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La Izquierda Diario
17 de août de 2019 Twitter Faceboock

Argentine. Face à la crise nationale, déclaration du Front de la Gauche et des Travailleurs-Unité (FIT-Unidad)

Nous reproduisons la déclaration du Front de la Gauche et des Travailleurs - Unité (FIT-Unidad) signée par le Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), le Parti Ouvrier (PO), la Gauche Socialiste (IS) et le Mouvement Socialiste des Travailleurs (MST). Le PTS est la principale organisation du FIT-Unidad, il fait partie de la Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale au même titre que le Courant Communiste Révolutionnaire (CCR) du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), à l’initiative du quotidien Révolution Permanente.

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Nous assistons à un saut dans la crise politique et économique nationale, dont le déclencheur est la très dure défaite électorale du gouvernement. Bien sûr, tous les blocs capitalistes vont essayer de la renvoyer sur les travailleurs. Le macrisme, les patrons et le FMI, avec le consentement du Parti justicialiste [parti officiel du péronisme, ndlt] et la complicité de la bureaucratie syndicale, veulent que nous continuions à payer cette crise. Nous devons imposer avec la force et les méthodes de la classe ouvrière une sortie de crise pour défendre les intérêts des travailleurs, des femmes, des jeunes et des secteurs populaires.

Sous les auspices de la politique du gouvernement de Macri, avec la méga-dévaluation, les soi-disant "marchés" ont accentué la fuite des capitaux ces derniers jours. Une poignée de spéculateurs approfondissent la ruine de millions de travailleurs en Argentine.

Pour tenter de se maintenir jusqu’en décembre, le gouvernement anti-ouvrier de Macri a mis en place une série de mesures qui sont loin d’atténuer les effets de la dévaluation du peso, qui se traduisent déjà par des augmentations généralisées des prix des produits de première nécessité, et encore moins par la récupération de la perte de certains acquis des dernières années. Pour maintenir la "gouvernabilité" exigée par les banquiers et le capital financier international, d’un mandat répudié par la majorité de la population dimanche 11 août, Macri a besoin de l’aide d’Alberto Fernandez [le candidat kirchnériste arrivé en tête des primaires, ndlt] et du péronisme. Fernández a non seulement encouragé la dévaluation, mais il l’a aussi validée en affirmant qu’il est prêt à "collaborer" avec Macri et son gouvernement.

La crise argentine a pour toile de fond la crise capitaliste internationale. La "compétitivité" est recherchée par ceux qui encouragent et valident la dévaluation du peso pour augmenter les profits des exportateurs, des multinationales, des banques et des grands hommes d’affaires dans le cadre de l’intensification de la guerre commerciale et monétaire et de l’entrée de l’économie mondiale dans une nouvelle récession. Nous alertons l’ensemble de la population sur l’infaisabilité des différentes "solutions" proposées par les responsables gouvernementaux et ceux de l’ « opposition ».

Loin de défendre les travailleurs face à la misère et aux licenciements qui se sont aggravés ces derniers jours, la CGT continue de maintenir la trêve avec ceux qui affament le peuple. Le Centrale des Travailleurs Argentins (CTA) agit de la même manière. [La CGT et la CTA sont les deux principales centrales syndicales du pays, ndlt]

Le Front de la Gauche et des Travailleurs - Unité (FIT-Unidad) a participé à la dernière campagne électorale en soutenant que les diktats du FMI non seulement ne peuvent pas améliorer les conditions de vie de la population, mais qu’ils vont inévitablement les empirer. Alberto Fernández a réitéré ce que ses porte-parole économiques avaient déjà dit : il va honorer la dette illégitime et frauduleuse, qui n’a servi qu’à financer la fuite des capitaux. Cela signifiera plus de recul et de dépendance nationale et plus de misère pour les classes populaires.

Le FIT-Unidad maintient qu’il est nécessaire d’exiger des centrales syndicales une grève nationale et active de 36 heures, avec mobilisation, dans le cadre d’un plan de lutte pour imposer un programme qui donne la priorité aux revendications les plus chères aux travailleurs. Que personne ne gagne moins que la valeur du panier des biens de première nécessité. Indexation mensuelle automatique des salaires et des pensions de retraite en fonction du coût de la vie. Annulation de l’augmentation des prix de l’électricité, de l’eau, du gaz, nationalisation des entreprises privatisées sous le contrôle des travailleurs et des usagers. Interdiction des licenciements et du « chômage partiel ». Occupation et production de toute entreprise qui ferme ou licencie, ainsi que sa nationalisation sous le contrôle des travailleurs.

Il faut rompre avec le FMI et cesser de payer la dette extérieure. Il faut mettre en œuvre une issue ouvrière et populaire à la crise, basée sur la défense de l’emploi, des salaires, du logement populaire, de la santé et de l’éducation. Contre les "coups du marché" et la fuite des capitaux, nous maintenons la nécessité de nationaliser le système bancaire et de créer une banque nationale unique qui serve de levier pour une relance économique du pays sous la direction des travailleurs, de préserver les épargnes de la population et accorder des crédits bon marché aux petits commerçants. Le monopole d’Etat du commerce extérieur est également nécessaire pour empêcher qu’une poignée d’exportateurs gère à sa guise la liquidation des devises étrangères.

Bref, notre proposition est que la crise soit payée par ceux qui l’ont provoquée (les capitalistes), et qu’un plan économique favorable aux grandes majorités ne peut être mis en place que par un gouvernement des travailleurs.

Les forces qui composent le FIT - Unidad vont promouvoir dans tous les lieux de travail la nécessité d’organiser des assemblées générales et des réunions de délégués élus à la base, dans le mouvement ouvrier et pour imposer et exécuter ce programme.

Dans l’immédiat, le FIT-Unidad, appellera main dans la main avec le syndicalisme combatif, à une manifestation vers la Plaza de Mayo [la principale place de Buenos Aires, face à la Casa Rosada, le palais présidentiel, ndlt] pour la semaine prochaine.

Front de la Gauche et des Travailleurs - Unité (FIT-Unidad)

PTS - PO – IS - MST

 
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