous ceux qui veulent y vivre. Mais cette Union Européenne, dominée par les banquiers et les industriels, qui répondent à leurs propres intérêts, au seul profit, ne sera jamais, l’Europe que nous voulons. Seule une Europe dirigée par les travailleurs et les travailleuses, une Europe dominée par une démocratie populaire, une vraie démocratie de masse, sera une Europe ouverte aux immigrés, et où le populisme de droite n’aura pas sa place. »

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