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La Izquierda Diario
3 de septembre de 2019 Twitter Faceboock

Mépris de classe
Retraites. Luc Ferry affirme qu’ « Il faut un QI de bulot pour ne pas comprendre qu’on est obligé d’augmenter la durée de cotisation »
Boris Lefebvre

Luc Ferry, le philosophe de droite qui appelait à ouvrir le feu sur les Gilets jaunes et qui se faisait payer des cours qu’il ne dispensait pas, en remet une couche dans son mépris de classe en se faisant l’apôtre de la réforme des retraites à venir.

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« Il faut un QI de bulot pour ne pas comprendre qu’on est obligé d’augmenter la durée de cotisation ». Luc Ferry est décidément en grande forme sur le plateau d’En toute franchise sur LCI. Il lance cette insulte aux opposants à la réforme du système de retraite programmé par Macron en s’appuyant sur le plus faux des arguments : l’augmentation de l’espérance de vie.

Aujourd’hui, l’espérance de vie tourne autour de 79 ans pour les hommes, et de 85 ans pour les femmes. Il y a cinquante ans, on en était loin. Le progrès est évident. Cependant, Ferry omet de préciser de quels hommes et de quelles femmes il parle. En effet, tout le monde n’a pas sa vie de ministre ni de prof
d’université payé grassement pour des cours qu’il ne dispense pas. L’espérance de vie dans les classes populaires est bien moins grande que la sienne et des bourgeois qu’il représente, surtout lorsqu’il s’agit de l’espérance de vie en bonne santé.

La rhétorique du philosophe pour vendre l’inévitable réforme des retraites consiste à enfermer le débat dans une fausse alternative « cotiser plus fort » ou « travailler plus longtemps ». Mais l’augmentation de l’espérance de vie n’implique en aucun cas de devoir cotiser plus longtemps. Les cotisations sont
fournies par les actifs pour assurer aux retraités de quoi vivre. Or, les cotisations représentent une partie de la richesse produite. C’est donc en fonction de la richesse produite par les travailleurs qu’il faut envisager l’âge de la retraite. On a beau dire que nous ne sommes plus en 1945 avec la retraite à 60 ans mais on peut aujourd’hui produire infiniment plus de richesses qu’il y a soixante-dix ans avec un nombre bien moins grand d’actifs.

On peut donc assurer une retraite à 60 ans pour un plus grand nombre de personne et sur une plus longue durée. Mais pour ce faire, il faut passer par une plus large redistribution des richesses et notamment des profits patronaux. Et cette limite là, Luc Ferry, en bon garant de la droite sarkozyste, il n’entend évidemment pas la franchir.

C’était déjà ce même raisonnement fallacieux qui consiste à indexer l’âge de la retraite sur l’espérance de vie et non sur la richesse dont dispose la société qui faisait dire à Ferry en 2003 lors de la réforme des retraites orchestrée par Fillon : « Ce qu’ils sont cons ! C’est affligeant de bêtise ». N’en déplaise à ce grand esprit, les QI de bulot et les cons savent très bien ce que représente une ou des années de travail en plus et l’absurdité de devoir bosser toujours plus alors que le chômage est si grand et que les profits des capitalistes ne cessent de battre des records années après années.

 
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