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9 de septembre de 2019 Twitter Faceboock

Elections Municipales
LREM entre division et coup de force de la direction au lancement de la campagne pour les municipales
Jean-Michel Larhot

Comme pour les européennes, Edouard Philippe est obligé de rentrer lui-même dans l’arène afin de clamer les dissensions. Dans un discours à Bordeaux, il a appelé au rassemblement autour des candidats LREM alors que le parti de la majorité est déchiré par la dissidence de Villani à Paris mais aussi de fortes tensions entre la base et le sommet autour de la constitution des listes.

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Lors du « campus des territoires », sorte d’université d’été de LREM organisé à Bordeaux, le premier Ministre est intervenu pour remettre les points sur les « i » à l’approche des élections municipale de 2020. La campagne se lance en effet dans la division pour le parti de Macron avec la dissidence de Cédric Villani qui a décidé de se présenter à la mairie de Paris contre l’avis de son parti qui soutient Benjamin Griveaux. La décision du mathématicien n’a toutefois pas conduit à son expulsion du parti ni du groupe parlementaire. Cette indécision face à un candidat rebelle marque bien les contradictions internes qui se sont accumulées.

La déconnection entre la tête du parti et la base militante s’exprime aussi dans la constitution des listes. La tête du parti recherche des alliances dans le but de maximiser les gains à une échelle locale où le parti n’est pas encore fermement impliqué. Les alliés « naturels » pour LREM sont le MoDem et Agir, un parti de droite « Macron-compatible ». Comme le dit Bruno Le Maire : « nous devons nous appuyer sur le MoDem si nous voulons gagner les élections municipales ».

La base du parti quant à elle cherche à s’affirmer à une échelle où il n’y a pas encore de réelle implantation. Cette attitude est dénoncée comme « partisane et clanique » par Nicolas Florian prétendant successeur d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, proche du macronisme. François Bayrou, président du MoDem qui soutient ce dernier, dénonce l’attitude de LREM qui transforme les municipales en « combat d’étiquettes ». Il faut noter qu’à Bordeaux, Edouard Philippe s’est affiché avec le candidat LREM opposé au candidat soutenu par le MoDem.

Ces oppositions marquent donc une véritable difficulté pour la tête de LREM à imposer ses décisions à une base radicalisée par 10 mois de Gilets Jaunes. Il y a une véritable difficulté à affirmer le besoin d’alliance pour gagner les municipales et surtout à passer aux actes. Le coup de force contre la base des militants, nécessaire pour passer des paroles aux actes concernant les alliances, a été justifié aux militants LREM en prenant comme exemple la difficulté qu’avaient eue les gaullistes à s’implanter localement après le coup de 1958. Cela pourrait aussi marquer un nouveau changement dans la base de LREM qu’on avait déjà observé lors des élections européennes où une partie de la base « urbaine » du macronisme était passé à EELV qui s’était imposé sur le territoire de la droite traditionnelle.

Le « bonapartisme faible » qui caractérisait l’élection de Macron se retrouve dans la difficulté qui arrive avec les municipales. La base sociale fragile se retrouve dans la base militante difficile à maitriser et la nécessité pour la tête de parti d’agir par coups de force à l’intérieur du parti comme elle agit pour faire passer ses réformes.

Crédit Photo : AFP

 
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